
Association et forum Francophone créés le 8 avril 2009 avec Comité de Lecture. Ici, les terres de l’imaginaire sont foulées par des écrivains en herbe et en Racine ! Ici, la langue française parle le fantastique et le PRIX LITTÉRAIRE POPULAIRE JEUNESSE... |
| | Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya | |
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+2Gabriel Féraud olivier.lusetti 6 participants | |
Auteur | Message |
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Gabriel Féraud Petite Plume

Messages : 21 Date d'inscription : 11/04/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Mer 27 Avr 2011 - 23:34 | |
| Bonjour Sunny Blue,
Tu es peut-être en retard, mais tu ne viens pas les mains vides ! Je vais me sustenter, réfléchir à tout ça et te répondre aujourd'hui si tout va bien.
@ +, | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Mer 27 Avr 2011 - 23:45 | |
| "tu ne viens pas les mains vides" : c'est Noël avant Noël  ! "Je vais me sustenter, réfléchir à tout ça et te répondre aujourd'hui si tout va bien." : je t'en prie puisque, étant hors délai, et donc en tort, je ne peux rien imposer. | |
|  | | Gabriel Féraud Petite Plume

Messages : 21 Date d'inscription : 11/04/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 1:13 | |
| Quelques réponses - Sunny Blue a écrit:
Puisque l'on parle de l'Inde comme cadre, nécessairement fantasmé, comment l'époque et le contexte se sont-ils imposés à toi ? Le choix de l'exotisme a-t-il uniquement vocation à te démarquer des autres productions et attirer le lecteur ? Ou as-tu des affinités personnelles et/ou artistiques avec ce contexte ? C’est la lecture du Mahabharata adapté par Jean-Claude Carrière qui m’a confirmé le choix de l’Inde. Le projet des Perles d’Allaya était en sommeil quand la révélation m’est venue en me documentant sur la mythologie hindoue. Je ne connaissais pas vraiment l’Inde en dehors des restaurants où j’allais, mais un pays avec une telle gastronomie ne pouvait me laisser indifférent. Je tenais là le cadre exotique que je cherchais, je pouvais à la fois dépayser le lecteur francophone et me faire plaisir en étudiant cet autre monde. Depuis, je me suis documenté et ai rencontré quelques personnes ayant voyagé là-bas, plus longtemps qu’un touriste. Les projets d’écriture sont aussi des occasions de rencontres, et inversement. - Sunny Blue a écrit:
- Quant au scénario, pourquoi avais-tu "une idée assez claire de la trame principale" ? A quel niveau as-tu appliqué des règles ou laissé ton inspiration commander ? Et pourquoi retenir tel choix et pas tel autre ? Quel impératif t'a décidé de t'étendre sur le personnage principal pour reporter la quête avec les risques que cela comporte ?
Pourquoi avais-je une idée assez claire ? Je me demanderais plutôt comment, et en cela j’imagine que c’est à force de se triturer l’Imaginaire, il y a des choses qui semblent venir naturellement alors qu’elles sont le fruit d’un travail préalable. A écrire des histoires ont fini par tisser une intrigue « sans le vouloir ». En ce domaine, d’avoir travaillé des scénarios de JDR est un atout, on cherche forcément à envisager tous les choix possibles. Et il faut écouter son inspiration, sinon on ne peut pas écrire. Je n’ai pas appliqué de règles si tu entends par là : tant de signes par chapitre, tant de morts par pages, tant de chants d’oiseaux par paragraphe. Par contre j’ai appliqué des règles si on entend que chaque chapitre doit être intéressant, qu’un personnage doit avoir un certain rôle dans l’histoire, etc. Si on découpe tout, cela fait certainement une multitude de règles, mais l’imagination fait qu’en général, les choses s’imbriquent, non par magie, mais parce que c’est telle histoire que l’on est en train d’écrire, et pas une autre. Même si cela peut ne pas être l’histoire que l’on voulait écrire. C’est en quelque sorte ce qui m’a amené à reporter la quête des Perles d’Allaya pour favoriser le Palais, car au fur et à mesure que l’univers du Dashan se construisait dans mon imaginaire, il paraissait évident que dans ce monde là je ne pouvais pas faire autrement, Munde Shayapan n’est pas un Conan qui s’en va le cœur léger à l’aventure, il est le Héros, tout est protocolaire, ritualisé. | |
|  | | Gabriel Féraud Petite Plume

Messages : 21 Date d'inscription : 11/04/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 1:34 | |
| Une autre réponse. - Sunny Blue a écrit:
La couverture est splendide mais ne fait pas vraiment "Inde ancienne" : Est-ce volontaire ? Pourquoi ce choix ? A l’origine, il s’agit de la couverture d’une nouvelle mettant en scène le héros, Munde Shayapan. Mille saisons publiait un Webzine, Solstice, devenu par la suite un recueil de nouvelles. Or, le prochain Webzine d’alors avait la jungle pour thématique. Sans rien dévoiler, la jungle occupe une place importante dans les Perles d’Allaya. L’éditrice m’avait demandé d’écrire une nouvelle se déroulant chronologiquement avant le roman et dans la jungle concernée. Elle était très pressée et l’illustrateur a réussi à lui proposer cette magnifique illustration en un temps record. Par la suite, l’éditrice a hésité entre plusieurs choix de couvertures pour le roman pour finalement revenir à cette illustration, la toute première. Personnellement, je n’ai pas eu à me plaindre car pour moi cette illustration remplit deux objectifs. D’abord elle reste attractive pour un lecteur occidental, que je cherchais à dépayser mais pas à dérouter, et enfin elle met en avant l’aspect hiératique du Héros du Dashan. | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 1:41 | |
| Bonjour Gabriel, puisque tu as la gentillesse de répondre encore à quelques questions, comme le personnage de Conan revient souvent dans tes réponses, je souhaiterais, savoir ce qu'il représente pour toi, mais aussi son auteur Robert E.Howard. Sinon la couverture de ton roman est splendide. Amicalement Olivier. :p | |
|  | | Gabriel Féraud Petite Plume

Messages : 21 Date d'inscription : 11/04/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 2:48 | |
| - Sunny Blue a écrit:
Tu expliques que le nouveau roman a privilégié la forme, je dirais même l'expérimentation artistique, au détriment de la fonction primordiale du roman, raconter une histoire et divertir, ce que, à la lecture par exemple de "Tropismes" de Nathalie Sarraute, je confirme. Mais n'est-ce pas une analyse réductrice sachant que le nouveau roman n'a été qu'une étape ? La frilosité des éditeurs ne s'expliquerait-elle pas plutôt par une absence de prise de risque ainsi qu'on le constate dans la production de feuilletons français, qui n'ose rien et copie sans vergogne les productions américaines ? Ou est-ce tout simplement plus vendeur de proposer un roman étranger (la mode n'est-elle pas aux romans policiers scandinaves actuellement ?) ? N'as-tu pas l'impression que l'édition française de fantasy se tire une balle dans le pied à ne pas donner la priorité aux talents hexagonaux ? J’aime bien polémiquer sur le nouveau roman, d’abord parce qu’il s’est positionné en mouvement littéraire dominant à un moment, ce qui a contribué à plonger le reste dans l’ombre. Après, c’est une question ni plus ni moins que de domination culturelle, une élite littéraire décrétant ce que doit être la Littérature, comme c’est en général le cas. La littérature ce n’est pas une science de la physique, il s’agit d’idées, de goûts, mais aussi d’influences et de réseaux sociaux, comme on dit maintenant. Il y a la Littérature et les littératures de genre, le Polar s’en est bien sorti, la Science-Fiction n’en finit pas de se diluer, le Roman historique court toujours bien que méprisé et la Fantasy, ma foi, est aussi sujette aux modes. Dans une société de consommation, difficile d’être à contre-courant de la masse sans être emporté. La littérature, même la Fantasy, ne peut vivre en dehors de son temps, même si elle peut, doit en proposer d’autres. La domination culturelle des Etats-Unis après la seconde guerre mondiale est écrasante, dans sa lutte contre l’URSS elle va lancer sa machine à pleine vitesse. Aussi je n’assassinerais pas les éditeurs fascinés par la production anglo-saxonne, nous vivons encore sous l’impact du modèle américain (je préfère modèle à rêve). Les lecteurs, comme moi, aiment lire des productions Outre-Atlantique voir Outre-manche, on ne change pas facilement des décennies d’influence culturelle. Lire un auteur étranger aide peut-être à s’évader, à faciliter son départ vers l’ailleurs, bref, à satisfaire une recherche d’exotisme. Mais en même temps, s’il est Américain il reste une valeur sûre car avec un livre on risque toujours d’être déçu. La mode, comme je l’ai déjà dit, on ne peut y échapper dans notre monde du moment que l’on veut être présent sur un marché, même celui de l’édition. Du moment que l’on sort des sentiers battus, il y a une prise de risque, et donc une perte d’argent plus probable qu’un gain. Or, dans la culture, rien n’est joué d’avance. Certes, on peut se dire que dénicher la perle rare fera toucher le gros lot, mais une entreprise fonctionne rarement ainsi. On vous tient le discours sur l’innovation, l’initiative, l’originalité, mais dans les faits il vaut mieux faire du sûr et conforter son monopole. La notion de rentabilité s’est accrue ces dernières années dans l’édition. La « loi » de l’édition était qu’il fallait des locomotives (best-sellers) pour tirer les wagons (vente moyenne voir médiocre). Bon, faut reconnaître qu’on ne cherche plus vraiment que des locos, quitte à les créer via le marketing. Malgré tout cela, il faut encourager les petits éditeurs (Griffe d’encre, éditions le Grimoire, Mille saisons, Argemmios, Parchemins et Traverses, éditions Céléphaïs, Malpertuis, Nouvel angle, éditions du Riez, éditions Sombres Rets, pardon pour les oubliés) qui, eux, encouragent la production originale et francophone. L’actuelle réalité du marché de l’édition en Fantasy est cruelle : les gros éditeurs n’ont pas besoin de nous. Si on exclut la culture du débat, un livre qui a fait de bonnes ventes aux USA, cela reste un argument commercial difficile à battre. Techniquement, un auteur francophone peut arguer qu’il épargne des négociations de contrats et des frais de traductions. En fait, nous sommes moins chers. Quand on en est réduit à cet argument là pour vendre sa force de travail, on se dit que ce n’est pas brillant mais que c’est malheureusement le lot commun d’une bonne partie de l’humanité. | |
|  | | Gabriel Féraud Petite Plume

Messages : 21 Date d'inscription : 11/04/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 2:55 | |
| Bonjour Olivier,
Sunny Blue m'a épuisé :-)
Conan est un personnage qui "a réussi" au point d'être devenu un archétype, le Barbare libre et porteur de liberté. Certes, il ne cherche qu'à devenir riche, à profiter de la vie, mais il n'a en définitive que faire de ses richesses, se montrant en cela plus noble que les nobles qui le méprisent. Dire que Conan est loyal, c'est être en dessous de la vérité. En résumé, grâce à ses larges épaules, Conan est un puissant moteur de l'Imaginaire, avec un guide tel que lui, aucun monde ne vous résiste. Conan fait partie de ces personnages qui ont dépassé leur auteur pour vivre dans notre Imaginaire. | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 3:11 | |
| Je rebondis rapidement  sur ta dernière réponse, très satisfaisante au demeurant (et j'en profite au passage pour te remercier d'avoir consacré de ton temps à mes questions) : selon toi, l'exception culturelle française ne serait donc qu'un mythe, ou tout du moins une illusion, face au rouleau compresseur qu'est l'influence américaine ? | |
|  | | Gabriel Féraud Petite Plume

Messages : 21 Date d'inscription : 11/04/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya Jeu 28 Avr 2011 - 10:15 | |
| Hop, une petite réponse avant de se coucher.
Cette notion d’exception culturelle française, qui doit venir de Jack Lang je crois, recouvre plusieurs aspects et j’en retiens l’essentiel, celui précisant que la culture n’est pas un bien commercial comme les autres. Comme toujours avec les principes, cela peut faire sourire. Mais les principes proposent, ils n’imposent pas. L’exception culturelle est peut-être une illusion, mais je crois qu’il n’y a rien de mieux qu’un mirage pour attirer le rouleau compresseur loin de ce que l’on veut préserver, puisque l’on ne peut s’opposer à lui. L’héritage de la seconde guerre mondiale donne l’avantage aux Américains, c’est certain, encore plus avec l’effondrement de l’URSS. Que sont devenus tous les auteurs Est-allemand, approuvés par les autorités, lors de la réunification ? Pas grand chose, j’imagine. Le bloc soviétique avait pour ainsi dire sa propre politique culturelle, monolithique. Quand on critique le rouleau américain, il faut se rappeler aussi devant quel mur de barbelés il se trouvait alors. Nous sommes certainement d’accord, les choses sont rarement limpides. Vingt ans après, l’Amérique diffuse toujours sa culture avec de gros moyens, mais le contexte a changé : en mieux ? Je n’en suis pas certain. Recentrons-nous sur l’Hexagone. Et sur la Belgique. Et sur la Suisse. Et puis le reste du monde. Le français reste parlé et lu par pas mal de gens, ne désespérons de rien. Bon, je serais très clair, l’actuel quinquennat a torpillé beaucoup de choses au niveau culturel, à commencer par le Ministère de la Culture. Je ne prendrais qu’un exemple : le Ministre de la Culture (enfin le titre est plus long) n’est même plus un élu du peuple. Il est juste l’homme d’un président… après avoir été le parent d’un autre. C’est tout bonnement affligeant. Notez que je ne m’en prends pas personnellement à M. Mitterrand, je critique l’absence complète de représentation populaire à la tête même du Ministère de la Culture, le fait que le Ministre n’ait, à ma connaissance, aucun mandat. Du coup, il en ressort surtout l’impression qu’il n’a été choisi que pour son nom. Ah oui, les Américains. Ils sortent de huit ans de présidence Bush, ce n’est pas facile pour eux non plus . Comme quoi, dès que l’on veut parler culture on parle politique, on parle économie, on parle histoire, société, parce que tout est lié. Il n’y a rien de pire que ceux qui veulent vous faire regarder dans une seule direction. Si l’exception culturelle doit servir à une chose, selon moi, c’est comme d’un point central où se retrouver pour discuter de ce que l’on veut et de ce qui nous préoccupe, et même, par définition, de l’exception culturelle.
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 | Sujet: Re: Rencontre avec Gabriel Feraud l'auteur des Perles D'Allaya  | |
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