
Association et forum Francophone créés le 8 avril 2009 avec Comité de Lecture. Ici, les terres de l’imaginaire sont foulées par des écrivains en herbe et en Racine ! Ici, la langue française parle le fantastique et le PRIX LITTÉRAIRE POPULAIRE JEUNESSE... |
| | Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath | |
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Auteur | Message |
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olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Mar 8 Fév 2011 - 2:42 | |
| Bonjour à tous, j’ai l’honneur de vous annoncer que l’auteur Simon Sanahujas édité chez Asgard Éditions nous fait le plaisir et l'honneur de nous parler de son ouvrage : « Nereliath ». Il répond à toutes nos questions préparées par les membres de RdF dans la rubrique « prescripteur et rencontres avec des auteurs » le lundi 14 février. Il nous fera l’immense joie d’un direct « dans le cœur » le lundi 21 février à 18 h 30. Nous vous rappelons que cet auteur français a été récompensé aux USA d’un Valusian Award (catégorie couronnant les anthologies d’études consacrées à Robert E. Howard) par la Robert E. Howard Foundation en 2008 pour son essai « Les nombreuses vies de Conan ».
Dernière édition par olivier.lusetti le Mer 23 Fév 2011 - 12:15, édité 2 fois | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Mar 8 Fév 2011 - 2:43 | |
|  Né à Reims en 1979, Simon Sanahujas étudie la musique avant de devenir régisseur d’orchestres au conservatoire de Reims. Parallèlement il se passionne pour la littérature et se lance dans l’écriture, de manière professionnelle, à partir de 2001. Depuis il a publié deux romans Suleyman et L’emprise des rêves, parus respectivement en 2005 et 2008 chez Rivière Blanche (Black Coat Press). Les nombreuses vies de Conan, un essai consacré au célèbre héros de Robert E. Howard, est publié en 2008, chez Les Moutons électriques Éditeurs, avant d’être nominé au Grand Prix de l’Imaginaire dans la catégorie « essai » et récompensé aux USA d’un Valusian Award par la Robert E. Howard Foundation. Toujours chez les Moutons électriques, il publie deux récits de voyages illustrés en collaboration avec le photographe Gwenn Dubourthoumieu : Conan le Texan en 2008 et Sur la piste de Tarzan en 2010, cherchant à chaque fois à lier la découverte d’un héros de littérature populaire à celle d’un territoire réel. Simon Sanahujas a aussi à son actif une demi-douzaine de nouvelles, et de nombreux articles et dossiers écrits pour divers médias spécialisés (Black Mamba, Bifrost, Faëries,...). La série Karn représente un projet de longue haleine ; le personnage de Karn étant amené à revenir régulièrement dans la collection Reflets d’Ailleurs. Son blog : http://sanahultivers.over-blog.com/
Dernière édition par olivier.lusetti le Jeu 17 Mar 2011 - 12:21, édité 1 fois | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Mar 8 Fév 2011 - 2:45 | |
| Synopsis Karn est un aventurier originaire du lointain pays de Luxia, qui parcourt le monde à la recherche de lui-même. Ce premier volet de son histoire le voit se joindre aux redoutables pirates de la mer Insulaire. Suite à la découverte d’un lieu hanté par de dangereux serpents de mer, la moitié des royaumes lancent leurs flottes vers ces eaux lointaines. Que peut bien dissimuler le mystérieux océan de l’Est inconnu pour attiser tant de convoitises ? Les restes d’une civilisation oubliée, la cité des Dieux, ou quelque chose de plus fantastique encore ? Lire un extrait suivez le lien : http://www.revedefantasy.org/t2686-atelier-nereliath-ouvre-fraichement-editee-de-simon-sanahujas Ce qu'en dit son auteur sur son blog :"Nereliath" est un roman de Fantasy relatant les aventures de Karn, un aventurier picaresque et remuant qui partage un gros défaut avec pas mal d'entre nous, ce que les Anglo-Saxons ont appelé "quarter-life crisis" : il ne sait pas trop ce qu'il veut. Si vous suivez ce blog et que vous me connaissez un peu, vous vous doutez certainement que ce roman lorgne plus du côté de Robert E. Howard, Fritz Leiber ou encore Clarck Ashton Smith que du côté de Tolkien ou de David Eddings. En effet, l'action se déroule dans un univers très proche de notre époque médiévale, avec une présence très discrète de la magie, un poil plus du fantastique, et qui voit des hommes somme toute assez normaux se dépêtrant dans la rudesse d'une époque pas franchement confortable et présentant déjà à elle seule son lot de dangers. Parlons un peu de l'histoire... Le roman s'ouvre sur une scène de bataille navale (ai-je oublié de dire que ça parlait pas mal de pirates ?) et nous découvrons Karn en clandestin fuyant le continent, prenant part à la défense du navire sur lequel il s'est réfugié contre une bande de pirates sanguinaires juste avant que n'entre en scène une bande de monstres marins issus des légendes les plus obscures des hautes mers. Plus tard, alors que Karn s'est intégré dans un équipage de pirates, il apprend que la moitié des royaumes du monde connu lancent des expéditions dans la région, cherchant tous à retrouver le site de l'attaque des monstres, lequel servirait de point de départ à une piste menant vers des richesses insoupçonnées. Sur fond de mystère et d'inconnu (qu'y a-t-il réellement au bout de cette route ?), c'est une vaste course au trésor qui démarre et... ben je vais m'arrêter là sinon je déflorerais mon petit dernier. D'un point de vue personnel, c'est une publication qui me réjouit particulièrement. En effet, lorsque j'ai commencé à écrire il y a maintenant plus de quinze ans, c'était pour raconter les histoires de ce satané Karn, justement. Alors, rassurez-vous, ce ne sont pas mes calamiteux écrits de débutant que renferme ce bouquin : les nouvelles de cette époque sont soigneusement rangées dans des cartons et, comme je n'ose même pas les relire, je me garderai bien de les ressortir en vue de publication. Le personnage a évolué depuis, bien entendu, mais il n'en demeure pas moins celui par lequel je me suis lancé dans le bain de l'écriture... Au niveau de la forme, c'est du pur roman d'action et de divertissement : je commence directement par de l'action, puis j'explique le monde, le contexte et le background des personnages par petites touches successives réparties sur l'ensemble du texte. Ça me permet de me concentrer sur l'action et les questionnements sans que le texte ne souffre de trop de longueurs et la suite est simple : enchaînement de questionnements et de réponses qui se chevauchent, suspense... et baston !Je vous demande de ne rien écrire en dessous, tant que l'auteur n'aura pas édité ses réponses à nos questions. Amicalement Olivier. 
Dernière édition par olivier.lusetti le Jeu 17 Mar 2011 - 12:19, édité 1 fois | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 22:34 | |
| Bonjour à tous,
On m’a demandé de me présenter mais, vu la densité des questions mises au point par les membres de Rêves de fantasy, je vais le faire de manière très succincte. Vous en apprendrez beaucoup plus en lisant mes réponses à votre interview.
Je suis donc écrivain et j’écris dans le genre des littératures de l’imaginaire, si on remonte aux tous débuts, depuis presque vingt ans aujourd’hui. Bien sûr, j’ai commencé à publier des textes de manière professionnelle bien après cette date. Depuis, j’ai publié deux romans de science-fiction (« Suleyman » et « L’emprise des rêves » chez Rivière Blanche), un roman de fantasy (« Nereliath » tout récemment publié chez les éditions Asgard), un essai sur le Conan de Robert E. Howard (« Les nombreuses vies de Conan » chez les Moutons électriques), deux récits de voyage (« Conan le Texan » et « Sur la piste de Tarzan », toujours chez les Moutons électriques) ainsi qu’une demi-douzaine de nouvelles parues dans des revues (Faeries, Lunatiques et Black Mamba) et des anthologies (aux Trois souhaits, chez Malpertuis et Voy’el).
Parallèlement, et cela vous intéressera probablement, je tiens un blog où j’évoque mon actualité d’écrivain mais, surtout, où j’explique ma façon d’aborder l’écriture sur différents de ses aspects. Lorsque j’ai commencé à écrire, j’aurais bien voulu pouvoir bénéficier de conseils en la matière (cela m’aurait fait gagner du temps !) et c’est ce qui m’a motivé à le faire moi-même par la suite. C’est pourquoi je suis particulièrement heureux de venir discuter de tout cela ici : j’adore aborder cette « face cachée » de l’écrivain aussi, n’hésitez pas à me poser des questions dans ce sens.
Voici l’adresse de mon blog, le Sanahultivers (vous trouverez les « conseils » dont je parlais dans la catégorie « (mes) techniques d’écriture » :
http://sanahultivers.over-blog.com/
Et puis des liens vers mes différents livres afin que vous puissiez vous faire une idée :
Les romans :
http://www.editions-asgard.com/fantasy/les_parutions_reflets_d-ailleurs/nereliath_simon_sanahujas
http://www.riviereblanche.com/emprise.htm
http://www.riviereblanche.com/suleyman.htm
Les récits de voyage :
http://www.moutons-electriques.fr/livre.php?p=intro&n=112
http://www.moutons-electriques.fr/livre.php?p=intro&n=80
Et puis l'essai sur Conan :
http://www.moutons-electriques.fr/livre.php?p=intro&n=40
Et maintenant, à l’attaque !
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|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 22:39 | |
| Votre rapport à l’écriture
Quand avez-vous décidé de vous plonger dans l’écriture ?
A l’âge de 13 ans. A l’époque, je lisais énormément, ce qui n’est malheureusement plus vraiment le cas aujourd’hui, et j’imaginais les écrivains comme des personnes bénéficiant d’une sorte de don incroyable et inatteignable. Je pensais alors qu’écrire une histoire se trouvait absolument or de portée pour moi. Et puis un soir, alors que je travaillais sur une rédaction qui m’ennuyait sérieusement, j’ai commencé à dévier et à raconter une histoire plus proche de celles que je lisais. Je me suis alors tout bêtement rendu compte qu’il s’agissait finalement d’un exercice peut-être réalisable. Du coup j’ai vite achevé cette rédaction et j’ai enchaîné en écrivant le début d’une nouvelle de fantasy, et je n’ai presque pas arrêté depuis. Objectivement, ce texte est profondément mauvais, mais à l’époque j’en étais très fier et, surtout, cela m’a permis de croire que c’était possible.
Nous imaginons que pour réussir à achever un roman, il faut être réellement passionné. Ressentez-vous l’écriture comme un besoin ?
Pour achever un roman, il faut être passionné, c’est clair, mais il faut surtout être travailleur, écrire et écrire sans se poser de questions. Après je ne sais pas si je ressens l’écriture comme un besoin. Ce que je sais, c’est que je suis tout à fait ravi quand j’ai noirci des pages durant la journée. Et lorsque je n’écris pas durant une période relativement longue, je ressens un manque.
Quelle est votre fréquence d’écriture (tous les jours, plusieurs heures par jours, etc.) ?
J’essaie d’écrire tous les jours. L’écriture d’un roman est quelque chose d’extrêmement long que l’on bâtit pierre par pierre. Ce que j’écris en deux heures représente finalement un pourcentage infime du livre dans son entier. J’essaie de ne pas penser au temps que l’histoire va me prendre et d’écrire avec régularité, pour que celle-ci avance. Généralement, en semaine je passe deux ou trois heures par jour à écrire, et les week-ends ce rythme peut doubler.
D’où tirez-vous votre inspiration (promenades, lectures, cinéma, etc.) ?
L’inspiration vient d’abord de tout ce qui m’entoure : les gens, les lieux etc. Généralement, les idées ne me viennent pas chez moi mais à l’extérieur, que ce soit en marchant ou même en travaillant à autre chose, je réfléchie continuellement aux idées de mes textes et celles-ci apparaissent ainsi. Je trouve aussi beaucoup d’inspiration dans mes lectures, même si celles-ci se raréfient, faute de temps. Le cinéma n’est plus réellement une source d’inspirations car je n’ai plus le temps d’y aller. Par contre, je me rattrape un peu sur les séries. J’aime beaucoup cette nouvelle forme car une saison de 10 ou 20 épisodes permet peu ou prou les mêmes développements que dans un livre, contrairement au cinéma qui est un média trop court pour cela. Je puise énormément de choses dans les séries, notamment sur la psychologie des personnages que la durée permet de bien développer et sur la construction scénaristique. On peut voir les épisodes d’une série comme les chapitres d’un livre. C’est donc très intéressant au niveau de la construction ou de la mise en place de clifhangers par exemple.
Avez-vous toujours écrit de la fantasy ? Écrivez-vous uniquement cela ?
Je me suis toujours considéré comme un écrivain de fantasy parce que j’ai commencé par cela. Mais dans les faits, mes deux premiers romans s’en éloignent un peu pour flirter avec la science-fiction, et j’ai également publié quelques nouvelles de fantastique. C’est amusant car, ainsi, « Nereliath » représente finalement mon premier livre 100% fantasy, six ans après ma première publication professionnelle.
Écrivez-vous votre premier jet à la main ou préférez-vous travailler directement à l’ordinateur ?
J’écris toujours le premier jet à la main, une vieille habitude qui peut sembler un peu rétrograde. J’aime le contact du stylo sur le papier, j’aime les ratures, le fait de pouvoir écrire n’importe où pour peu que je possède sur moi du papier et un crayon. Ensuite je retape ce premier jet à l’ordinateur, au fur et à mesure (chapitre par chapitre grosso modo). Cela me permet d’effectuer une première correction/relecture à chaud et de me remettre bien en tête où j’en suis dans l’écriture, de vérifier qu’en me laissant aller au plaisir d’écrire je n’ai pas oublié de glisser tel ou tel élément.
D'ailleurs, j'ai évoqué ce sujet dans un article de mon blog intitulé "stylo versus ordinateur". Si cette question vous intéresse, c'est ici :
http://sanahultivers.over-blog.com/article-29932906.html
Utilisez-vous un logiciel d’aide à l’écriture, correcteur ou autre ?
Non. Enfin sauf si on considère Word comme un logiciel de correction, ce qui à mon sens est loin d’être le cas… Cela vient probablement de ma réponse à la question précédente : quand je travaille sur mon manuscrit, je m’entoure de dictionnaires (analogique, des synonymes, thesaurus et un bon vieux Robert), je trouve tout ce dont j’ai besoin là-dedans… [u] | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 22:50 | |
| L’écriture
Quand est née pour la première fois l’idée d’écrire un roman en entier ?
C’était au lycée, probablement en classe de première, que j’ai imaginé pour la première fois m’attaquer à un roman. Avant je n’avais produit que des nouvelles plus ou moins longues. Mais finalement, je n’en ai écrit que deux chapitres ! La deuxième tentative s’est produite lorsque j’avais vingt ans et cette fois, même si ça m’a pris un temps fou, j’ai réussi à aller jusqu’au bout. Ce texte a ensuite subit de multiples et profondes réécritures avant de devenir « Suleyman », mon premier roman publié.
Avez-vous rapidement eu une idée claire du scénario ou s’est-il mis en place à mesure ?
Dans ma première tentative, je n’avais qu’une idée de début et de thème, sans aucune idée de comment cette histoire pouvait évoluer ni même s’achever. Je crois que c’est là que réside la raison de mon abandon. Pour « Suleyman » et tous les romans que j’ai écrit après, j’ai procédé différemment. Je ne peux toujours pas dire que j’ai une idée précise du scénario lorsque j’écris la première ligne, mais je sais comment l’histoire se fini et j’ai aussi une vision précise des différents nœuds autours desquels s’articule l’intrigue. Après, durant l’écriture, ce squelette prend de l’ampleur, d’autres idées me viennent, et les petits détails s’assemblent comme les pièces d’un puzzle pour me permette d’aller jusqu’à ma conclusion.
Avez-vous écrit une trame très précise, un résumé ? Si oui, ce premier travail s’est-il fait avant la rédaction proprement dite ou simultanément ?
Je travaille en effet en m’aidant de synopsis et de résumés, que je couche sur le papier avant la rédaction et pendant celle-ci. Je m’explique… Avant toute chose, je commence par rédiger un synopsis très succinct qui rassemble le point de départ de mon histoire, sa fin, et plusieurs événements clefs qui vont jalonner son déroulement. Ensuite, parallèlement à d’autres travaux (idées, personnages, documentations, univers etc.), je développe ce synopsis en l’enrichissant par couche successive. Dès que j’ai un détail suffisamment précis du début (au moins les trois premiers chapitres), j’attaque la rédaction. J’ai besoin d’écrire assez tôt dans ma démarche pour une raison toute bête, c’est que j’ai l’impression de ne pas avancer si je ne le fais pas. Ensuite, tout en écrivant, les idées me viennent pour la suite, le synopsis s’enrichit de lui-même etc. Généralement, ce n’est que quand j’attaque le dernier quart du roman que mon synopsis est complètement achevé. Et parallèlement à ça, j’écris de petits résumés de chaque chapitre avant de les rédiger, afin de les organiser de manière interne.
Encore une fois, j'ai publié un article sur mon blog où je développe ces deux dernières questions. Si vous voulez aller plus loin là-dessus, c'est ici :
http://sanahultivers.over-blog.com/article-du-synopsis-et-de-ses-developpements-38746554.html
Combien de temps vous a-t-il fallu, de la première phrase à la dernière page, pour écrire votre œuvre ?
Mon premier roman, qui était assez court finalement (300 000 signes) m’a demandé un an et demi de travail. La longueur de ce laps de temps est due au fait que je ne savais pas comment m’y prendre, tout simplement. J’ai abordé le roman peu ou prou comme je l’aurai fait avec une nouvelle, je me suis emmêlé, noyé, perdu, et cela m’a imposé de nombreux retour en arrière. Maintenant je sais comment m’y prendre et je vais beaucoup plus vite, sans compter que mes premiers jets sont généralement bien plus aboutis qu’à l’époque. Ainsi, Nereliath (qui compte un peu plus de 400 000 signes), m’a pris un peu moins de huit mois.
Avez-vous corrigé votre travail au fur et à mesure ou une fois la rédaction terminée ? À ce titre, combien de temps vous a pris le travail de réécriture, correction ? Cette correction a-t-elle été compliquée ? Avez-vous eu recours à des bêta-lecteurs ?
Mis à part la phase dont je parlais au-dessus, lorsque je retape mon manuscrit sur ordinateur, j’attends d’avoir achevé le texte pour réaliser les corrections. Plus j’avance dans les années et plus le travail de réécriture est court. Sur « Nereliath », je crois que j’ai effectué deux ou trois relectures en l’espace de deux mois environ. Et comme la structure de ce roman est relativement simple, ce travail n’a pas été énorme. Il s’agissait surtout de corrections stylistiques plus quelques ajouts de scènes ou de morceaux de scènes nécessités par l’évolution du roman. Concernant les bêta-lecteurs, je fais en effet appel à plusieurs amis pour cela. J’effectue déjà mes corrections personnelles et, lorsque je ne vois plus rien à rectifier, je leur fait lire. Ensuite j’effectue une dernière relecture en prenant compte de leurs commentaires et remarques.
Avez-vous douté durant votre travail ? Si oui, comment avez-vous réussi à retrouver confiance ?
Cela ne m’est pas arrivé sur « Nereliath », encore une fois parce que la narration n’est pas trop complexe. Par contre cela m’est arrivé récemment sur un nouveau roman très ambitieux, dans sa structure comme dans son traitement. J’ai douté, cherché des solutions jusqu’à choisir celle qui me semblait la plus adaptée, ce qui m’a fait revoir à posteriori un bon tiers du texte. Ensuite je me suis forcé à continuer. Je n’étais pas encore complètement sûr de moi mais j’ai poursuivi jusqu’à l’achever. Je l’ai laissé reposer puis je l’ai relu, et j’ai eu l’impression que j’avais réussi mon coup. Je l’ai donc retravaillé en appliquant mon système de correction habituel puis, quand est venu le moment des bêta-lecteurs, j’ai eu toutes les informations qu’il me fallait pour trouver les petites modifications qui allaient faire fonctionner le tout. Peut-être que je me trompe encore mais, en tous cas, le doute n’est plus là.
Nous supposons qu’il faut organiser correctement son temps pour aller au bout d’un travail de si longue haleine. Comment avez-vous concilié vie professionnelle, familiale et le temps nécessaire à l’élaboration de votre œuvre ?
Comme je le disais, j’essaye d’écrire tous les jours. Dans la vie de tous les jours, je suis régisseur d’orchestre dans un conservatoire et c’est un poste qui, finalement, m’apporte pas mal d’avantages vis-à-vis de l’écriture. Je travaille souvent en soirée pour les répétitions et les concerts et, en contrepartie, je suis libre en début d’après-midi, jusque 16h environ. Pour moi c’est très intéressant car ça me permet de me consacrer à l’écriture pendant une période longue (entre 2 et 3 heures d’affilé ; à mon sens c’est le minimum : j’ai besoin de cela pour rentrer dans l’écriture et je préfère faire autre chose qu’écrire pendant une demi-heure en sachant que je vais nécessairement m’arrêter en plein milieu d’une scène). En outre, c’est une période où la fatigue mentale de la journée n’est pas encore présente : je suis encore frais et dispo, ce qui est également très important pour être efficace. Au-delà, j’utilise évidemment tous mes week-ends et une grosse partie de mes vacances pour vivre la vraie vie d’un écrivain : ne faire que ça de la journée. Ce sont des moments complètement jouissifs et le travail avance à grands pas ce qui est extrêmement motivant. Parfois, mais c’est de plus en plus rare, je travaille également le soir. Avant je ne fonctionnais que comme ça, me couchant parfois entre trois et cinq heures du matin. Mais avec le recul, je me suis rendu compte de la fatigue que cela engendrait et de son impact sur la qualité et la productivité. Au niveau familial, j’ai la chance d’avoir une petite amie qui poursuit elle aussi des projets artistiques (dans la musique pour elle). Elle travaille énormément là-dessus et, du coup, nous nous retrouvons régulièrement à travailler chacun de notre côté sur nos projets personnels, ce qui évite les problèmes liés aux déséquilibre d’emploi du temps. Enfin, je n’ai actuellement pas d’enfant. Etant donné le temps que demandent des enfants, surtout en bas âge, je me demande parfois comment je ferai si j’en ai un jour…
Comment arrivez-vous à maintenir la distance nécessaire pour garder votre esprit critique par rapport à ce que vous écrivez ?
Je n’y arrive pas ! On dit toujours que c’est impossible, je pense plutôt que c’est possible sur certains points mais inenvisageable sur d’autres. Il est assez aisé de conserver un regard critique vis-à-vis de tout ce qui relève du style : dans 99% des cas, une phrase bancale nous saute aux yeux. Par contre, pour ce qui est de savoir si l’histoire fonctionne, je m’en remets la plupart du temps à l’avis de mes bêta-lecteurs. Ce que j’ai fait plusieurs fois et qui marche assez bien, c’est d’abandonner le roman après les premières relectures. Le laisser reposer jusqu’à en oublier les détails permet, lorsqu’on s’y replonge, de se rendre compte de certaines choses. Pour cela il ne faut pas être pressé, avoir du temps devant soi et, de toutes manières, cela ne réussira jamais à nous octroyer le regard d’un lecteur qui découvre complètement l’histoire.
Quels sont les passages que vous avez préféré rédiger ? Quels ont été les plus ardus à écrire ?
Mes scènes préférées ont toujours été les scènes d’action, dont l’approche est d’ailleurs l’une des plus simples du travail de romancier. Après, j’adore écrire une scène de dialogue lorsque celle-ci contient des révélations ou un conflit entre des personnages. Avec le temps, c’est là-dedans que je prends le plus de plaisir : me glisser dans la peau de plusieurs personnages différents et de les faire interagir en recherchant leurs logiques, montrer leurs réactions, leurs sentiments… Assez étonnamment, lorsque j’ai commencé à écrire, les scènes d’action étaient les seules à ne me poser aucun problème alors que je peinais énormément sur les dialogues. Maintenant, c’est souvent les combats que j’aborde le plus difficilement. Si je prends toujours du plaisir à les décrire, j’en ai tellement écrit que je mets beaucoup de temps à trouver un enchaînement d’action ou même une approche du combat que je n’ai pas déjà utilisés et qui puisse m’intéresser par son « originalité ». A contrario, les dialogues ne me posent plus trop de soucis, je crois que j’ai compris quelques trucs à ce niveau.
La séparation et l’organisation de vos chapitres se sont-elles faites naturellement ou avez-vous dû les retravailler ?
Dans « Nereliath », les chapitres se sont découpés très naturellement. Ils décrivent à chaque fois une scène ou une succession de scène à un moment donné et leur aspect s’est fait tout seul. La seule chose que j’ai modifiée concerne les petits interludes du roman. Pour vous expliquer, l’action principale s’attache au personnage de Karn, écrite avec un point de vue du personnage mais à la troisième personne. A ces chapitres s’ajoutent une bonne demi-douzaine d’interludes présentant l’action d’autres personnages, en d’autres lieux, et rédigés cette fois avec le point de vue du narrateur omniscient. Cela me permettait d’enrichir la trame de mon récit en montrant d’autres choses et en délivrant d’autres informations. A la relecture, j’ai ajouté un de ces interludes et j’ai également fait de la réorganisation : certains de ces passages ont changé de place pour perfectionner la dynamique du récit.
Le sentiment de satisfaction doit être immense lorsque l’on achève une telle entreprise. Pouvez-vous nous le décrire ?
C’est en effet un moment de plaisir intense. Je ne saurais trop comment le décrire mais, pour moi, c’est clairement une finalité plus importante que la publication définitive. On voit le manuscrit, on fait le total des signes, le calcul du temps passé là-dessus et on se dit que, malgré tout ce qui a pu arriver durant la rédaction – doutes, erreurs, découragement parfois – ben on a réussi à aller jusqu’au bout et ces quelques idées griffonnées sur un bout de papier et qui on servi de départ à l’aventure se sont transformées en cet impressionnant pavé qui n’attend plus qu’une chose : qu’on se remette dedans…
Sans bien sûr nous dévoiler l’intrigue, quel (s) moment (s) préférez-vous dans votre œuvre ?
J’aime beaucoup de choses dans « Nereliath » : la scène d’introduction, plusieurs passages ici ou là mais, si je ne devais retenir qu’un moment, ce serait la fin. Lorsque je me lance dans la rédaction d’un texte, j’ai la fin en tête et j’ai grand hâte de m’y atteler parce qu’elle contient la finalité du scénario, tous les tenants et aboutissants du récit. Et pour « Nereliath », je suis vraiment content, d’une part parce que je l’avais trouvée plutôt pas mal en l’écrivant, et d’une autre parce qu’elle a visiblement plu et, surtout, surpris nombre de lecteurs. Lorsque j’en ai parlé avec certains, ils me disaient très souvent qu’ils ne s’attendaient absolument pas à une fin de ce type et qu’elle les a séduite. C’est le genre de commentaire qui fait très plaisir !
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|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 22:55 | |
| À la recherche d’un éditeur
S’agissait-il de votre premier tapuscrit envoyé ou avez-vous d’autres écrits n’ayant pas trouvé preneurs ?
A l’heure actuelle, tous les romans que j’ai écris ont été publiés ou vont l’être incessamment sous peu. « Nereliath » n’est pas mon premier tapuscrit envoyé puisque j’ai déjà publié deux autres romans. Par contre, « Suleyman », mon premier livre à avoir été publié, était également le premier roman que j’ai écrit.
Avant de chercher un éditeur pour ce roman, avez-vous fait paraître des nouvelles ? Si oui, sous quelle forme ? Recueil, anthologie, revues, webzine... ?
J’ai publié une demi-douzaine de nouvelles avant « Nereliath », dans des anthologies et des revues, mais à l’époque de « Suleyman », je n’avais alors encore publié aucun texte.
Que pensez-vous, à ce titre, de la nouvelle, notamment sur le côté formateur qu'elle peut avoir pour un écrivain novice ?
Ecrire des nouvelles permet évidemment de se perfectionner dans les techniques d’écriture, et je ne pense pas qu’il y ait beaucoup de gens qui aient directement commencé en s’attaquant à un roman. Elle permet d’aborder et de travailler pratiquement toutes les facettes de l’écriture : développer un style, apprendre à gérer des dialogues, des scènes d’action, des descriptions, elle permet également de s’habituer à la construction des personnages, à la gestion du suspens. Par contre, la grande différence réside dans la taille en elle-même, justement. La construction et l’organisation d’un roman est beaucoup plus vaste et, pour parvenir à gérer ce point particulier, il faut aller au-delà de la nouvelle.
Comment avez-vous su que votre roman était achevé, que vous ne pouviez plus l’améliorer, qu’il était temps de l’envoyer ?
Dans « Hyperion », Dan Simmons disait par la bouche de l’un de ses personnages : « On n’achève pas un poème, on l’abandonne ». Je crois qu’il en va de même pour tous les autres types de texte. Il y a un moment, alors qu’on a relu et relu son travail, où il faut quelque part se forcer pour, sachant qu’il est encore perfectible (il le sera toujours), se décider à le laisser en l’état. Personnellement, je le fais d’autant plus sereinement que je sais qu’il y aura encore du travail par la suite, que l’éditeur va y apporter son regard et que nous le retravaillerons ensemble. Quant au moment où je pense avoir fait ma part, c’est souvent, au bout de trois ou quatre relectures, quand je me rends compte que je ne corrige plus grand-chose (quelques trucs de ponctuation ici ou là, quelques mots, expressions…). C’est d’autant plus flagrant pour moi que j’effectue mes corrections sur papier. J’imprime mon texte et je le reprends avec un stylo rouge à la main, pour garder le contact physique que j’avais durant la rédaction proprement dite. En agissant de cette manière, je vois d’un coup d’œil l’ampleur des mes corrections. Lorsque je laisse régulièrement plusieurs pages de suite sans aucune annotation, je me dis que ça ne sert plus à grand-chose d’insister.
À combien d’éditeurs l’avez-vous envoyé ?
Pour « Nereliath », je crois qu’il est parti initialement chez 5 ou 6 éditeurs.
À partir de ce moment commence l’attente d’une réponse. Pouvez-vous nous décrire ce que l’on ressent ?
C’est une impatience mêlée de doutes, de remises en question, de sempiternels « et si ? » ou « j’aurais peut-être dut… ». Mais, avec le temps, j’ai appris à tenter d’ignorer au maximum cette attente. La première fois, je ne pensais qu’à ça. L’attente d’une réponse, favorable ou non, me suivait perpétuellement dans tous les moments et j’échouais complètement à me concentrer sur autre chose. Maintenant, j’essaye d’oublier que j’ai envoyé un manuscrit, je ne perds pas de temps à guetter le facteur ou regarder mes mails toutes les heures. Non seulement cela permet de pouvoir se concentrer sur autre chose (souvent, j’essaye de me relancer presque directement dans un roman, comme ça je n’y pense plus) mais en plus cela autorise presque à oublier le texte. Comme ça, lorsqu’on le reprend par la suite (avec un éditeur si ça a marché ou tout seul si on veut y retourner pour le renvoyer à d’autres) on bénéficie d’un peu plus de recul, ce qui est toujours bon à prendre. Alors je sais que c’est une période assez difficile, mais j’encourage vivement les auteurs non publiés à agir de cette manière.
Aviez-vous des liens personnels ou professionnels ayant pu appuyer votre tapuscrit auprès des maisons d’édition ?
Personnels non mais professionnels, avec le temps, oui. Pour commencer, le fait d’avoir déjà publier pas mal de chose me crédibilise, d’une certaine manière, aux yeux des éditeurs. Je me trompe peut-être mais je me dis qu’ils peuvent regarder mon manuscrit d’un peu plus près, voire même le faire remonter dans leur pile de lectures. Le fait d’avoir des connaissances dans le milieu n’est pas non plus l’assurance que cela aille plus vite, évidemment. Cela me fait penser à une anecdote : une personne qui travaille pour une maison d’édition que je ne citerai pas, en apprenant que j’avais un manuscrit de fantasy non-publié (il s’agissait d’ailleurs de « Nereliath »), m’avait demandé de lui envoyer, qu’elle le lirait très vite parce qu’elle était justement à la recherche de ce genre de textes. Je lui ai donc envoyé mon manuscrit et je n’ai jamais eu aucune réponse. C’était il y a plus de deux ans…
Au bout de combien de temps avez-vous reçu une réponse ? Toutes les maisons vous ont-elles répondu ? Combien ont répondu à la négative avant de recevoir un accord ?
La première fois que j’ai envoyé « Nereliath », j’ai eu la plupart des réponses en l’espace d’un an à peu près. Certaines maisons ne m’ont évidemment jamais répondu. A l’époque, j’ai du avoir deux réponses négatives. Les deux maisons d’édition avaient aimé le roman et m’avaient même complimenté dessus. L’une d’elle avait décliné parce qu’ils ne voulaient plus publier d’auteurs français, et l’autre parce qu’ils jugeaient le style de fantasy éloigné de leur ligne éditoriale.
Pour parler plus particulièrement de votre actuel éditeur que je vous laisse citer, au bout de combien de temps celui-ci vous a-t-il répondu ?
Quant à Asgard, je ne sais plus exactement parce que j’avais la tête à autre chose à ce moment, mais ça a été relativement vite. J’ai eu l’acceptation en deux ou trois mois.
Votre éditeur a-t-il directement validé votre œuvre ou s'est-il d’abord montré sceptique ?
Non cela s’est fait directement. Thomas Riquet, le directeur de collection, m’a dit qu’il avait adoré mon bouquin et qu’il voulait le publier, pas de chichis.
Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu la réponse positive de votre éditeur ?
Pour « Nereliath », j’ai été très content, bien sûr, d’autant plus qu’il s’agit d’un roman qui me tient particulièrement à cœur puisqu’il met en scène le personnage par lequel j’ai commencé à écrire. Mais cela n’a rien eu à voir avec ma première acceptation. Lorsque j’ai reçu le mail de Rivière Blanche me disant qu’il voulait publier « Suleyman », ça a été un moment inoubliable, l’impression quelque part qu’un rêve auquel je n’avais jamais réellement réussi à croire se réalisait enfin. Ce moment là je m’en rappellerai toute ma vie, c’est une certitude !
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|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 22:57 | |
| De l’acceptation à la parution
Votre éditeur vous a certainement demandé un certain travail de correction sur votre œuvre. Était-il conséquent ? Vous a-t-on obligé à modifier des passages que vous teniez à garder ?
Il y a évidemment eu un re-travail avec l’éditeur. Pour moi, cela fait partie intégrante du travail d’éditeur et je suis très intéressé par cette étape. Peu de gens le savent, mais les chiffres des ouvrages publiés tels quels tournent autour de 2%. Pour « Nereliath », les corrections ont été très légères : des petites choses de style ici ou là, des mots de vocabulaire gênant etc. Les plus gros changements concernent une scène que j’ai ajoutée : le directeur de collection trouvait qu’on restait sur sa fin concernant l’un des personnages secondaires. Comme j’étais assez d’accord et que j’avais justement de la matière inutilisée sur ce personnage, j’ai rajouté une petite scène. Avec le recul, j’en suis très content car elle m’a permis en même temps de développer de petites choses et, ben je la trouve réussie, sentiment confirmé par la réaction de Thomas Riquet lorsqu’il l’a lue. Il y a eu aussi un autre passage qui ne plaisait pas : une courte scène de retrouvailles que j’ai modifiée, et elle est également bien mieux ainsi. Pour toutes ces corrections, et de manière générale pour tous les éditeurs avec qui j’ai eu l’occasion de travailler, j’ai toujours eu le dernier mot. Parfois c’est un peu la guerre de tranchées mais, en insistant et en avançant les bons arguments, j’ai toujours pu garder ce que je voulais absolument garder.
Vous a-t-on demandé de terminer le second tome avant de publier le premier ?
Non. Mais c’est un peu particulier puisque la suite est déjà écrite :-). Par contre, je pense que je vais la revoir de manière assez profonde…
Avez-vous pu discuter à bâtons rompus avec votre maison d'édition, ou était-ce « à prendre ou à laisser » ?
Ca dépend de ce que vous entendez par cette question. Concernant le texte, comme je le disais, je ne me suis jamais senti contraint et forcé. Par contre, quand on aborde la question des contrats, c’est une autre paire de manches !
Avez-vous participé à la fabrication de la maquette de votre livre ? Si oui, votre avis était-il principal ou seulement secondaire ?
J’y ai participé en effet, beaucoup plus d’ailleurs que pour mes précédents livres si on excepte les deux récits de voyage, dont les maquettes sont très soignées, présentent de nombreuses photos, et sur lesquelles j’ai travaillé beaucoup avec l’éditeur et le graphiste. Cela doit être dû au fait qu’il s’agissait du premier volume d’une nouvelle collection, et que l’éditeur était intéressé par tous les conseils ou avis qu’il pouvait recevoir. Au niveau de la couverture, j’ai d’abord reçu plusieurs esquisses proposés par l’illustrateur puis nous en avons choisi une. Ensuite, j’ai revu l’illustration à plusieurs de ses étapes, ce qui m’a permis d’aider le dessinateur sur certains détails. Comme il n’avait pas lu le livre (ce que je regrette fortement mais il semble que cela se fasse de plus en plus de nos jours), je lui communiquais les descriptions nécessaires, des détails sur telle ou telle apparence etc. Concernant la maquette, j’ai participé à son élaboration sur tout un tas de détails (lettrines, bordures, marges etc.). Mais là, encore une fois, j’étais plutôt consultant et je n’ai pas eu le dernier mot sur tout. Ensuite, j’ai également participé aux ultimes corrections à partir du fichier définitif. J’ai dû relire le bouquin deux fois de cette manière.
Au final, combien de temps s’est écoulé entre le début de l’écriture de votre livre et sa parution ?
Si je remonte à la première ligne écrite, cela doit s’élever à cinq ans. Ca fait peur, non ? Ce qui est amusant, c’est qu’il s’agit du même laps de temps que celui de « Suleyman », mon premier roman…
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|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 23:00 | |
| La promotion
Votre maison d'édition dit le plus grand bien de votre écriture. Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?
Euh… je crois que je dois être la personne la plus mal placée pour répondre à cette question ! Ce que je peux faire, c’est vous dire ce que j’essaye de mettre dans mon écriture, après ce sera à vous de juger… Au niveau du style, j’essaye de produire quelque chose de rythmé. De mon point de vue, un bon style est un style qui ne demande pas d’effort au lecteur. Je m’explique : si un lecteur doit revenir sur une phrase pour la comprendre, pour moi c’est foutu. Je fais donc très attention à la construction de mes phrases, à leur rythme, à leur sonorité, à leur logique etc. Et au niveau de la construction du roman en elle-même, mon optique se rapporte à celle du style. Si je voulais la résumer, je dirais que je traque les longueurs. J’essaye que tout s’enchaîne afin qu’à aucun moment le lecteur ne se lasse et ne pense à autre chose. Pour cela, j’essaye d’enchaîner au maximum les scènes où il se passe des choses (action pure, dialogues etc.) tout en faisant très attention à l’agencement des questions réponses, c’est-à-dire que celles-ci doivent s’enchaîner. J’essaye de faire en sorte que le lecteur se pose une ou plusieurs nouvelles questions juste avant d’avoir eu les réponses aux précédentes. Dans la même optique, je privilégie la narration active et je dégage systématiquement les passages explicatifs qui s’endorment sur eux-mêmes. Jamais vous ne trouverez dans mes romans un premier chapitre de mise en place où j’expliquerais le monde, la situation actuelle, les personnages etc. Si vous avez lu le premier chapitre de « Nereliath » (qui est disponible sur le site des éditions Asgard) vous savez que l’histoire part au quart de tour. On est directement plongé dans une scène d’action et, au fur et à mesure de celle-ci, on apprend par bribes où on se trouve, qui sont les personnages, d’où ils viennent, quels sont les enjeux etc. ce premier chapitre est à mon avis un très bon exemple pour résumer ce que j’essaye de faire par le biais de mon écriture.
Si vous avez une activité professionnelle, la promotion ne vous prend-elle pas trop de temps ?
Il faut s’en accommoder. On ne peut pas espérer qu’un livre marche sans en faire un minimum de promotion. Dans cette étape (généralement les six mois qui suivent la sortie), je dois faire une croix sur pas mal de week-ends pour les dédicaces, et puis je passe pas mal d’heures à répondre à des interviews ;-). Je pourrais refuser de le faire mais, comme c’est un exercice qui me plaît pas mal, je m’y plis. D’autre part, je sais pertinemment qu’il ne s’agit que d’une passade et que je retrouverai plus tard tout le temps dont j’ai besoin pour écrire…
La disponibilité dont vous devez faire preuve n’est-elle pas trop contraignante ?
Si j’étais entrain d’écrire un roman, elle le serait, en effet. Mais comme je suis actuellement dans une phase de corrections, ce n’est pas trop gênant. C’est une étape qui peut se morceler sans nuire à la qualité du travail, donc ça va.
Avez-vous déjà participé à des salons en tant qu’auteur ? Si oui, qu’en retenez-vous ?
J’en retiens avant tout deux grands plaisirs : partager avec les lecteurs d’une part, et échanger avec les autres auteurs d’autre part. De manière générale, j’adore discuter avec des lecteurs, c’est toujours intéressant de voir l’ampleur du panel de points de vue du lectorat et puis, surtout, si je n’aimais pas ça il me faudrait peut-être songer à changer d’occupation. Au-delà, il y a un truc encore mieux : discuter avec des lecteurs qui ont lu vos livres. Là c’est vraiment un moment de plaisir particulièrement intense. Ensuite il y a cette occasion d’échanger réellement avec d’autres écrivains. J’écris « réellement » parce que, malgré le fait que j’en connaisse aujourd’hui un bon nombre, j’échange très peu de mails avec eux, notamment sur les sujets de l’écriture. L’intimité et l’euphorie d’un festival permettent ce genre de choses. Par exemple, je me souviens de la dernière édition du festival Zone Franche, à Bagneux. A l’époque je butais sur un problème de narration, disons que j’envisageais plusieurs possibilités au niveau de l’utilisation des temps, pouvant rendre différentes impressions, et je n’étais absolument pas certain de mon coup. J’ai eu une longue discussion à ce sujet, en plusieurs parties d’ailleurs, avec Roland Wagner. Lorsque je suis revenu chez moi, je ne doutais plus et j’ai repris mon écriture en sachant que j’avais trouvé – aidé en cela par les judicieuses propositions de Roland – l’angle d’attaque qu’il me fallait.
Redoutez-vous le regard du public vis-à-vis de votre œuvre ? Ne craignez-vous pas qu'il n'adhère pas à l'univers que vous leur proposez ?
Je ne pense pas qu’on puisse écrire pour « le public » au sens large. Il y aura toujours une partie de celui-ci qui n’adhèrera pas à votre travail, une autre qui trouvera celui-ci sympa et encore une autre, souvent minime, qui considèrera votre bouquin comme correspondant parfaitement à ses goûts personnels. Je l’ai déjà dit : j’écris des choses que j’aimerais lire, et il y a énormément de livres que je n’ai pas aimé, je pense donc être assez représentatif de cet état de fait. A partir de là, je ne peux pas dire que je redoute le regard du public, je suis pratiquement certain que mon livre va plaire à une partie de ce public, tout comme je suis tout à fait certain qu’une autre partie du public n’aimera pas. La seule crainte que je peux avoir, c’est que mon bouquin ne plaise à personne. Mais comme mes bêta-lecteurs et mon éditeur l’ont déjà apprécié chacun de leur côté, cette hypothèse est peu envisageable.
De combien d’exemplaires sera constitué le premier tirage de votre roman ? Une fois tous vos romans écoulés, votre maison d’édition procédera-t-elle à de nouvelles fournées ?
Le tirage initial de « Nereliath » est de 500 exemplaires. Ici, on se trouve face à une situation un peu bâtarde. Asgard est diffusée en librairie mais, comme il s’agit d’un lancement, ils ont préféré choisir l’option d’un petit tirage tout en prévoyant de réimprimer assez rapidement. Si on se place d’un point de vue purement financier, c’est peut-être une erreur, car deux tirages successifs de 500 exemplaires coûtent bien plus cher qu’un tirage unique de 1000 exemplaires, sans compter qu’avec une bonne diffusion en librairies, on arrive rapidement à une mise en place d’un millier de livres (en tous cas c’était le cas de mes autres bouquins diffusés de cette manière). D’un autre côté, si le livre ne marche pas, l’éditeur aura finalement économisé de l’argent.
Êtes-vous satisfait des lieux de ventes où l’on peut se procurer votre livre ?
D’après ce que je sais, il est au moins disponible dans les Fnac parisiennes, plus des librairies indépendantes et des Fnac de province. C’est donc à priori une bonne chose. Après je ne dispose pas des chiffres précis de la mise en place. Pour l’instant on se situe au tout début de l’exploitation et c’est une période qui demeure assez obscure. J’en saurai plus dans quelques mois.
Pensez-vous apporter quelque chose de nouveau dans la littérature de l’imaginaire ?
Lorsque je travaille sur un roman, mon objectif premier n’est pas de révolutionner le genre, je cherche en premier lieu à produire quelque chose d’agréable et de divertissant. Après, sans parler de réelle nouveauté, je ne pense pas écrire une fantasy très rependue actuellement, je crois donc ne pas faire dans la copie de recettes ayant fonctionné ou ayant le vent en poupe. Quant à savoir si j’apporte quelque chose de nouveau aux genres de l’imaginaire, je laisse le soin aux fans et spécialistes d’en juger.
En conclusion et en quelques mots, que pourriez-vous nous dire pour nous donner envie de découvrir votre œuvre ?
Ca c’est le genre de question qui me met férocement mal à l’aise. S’il existe une chose pour laquelle je ne suis pas doué, c’est bien le fait de me vendre. C’est probablement aussi pour cette raison que j’écris : c’est une activité qui ne demande pas constamment de prouver notre qualité ou de la défendre. Je bosse et après j’envoie le bouquin qui résulte de mon travail, et puis je passe à autre chose. Le mieux que je puisse faire pour vous donner envie, c’est de vous inciter à aller lire les premières critiques de « Nereliath », elles sont plutôt bonnes !
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|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Dim 13 Fév 2011 - 23:45 | |
| Bonjour Simon, et un grand merci pour avoir accepté notre invitation en répondant à toutes nos questions. Je vais de ce pas lire avec intérêt tes réponses et je te donne rendez-vous le lundi 21 février à 18 h 30, pour ton direct « en plein cœur » avec les membres de RdF. Amicalement Olivier.  | |
|  | | plume_du_reve Apprenti(e)-Magicien


Messages : 310 Date d'inscription : 26/08/2010 Age : 34 Localisation : Liège
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 0:22 | |
| c'est amusant, j'ai la même façon de mettre le scénario en place (commencer l'écriture avec juste début/fin et des noeuds), mais moi je ne note rien de tout cela, et je suis incapable de faire un synopsis.
je voulais te demander... toi qui utilises le dictionnaire analogique ET des synonymes... lequel conseilles-tu aux débutants plus facilement ? car je t'avoue que, lors de mes ateliers scolaires, je vois bien des profs parler du dictionnaire des synonymes pour mieux utiliser les mots, mais jamais de l'analogique. je trouve pourtant que l'analogique a tout ce qu'a un dico de synonymes, avec plus de précision ! je me demande même à quoi sert un dico des synonymes quand on a un analogique, car avec les synonymes on ne saisit pas la nuance ("mansuétude" est dit comme un synonyme de "pitié", c'est pas pour autant qu'on peut dire "je fus pris de mansuétude pour cet homme").
N'est-ce pas un peu dangereux dès lors de débuter avec les dictionnaires des synonymes ? Le dictionnaire des synonymes devrait être utile seulement à ceux qui ont déjà les nuances en tête, et qui cherchent juste un pense-bête en cas de trou, et pourtant j'ai l'impression que les gens donnerait plutôt cette définition au dictionnaire analogique.
Pour toi, quelles sont les nuances entre les deux ? | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 5:00 | |
| Je ne pourrais être présent à 18 h 30 donc je livre mes questions dès maintenant, un peu en vrac. Bonjour Simon et à tout hasard, bonne St Valentin. J’ai lu un extrait (le début) de ton nouveau roman et je n’ai pu m’empêcher de remarquer quelques inadvertances stylistiques comme la redondance de participes présents ou de subordonnées dans un passage qui se veut rapide. Tu réponds à la question du style en expliquant qu' "un bon style est un style qui ne demande pas d’effort au lecteur". Tout dépend du lecteur, non ? A force de vouloir être compréhensif par le plus grand nombre, n'est-ce pas finalement desservir la fantasy et la cantonner à une sorte de sous-littérature par un appauvrissement volontaire ? Car n'es-tu pas en train de tendre vers l'essence même d'un mode d'emploi ou d'un document technique, à savoir cette compréhension la plus aisée possible par un maximum de personnes ? Pour un roman de fantasy, l'action est-elle un argument vendeur selon toi ? Faut-il nécessairement la coupler à une dose de mystère comme tu le fais ? As-tu craint de te répéter en multipliant les scènes de combat ? Quelle est ta recette pour les éviter et ne pas lasser ? Les scènes de ce roman me paraissent brutales, sanglantes, barbares. Est-ce un passage obligé quand l'on s'inscrit dans la lignée d'Howard ? Selon quelle méthode introduis-tu cette violence ? Est-ce naturel, facile, ou cela exige-t-il de toi une certaine réflexion, une recherche dans la mise en scène ? Es-tu un partisan de la surenchère, est-ce que tu t'y obliges, ou est-ce que tu t'y refuses ? Pourquoi avoir commencé ton roman par ces deux personnages s'échappant d'un navire pris dans une bataille navale plutôt que par une autre scène ? Peut-on dire que Karn est un personnage entier, qui ne doute pas, va toujours de l'avant ? Pourquoi tel type de personnage plutôt que tel autre ? Qu'est-ce qu'il amène à la narration qu'un autre ne lui aurait pas donné ? L'action est prédominante comme l'annonce la présentation de ton roman ; les scènes s'enchaînent sans lasser le lecteur ; le roman part au quart de tour. Tant mieux si l'on ne s'ennuie pas, et je ne saurais que défendre ton idée de donner du mouvement aux passages explicatifs. Cependant, reste-t-il quelque chose quand l'on a refermé ce roman ? Est-ce du pur divertissement que tu assumes comme tel ou y a-t-il quelque chose de plus profond ? Ne regrettes-tu pas de devoir en passer par une action tonitruante dès la première ligne pour hameçonner le lecteur potentiel ? Te considères-tu comme un auteur estampillé "Howard" ou "fantasy barbare" ou je ne sais quoi d'autre, qui écrit toujours dans le même esprit ? A ce propos, reprends-tu des ingrédients obligés pour ne pas froisser tes lecteurs, dévier de la ligne éditoriale ou de ton étiquette ? Construis-tu tes histoire selon un schéma type qui a fait ses preuves ou essais-tu systématiquement d'innover avec les risques que cela comporte ? Merci d'avance de tes réponses.
Dernière édition par Sunny Blue le Lun 14 Fév 2011 - 5:08, édité 1 fois | |
|  | | Emandïl Auteur Magique


Messages : 925 Date d'inscription : 19/08/2010 Age : 26 Localisation : Liège
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 5:03 | |
| Ton roman a l'air très bien écrit, je vais le rajouter à ma pile, pour bientôt surement ! | |
|  | | utopie Mini rêveur


Messages : 162 Date d'inscription : 22/12/2010 Localisation : toulouse (pas loin de paul sabatier)
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 5:08 | |
| Bonjour M. Sanahujas, Je passe malheureusement vite fait et un peu -il faut bien l'avouer^^- en coup de vent mais c'est juste pour vous dire que votre blog est une merveille d'informations ! Vraiment bien fait avec même les photos de votre travail... tout simplement génial pour qui souhaite avoir des conseils  Je n'ai pas tout lu de vos réponses sur RdF, mais j'y reviendrai. Encore merci de votre visite parmi nous  | |
|  | | gabranth Auteur Magique


Messages : 1546 Date d'inscription : 23/09/2009 Age : 26 Localisation : It doesn't matter
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 6:37 | |
| Merci pour toutes ces réponses Simon.  J'aurai moi-même une question à te soumettre: Penses-tu qu'il soit possible pour une personne mineur d'être publiée notamment dans le milieu de la Fantasy même si c'est assez rare je pense ? RQ:Je pose la question autant pour moi que pour les autres.  Edit: une autre question: Outre t'es inspirations grâce aux livres et aux films, t'es-tu inspiré du milieu vidéoludique ?  | |
|  | | Roknar Auteur Magique


Messages : 1335 Date d'inscription : 25/09/2009 Age : 27 Localisation : Suisse romande
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 6:49 | |
| Merci pour tes réponses, Simon !  Sinon, gabranth, je connais la réponse à ta première : oui, l'âge n'a aucune incidence puisque tu ne le mentionnes pas en envoyant ton manuscrit. De plus, des mineurs ont déjà été publiés, notamment le fils de Brice Hortefeux (hum...). | |
|  | | gabranth Auteur Magique


Messages : 1546 Date d'inscription : 23/09/2009 Age : 26 Localisation : It doesn't matter
 | |  | | Roknar Auteur Magique


Messages : 1335 Date d'inscription : 25/09/2009 Age : 27 Localisation : Suisse romande
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 6:52 | |
| Ah, tu parlais en termes de probabilité ? D'accord.  | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 7:24 | |
| Je vais essayer de répondre à vos questions dans l'ordre, en fonction de mon emploi du temps, afin d'éviter un gros rush lundi prochain :-). Cela dit, je ne serai peut-être pas très rapide mais, de toutes façons, je serai bien présent lundi prochain... Bref, - plume_du_reve a écrit:
N'est-ce pas un peu dangereux dès lors de débuter avec les dictionnaires des synonymes ? Le dictionnaire des synonymes devrait être utile seulement à ceux qui ont déjà les nuances en tête, et qui cherchent juste un pense-bête en cas de trou, et pourtant j'ai l'impression que les gens donnerait plutôt cette définition au dictionnaire analogique.
Pour toi, quelles sont les nuances entre les deux ? Salut plume_du_reve, Avant de répondre à ta dernière question, je vais préciser un petit truc concernant les dictionnaires des synonymes. Il en existe de plusieurs sortes (on pourrait même dire les bons et les mauvais). La plupart des dictionnaires de ce type proposent, pour un mot donné, tout un tas de mots ayant plus ou moins le même sens... et s'arrêtent là. D'autres par contre, que je considèrent comme les véritables dictionnaires des synonymes, proposent cela plus une définition de chacun des termes. On y apprendra que tel synonyme servira pour développer telle particularité du sens premier etc. Ces versions là, lorsqu'elles sont bien faites, s'avèrent vraiment très utiles non seulement pour éviter la répétition mais surtout pour trouver le mot juste. Quant au dictionnaire analogique, c'est encore différent. S'il est vrai qu'il propose souvent des synonymes, ce n'est pas son objectif premier et, généralement, il le fait moins bien qu'un bon dictionnaire des synonymes. A la base, ce genre de dictionnaire va délivrer une liste de tous les mots ou expressions en rapport avec l'entrée choisie. Par exemple, en allant à "oeil", on trouvera le nom de toutes les parties de l'oeil (pupille, iris etc. mais aussi cils, sourcils...), et également les expressions liées aux regards voire même les maladies particulières au globe oculaire. C'est une mine d'or pour décrire quelque chose dont on n'est pas familier. A mon sens donc, il s'agit de deux dictionnaires différents, et complémentaires. | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 7:28 | |
| - gabranth a écrit:
J'aurai moi-même une question à te soumettre: Penses-tu qu'il soit possible pour une personne mineur d'être publiée notamment dans le milieu de la Fantasy même si c'est assez rare je pense ? RQ:Je pose la question autant pour moi que pour les autres. 
Edit: une autre question: Outre t'es inspirations grâce aux livres et aux films, t'es-tu inspiré du milieu vidéoludique ?  Salut Gabranth, L'âge d'un écrivain n'influe d'aucune manière sur ses chances d'être publié. Après, c'est vrai que c'est assez rare, mais rien n'est impossible. De manière générale, il faut bien garder à l'esprit qu'un éditeur ne publie pas un auteur, il publie un livre. Si le livre est bon, il n'ira pas chercher plus loin. D'ailleurs, il est vivement conseillé d'éviter d'envoyer avec un manuscrit un CV et 15 pages de texte expliquant que vous êtes génial. L'éditeur s'en moque, ce qui l'intéresse, c'est votre bouquin. Concernant ta seconde question, je dois avouer que non, et ce pour une raison toute bête : mon emploi du temps ne me permet pas de m'adonner aux jeux vidéos... | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Lun 14 Fév 2011 - 7:55 | |
| Salut Sunny Blue et bonne Saint valentin à toi également ! Comme tu as posé un nombre impressionnant de questions d'un coup, je vais y répondre par petit bout, et je ne promets pas d'apporter des réponses à toutes ce soir... - Sunny Blue a écrit:
J’ai lu un extrait (le début) de ton nouveau roman et je n’ai pu m’empêcher de remarquer quelques inadvertances stylistiques comme la redondance de participes présents ou de subordonnées dans un passage qui se veut rapide. Tu réponds à la question du style en expliquant qu' "un bon style est un style qui ne demande pas d’effort au lecteur". Tout dépend du lecteur, non ? A force de vouloir être compréhensif par le plus grand nombre, n'est-ce pas finalement desservir la fantasy et la cantonner à une sorte de sous-littérature par un appauvrissement volontaire ? Car n'es-tu pas en train de tendre vers l'essence même d'un mode d'emploi ou d'un document technique, à savoir cette compréhension la plus aisée possible par un maximum de personnes ? J'ai dû mal m'expliquer là-dessus. Lorsque je parle de style compréhensible, je ne parle pas forcément de phrases simples, et encore moins d'appauvrir ces phrases dans le but d'être compris. Une phrase de 10 lignes peut tout à fait être compréhensible, même si elle comporte une demi-douzaines de mots savants (j'exagère peut-être un peu mais bon : l'idée est là). Cette phrase peut fonctionner à une condition : qu'on ait apporté un soin tout particulier à sa ponctuation et à son organisation. Très souvent lorsque je me relis et que je remarque qu'une phrase est difficile d'abord, c'est en modifiant l'ordre des subordonnées que je réussis à trouver le truc pour la faire fonctionner. Quant au vocabulaire, je ne me suis jamais restreint en me disant "houlàlà, mais il y a des gens qui ne vont pas comprendre...". - Sunny Blue a écrit:
- Pour un roman de fantasy, l'action est-elle un argument vendeur selon toi ? Faut-il nécessairement la coupler à une dose de mystère comme tu le fais ?
As-tu craint de te répéter en multipliant les scènes de combat ? Quelle est ta recette pour les éviter et ne pas lasser ? Je ne sais pas c'est vendeur. Et j'imagine qu'un roman composé de 100% d'action doit être assez rebutant, voire donner la nausée... personnellement, j'aime lire un livre alliant une dose calculée d'action, du mystère et des personnages qui m'intéressent. Et j'essaye tout bêtement d'écrire ce que j'aime lire. Après... Dans "Nereliath", si je fais le compte, il doit y avoir 5 ou 6 scènes de combat en tout. Je ne pense pas que ce soit trop. Par contre, j'ai effectivement, parfois, la crainte de me répéter. Cela ne concerne pas directement "Nereliath" mais l'ensemble de ma production. Comment proposer quelque chose de nouveau à chaque fois ? Un bon moyen réside dans le choix du point de vue : une bataille opposant deux armées de bonnes tailles n'aura pas du tout le même rendu si elle est décrite en suivant l'action d'un fantassin en première ligne, un archer en retrait, un capitaine menant un groupe de cavalier ou encore un stratège donnant ses ordres depuis les hauteurs d'une colline. On peut aussi mélanger tout cela. Sinon, j'essaye souvent de trouver une petite originalité, souvent un handicap pour le héros qui permette un traitement différent de ce genre de scènes. - Sunny Blue a écrit:
- Les scènes de ce roman me paraissent brutales, sanglantes, barbares. Est-ce un passage obligé quand l'on s'inscrit dans la lignée d'Howard ? Selon quelle méthode introduis-tu cette violence ? Est-ce naturel, facile, ou cela exige-t-il de toi une certaine réflexion, une recherche dans la mise en scène ? Es-tu un partisan de la surenchère, est-ce que tu t'y obliges, ou est-ce que tu t'y refuses ?
Je ne pense pas que cela soit un passage obligé, d'autant plus que je ne me suis jamais inscrit dans la lignée de quiconque. Ce sont les lecteurs et les critiques qui ont remarqué cela, mais ça ne provient pas d'une volonté de ma part, tout du moins d'une volonté consciente. Enfin, la violence de Howard est à mon sens différente de celle que je décris. La brutalité que l'on peut trouver dans mes scènes de combat est volontaire. Ce n'est ni naturel ni jouissif, je veux juste montrer une chose : l'acte de guerre n'est jamais beau. La mort d'un être, qu'il soit humain ou animal, est quelque chose d'horrible. Enfin, une épée, aussi affûtée soit-elle, aura très peu de chance de trancher une tête "proprement". C'est cela que je cherche à montrer, et c'est pourquoi mes scènes d'action montrent plus de membres arrachés et de fractures que de beaux coups d'estocs qui transpercent le coeur et font passer un homme de vie à trépas sans qu'il ne s'en rende compte. Les blessures instantanément mortelles sont très rares et, la plupart du temps, un guerrier va ressentir une douleur phénoménale en même temps qu'il va comprendre que sa mort arrive avant de tomber véritablement. Je cherche tout bêtement un certain réalisme, et je ne veux surtout pas glorifier le fait de tuer en banalisant cet acte avec de belles actions toutes propres. | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | |  | | utopie Mini rêveur


Messages : 162 Date d'inscription : 22/12/2010 Localisation : toulouse (pas loin de paul sabatier)
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Mar 15 Fév 2011 - 6:18 | |
| Elle est utile, vraiment. Meme si comme vous le précisez bien à plusieurs reprise il existe une quantité innombrable de méthodes différentes.  Néanmoins un guide ou un repère pour qui est aussi perdu que vous lors de la "confection" de votre premier roman est très appréciable... Cela fait toujours une méthode en plus à essayer, découvrir  L'idée de mettre les photos aussi est bien, cela rend plus concret vos propos. J'ai pris beaucoup de plaisir à lire tout ça, peut etre faudrait-il un prochain post sur le sujet "documentation" ? Ou bien n'en avez vous pas encore eu besoin pour écrire vos livres ? | |
|  | | Simon Sanahujas Petite Plume

Messages : 26 Date d'inscription : 31/01/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Mar 15 Fév 2011 - 6:59 | |
| Un sujet sur la documentation pourrait être intéressant, même si c'est assez vaste. De mon côté, cela fait quelques temps que je réfléchis à écrire quelque chose sur l'utilisation des temps, et sur la manière d'envoyer un manuscrit. Mais le problème de tout ça, comme je veux le faire bien, c'est que ça me prend beaucoups de temps... | |
|  | | Roknar Auteur Magique


Messages : 1335 Date d'inscription : 25/09/2009 Age : 27 Localisation : Suisse romande
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath Mar 15 Fév 2011 - 7:02 | |
| Faites-vous des recherches pour vos livres, ou vous reposez-vous sur vos connaissances de base ? En gros, êtes-vous attachés à une crédibilité très grande de votre univers (à l'instar de G.R.R. Martin par exemple) ou cela n'est-il qu'un point secondaire dans l'élaboration du roman ? Pensez-vous que dans le cadre d'un roman de SF, il est nécessaire de faire des recherches sur différents sujets, telle la théorie d'Einstein sur la vitesse de la lumière ? Merci d'avance  . | |
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 | Sujet: Re: Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath  | |
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|  | | | Rencontre avec l'auteur Simon Sanahujas pour son roman Nereliath | |
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