
Association et forum Francophone créés le 8 avril 2009 avec Comité de Lecture. Ici, les terres de l’imaginaire sont foulées par des écrivains en herbe et en Racine ! Ici, la langue française parle le fantastique et le PRIX LITTÉRAIRE POPULAIRE JEUNESSE... |
| | Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. | |
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Auteur | Message |
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olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 22:44 | |
| Nous avons la joie d'accueillir l'auteure Justine Niogret pour son roman Chien du Heaume des éditions Mnémos, l’un de nos partenaires. Cette auteure talentueuse Prix Imaginales 2010 du roman francophone, Grand Prix de l'Imaginaire — Étonnants Voyageurs 2010 du roman francophone, Prix Oriande 2010 du roman de féérie, vient aujourd’hui nous parler de son parcours ce mardi 3 mai en répondant aux questions élaborées par les membres de RdF. Cette écrivaine, qui par la beauté de son texte rappelle que lorsque la belle écriture et la fantasy dansent, l’histoire gagne en magie, répondra aux questions des membres. Sur une période étalée sur deux jours, mercredi 4 mai et jeudi 5 mai, à la convenance de cette auteure qui termine si je ne m’abuse le tome 2 du Chien du Heaume... Ayant lu ce livre je ne peux que vivement le conseiller. Quatrième de couvertureOn l'appelle Chien du Heaume parce qu'elle n'a plus ni nom ni passé, juste une hache ornée de serpents à qui elle a confié sa vie. La quête de ses origines la mène sur les terres brumeuses du chevalier Sanglier, qui règne sans partage sur le castel de Broe. Elle y rencontre Regehir, le forgeron à la gueule barrée d'une croix, Iynge, le jeune guerrier à la voix douce, mais aussi des ennemis à la langue fourbe ou à l'épée traîtresse. Comme la Salamandre, cauchemar des hommes de guerre...On l'appelle Chien du Heaume parce qu'à chaque bataille, c'est elle qu'on siffle. Dans l'univers âpre et sans merci du haut Moyen Âge, loin de l'image idéalisée que l'on se fait de ces temps cruels, une femme se bat pour retrouver ce qu'elle a de plus cher, son passé et son identité. Bibiographie :Salut. J'ai la toute jeune trentaine, j'ai vécu à Paris, pas mariée, pas d'enfant. Je vis seule dans mon appart. Je bois du martini et du café. J'écris, aussi. Oh, et j'ai un chat. Noir et blanc. Chiant. Qui s'appelle Lutin. Tout ça fait très Bridget Jones, je sais. Vous vous dites déjà « non mais ça va pas le faire, si c'est pour lire les aventures de Toto l'elfe des bois qui cherche un père à ses futurs enfants avec un cosmopolitan à la main (le journal dans la gauche et le cocktail dans la droite), autant regarder Ally Macbeal et lire du Isabel Wolff. » Ok. Je fais du jdr depuis une quinzaine d'années, j'ai écumé tous les jeux vidéos dont on peut rêver entre Day of the tentacle et DragonAge. J'ai fait du jeu de plateau, du napoléonien, j'ai peint assez de figurines warhammer pour avoir causé l'équivalent d'un génocide chez les martres. Très bien, vous dites-vous. Si on veut un geek, on a déjà ce qu'il faut. On a Weis et Hickman, on a Gemmell, on a déjà tous les écrivains de rôlistes qu'on veut. Ok, bis. Moi, mon vrai kiff dans la vie, c'est tirer à l'arbalète. Et à la machine de guerre. J'ai fait de l'équitation, assez pour avoir usé tous mes pantalons. J'ai passé l'hiver dernier à forger à l'ancienne. Je sais faire des chaussures avec du fil et un animal mort. Je collectionne les armes blanches. Mon nez a déjà été cassé trois fois. Je n'aime pas les gens et j'ai trouvé que les arts martiaux étaient un peu « mous du genou » avant de rencontrer le krav-maga. J'ai passé un hiver à la campagne sans chauffage, « pour essayer ». C'était marrant. Chacun ses goûts. Mais entre nous, si vous voulez du sombre et du réaliste, du moyen-âge et des bastons, c'est par là que ça se passe, aussi.
Dernière édition par olivier.lusetti le Dim 16 Jan 2022 - 1:06, édité 7 fois | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 22:55 | |
| Plop, et bien bonjour et merci beaucoup de m'accueillir sur votre forum! Bon, je commence à poster les réponses à vos questions, j'arrive! Votre rapport à l’écritureQuand avez-vous décidé de vous plonger dans l’écriture ?En ce qui concerne l’écriture en tant que telle, j’ai eu deux sauts en avant ; un qui a eu lieu pendant mon enfance ; j’ai toujours écrit, toujours beaucoup lu. Quand j’étais enfant je fantasmais énormément sur « quand je serai grande, j’écrirai un livre ». J’avais déjà les premières et dernières phrases, c’était très naïf. Bref, j’ai toujours eu cette envie et ce « projet » en moi. En tous cas, écrire a toujours fait partie de ma vie. Je me souviens avoir écrit des alexandrins à propos des guerres napoléoniennes, une pièce de théâtre sur une série imbécile passant à la télé ; écrire semble être ma véritable façon de m’exprimer. Le deuxième saut, je l’ai eu à vingt-cinq ans, à peu près. Je n’écrivais pour ainsi dire plus du tout, et par hasard, on m’a demandé d’écrire un texte très court. Il a plu, on l’a lu sur une scène de théâtre, et la réaction des auditeurs m’a donné envie de renouer et d’écrire de façon plus « sérieuse ». Ensuite l’idée a fait son chemin, et j’ai fini par écrire vingt short-stories en quelques semaines, pour me rôder. C’était très mauvais. Nous imaginons que pour réussir à achever un roman, il faut être réellement passionné. Ressentez-vous l’écriture comme un besoin ?Un besoin, très certainement. Je ne suis pas une adepte de la parole, je trouve presque toujours les mots dits lourds et maladroits ; des sortes de dindons en face des rapaces et des aigrettes des mots écrits. (Ici, je parle d’écriture pour soi ; écrire dans une optique de publication est, à mon sens, très différent. Il faut accepter de risquer de perdre la magie des livres, de passer derrière le rideau du spectacle et de ne voir que les rouages, voire les ratés, dans le spectacle des autres et dans le sien.) J’aime l’écrit, j’aime écrire ; ce silence de réflexion, je le trouve totalement dénué d’agressivité, d’ego, de poursuite, de masques et de preuves à faire ; tout ce que je pourrais reprocher à l’oral. Il me semble que la parole veut prouver ou soutenir, là où quand j’écris je ne fais que réfléchir. Bref, tout ceci pour dire que ma façon de parler, c’est écrire. Et j’ai visiblement besoin de partager, alors j’écris. Beaucoup. Ecrire des romans au lieu d’écrire pour moi seule est sans doute une envie venant de là ; parler aux autres. Je disais qu’on avait pas besoin de mettre de l’ego dans l’écriture ; mais il y en a par contre très certainement à se faire publier. Quelle est votre fréquence d’écriture (tous les jours, plusieurs heures par jours, etc.) ?J’aimerais écrire tous les jours, avoir une plage horaire précise, posée. J’en suis malheureusement profondément incapable. Je passe mes journées sur le pc, un document ouvert en page de fond ; c’est déjà ça. Mon souci vient aussi du fait que j’écris, finalement, peu pour mon métier ; je réfléchis beaucoup, je lis beaucoup, et l’écriture m’arrive assez brutalement au milieu de tout ceci, en jet rapide. Je ne gagnerais rien à me poser à mon bureau dix heures par jour, je pense que dans mon cas je ne ferais alors que pisser de la copie sans grand intérêt. Par contre je travaille sur mes livres et mes textes tous les jours ; j’y pense depuis la première note écrite sur une vieille enveloppe jusqu’à la dernière correction avec mon éditrice ; je ne lâche jamais un projet avant d’avoir fini. C’est comme une tresse ; quand on fait une natte on ne peut pas la lâcher jusqu’à avoir passé l’élastique, sinon on perd tout. J’ai toujours un carnet, un crayon, un livre de doc dans la poche, un papier et un crayon à côté de la baignoire, et je dors avec un bloc-notes sous mon oreiller. D’où tirez-vous votre inspiration (promenades, lectures, cinéma, etc.) ?Je pense que tout vient de ce que je ressens, physiquement ou psychologiquement. Dans Chien du Heaume on a beaucoup parlé des hivers, du froid. J’ai passé plusieurs hivers sans chauffer chez moi, je pense que ça a nourri ces pages. Une pluie dans Mordre le Bouclier, que j’ai vue chez moi, une pluie triste et avachie, une pluie d’automne en plein été. C’était pâle et éteint, c’était la pluie des lundis matins de paris quand j’allais à l’école et qu’il faisait encore nuit. Je parle parfois de choses que l’on m’a dites quand j’en avais besoin, j’essaye de les partager ; si elles atteignent quelqu’un qui y trouve une vérité, un sens, alors tout ceci sert à quelque chose et ce n’est pas plus mal. Je pense aussi parler souvent de mes colères, de mes envies, de certaines impossibilités. De buts à atteindre, de joies… En tous cas je pense que ce que j’écris reste vrai ; pas pour tout le monde, pas dans un style qui plait à tous, mais on ne peut pas me reprocher d’inventer, je crois. Avez-vous toujours écrit de la fantasy ? Écrivez-vous uniquement cela ?Je n’ai pas le sentiment d’écrire de la fantasy. J’écris des textes, j’essaye de parler des gens, de nous ; des êtres humains. L’époque et le genre ne sont qu’une excuse, à mon sens. Les boules de feu ou les guerres rangées, les famines et les gouvernements ne changent finalement pas grand-chose à la nature humaine et à sa complexité. Du moins c’est comme ça que je le vois. Pour Chien du Heaume et Mordre le Bouclier, j’ai surtout eu l’impression d’écrire… un conte historique ? une histoire médiévale ? Quelque chose comme ça. Je voulais parler de magie, dans ces deux livres, la magie qui a existé et perdure encore, celle des forets qui font peur et des morts au combat, celle de la foi et de la volonté. Un jour j’écrirai un livre avec des dragons et des magiciens, mais là je voulais parler de la magie brutale qui fait qu’on se lève chaque matin avec l’envie au fond du ventre d’aller vers un meilleur. Ce que j’écris d’autre en découle ; des gens, encore, des situations. Je viens de commencer un livre post-apo, où le monde est mort, donc. En fait on ne change que le spectre des couleurs, le tableau de fond est immuable. Écrivez-vous votre premier jet à la main ou préférez-vous travailler directement à l’ordinateur ?Je réfléchis en écrivant, je suis le chemin de ce que je pense en écrivant en même temps. D’ailleurs ça se voit parfois en corrections, où je parle d’une auberge qui devient un hôtel, ou un cheval qui devient une jument, ce genre de choses. En tous cas j’écris vite, et je tape bien plus rapidement que je ne manie le crayon ; donc je fais tout à l’ordinateur, sauf les notes et les petits passages qui me viennent en voiture. En ce qui me concerne, l’ordinateur est aussi un support plus neutre, je n’ai ni à tourner les pages ni à tailler un crayon en risquant de me sortir de mon jet d’écriture. Utilisez-vous un logiciel d’aide à l’écriture, correcteur ou autre ?Je n’ai que le correcteur de Word, qui me permet de chercher-remplacer les noms propres que j’ai ratés d’un accent, me remettre des majuscules en début de phrase ou encore me surligner mon fameux « perosnne » que je n’ai jamais écrit autrement. Je me suis autrefois servi d’un correcteur pro. Disons simplement que le jour où je trouverai une presse à billets je l’achèterai peut-être. En attendant… et bien… Word c’est pas si mal. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 22:57 | |
| L’écriture
Quand est née pour la première fois l’idée d’écrire un roman en entier ?
Depuis que je suis enfant, j’ai cette envie-là. Je ne saurais pas vraiment expliquer, mais je trouvais cette idée magique. Sans doute la création, faire quelque chose de soi qui vit à côté, je ne sais pas… Donner une existence physique à ses pensées, sans doute. Faire une bulle avec dessus « voilà ce que je pense, voilà ce que j’ai pensé à ce moment précis. » je trouvais cela tout à fait fascinant. J’y voyais, à tort ou à raison, quelque chose qui échappait à l’ordinaire.
Avez-vous rapidement eu une idée claire du scénario ou s’est-il mis en place à mesure ?
Le scénario de Chien s’est mis en place au fur et à mesure de l’écriture. Je suis partie sur un personnage. Une ou deux scènes, une ou deux images. C’est un livre que j’ai écrit en me promenant, une chanson inventée au fur et à mesure. Pour Mordre le Bouclier, je m’étais un peu mieux calée, c'est-à-dire que j’avais… hum, au moins deux personnages et trois images ! =D
Avez-vous écrit une trame très précise, un résumé ? Si oui, ce premier travail s’est-il fait avant la rédaction proprement dite ou simultanément ?
Absolument pas. Je ne fais ni trame ni résumé ; j’ai mes scènes en tête, les idées que je veux creuser, et je pars à l’aventure la fleur entre les dents. J’aime quand ça palpite, quand c’est chaud et brutal, et poser des mots froids sur un papier à part me semblerait, connaissant mon caractère, assez triste et très éloigné de moi.
Combien de temps vous a-t-il fallu, de la première phrase à la dernière page, pour écrire votre œuvre ?
Je n’en ai aucune idée. Chien et Mordre ont été coupés en deux ; par un long déménagement chacun. Je dirais sans y mettre ma main en feu, huit ou neuf mois.
Avez-vous corrigé votre travail au fur et à mesure ou une fois la rédaction terminée ? À ce titre, combien de temps vous a pris le travail de réécriture, correction ? Cette correction a-t-elle été compliquée ? Avez-vous eu recours à des bêta-lecteurs ?
Je ne corrige jamais. Il y a un long travail de murissement avant l’écriture elle-même, et une fois cette dernière lancée, je ne refais rien. Je relis le travail de la veille, je corrige les fautes de frappe, je remets une phrase avant une autre, et ça ne va jamais plus loin. J’ai eu recours à des bêta-lecteurs, oui, surtout pour Chien du Heaume où ils m’ont donné beaucoup d’énergie, et où leurs mails réclamant les chapitres suivants m’ont vraiment motivée les jours où c’était un peu compliqué.
Avez-vous douté durant votre travail ? Si oui, comment avez-vous réussi à retrouver confiance ?
Pendant l’écriture de Chien, oui, beaucoup. Je n’ai jamais trouvé d’occupation aussi dévorante en énergie que l’écriture d’un livre. Alors il y avait des matins, oui, où je me disais « mais tu n’aurais pas mieux à faire ? D’autres projets à mener, des trucs plus simples ? » Je trouve qu’il est extrêmement difficile de faire ce genre de choses sans avoir aucune certitude qu’il sera pris par un éditeur. C’est comme dans les films, les voitures avec une balle dans le réservoir ; ça part de tous les côtés mais on doit arriver quelque part. C’est un peu une course. Dans ces cas-là, je colmatais les fuites en relisant les textes dont j’étais contente, les mails de mes bêta-lecteurs, la liste des nouvelles que j’avais déjà publiées. Je demandais à un bêta-lecteur de me raconter quelle scène il avait préféré, et pourquoi. J’essayais de retrouver la joie d’écrire.
Nous supposons qu’il faut organiser correctement son temps pour aller au bout d’un travail de si longue haleine. Comment avez-vous concilié vie professionnelle, familiale et le temps nécessaire à l’élaboration de votre œuvre ?
Ca a été assez compliqué, et je n’ai pas encore trouvé d’équilibre qui me satisfasse. A mon sens, le plus gros souci de l’écriture est qu’elle prend place à la maison, au milieu de la famille. Il faut vraiment des enfants et un conjoint intelligents et motivés pour comprendre qu’être là, présent physiquement, ne veut pas dire « à disposition », que passer ses journées à domicile n’implique pas de se taper le ménage pendant la pause café. Avoir un bureau à soi peut vraiment aider, et canaliser les heures avec ou sans boulot. Les enfants sont très respectueux de cet espace ; en période d’écriture je finis souvent très tard, ou très tôt le matin, et d’eux-mêmes ils font attention au bruit en se levant et en se préparant. Ils me posent souvent des questions, veulent faire les salons avec moi, lire ce que j’écris ; ils ont presque fait une syncope quand je leur ai dit que je travaillais sur un scénario de bd. Je pense aussi que les désagréments qu’ils vivent à cause de mon métier, comme le fait que je ne dispose pas de toutes mes soirées, que je bosse en vacances et que je m’absente parfois le week-end est aussi contrebalancé par ma présence à la maison ; ils viennent lire à côté de moi, écrivent des histoires, même s’ils savent qu’ils ne peuvent pas faire de grands bruits et discuter avec moi très longtemps quand je bosse, je suis quand même là et on se voit. Je pense que c’est bien plus amusant pour eux que d’être seuls. J’ai la chance d’avoir un conjoint avec qui je partirais sans souci habiter sur une ile déserte, ou faire le tour du monde sur un bateau pirate, parce qu’on s’entend réellement bien, qu’on a les mêmes passions et centres d’intérêt ; je lui parle donc beaucoup (j’espère pas trop) de mes livres, de mes idées, de ce que j’ai lu, je lui demande son avis sur certains points, j’aime beaucoup tout cela, ça nous enrichit. Quelque part je pense qu’il est content de vivre avec quelqu’un qui se passionne, qui créée, qui trimballe partout son petit carnet et qui trouve de l’intérêt à à peu près n’importe quoi. Tout comme les enfants sont contents aussi ; je pense que mon métier fait partie de la dynamique de la famille. Avec des gens qui s’en foutent un peu, je pense que tout cela devient très, très compliqué, et très peu valorisant. Au niveau professionnel, j’ai choisi de laisser tomber tout ce qui n’était pas écriture pendant un moment, histoire d’y mettre tout mon temps « libre ». Nous verrons bien. J’ai de plus en plus de projets, de demandes, et il va bien falloir que je gère mon temps de façon plus ordonnée, par contre. J’ai toujours vécu sans agenda, l’idée m’angoisse un peu.
Comment arrivez-vous à maintenir la distance nécessaire pour garder votre esprit critique par rapport à ce que vous écrivez ?
Je ne sais pas vraiment. Je relis une fois, comme je vous disais. Si la musique du texte me semble bien, alors j’estime que j’ai réussi. Il m’arrive très rarement de m’arrêter dans l’écriture et d’effacer ce que je viens de faire, parce que c’est vide de sens. Je pense qu’en ce qui me concerne, mon travail, dans le sens quotidien et apprentissage, consiste plus souvent à reconnaitre le bon moment pour écrire qu’à retravailler une langue ou un passage.
Quels sont les passages que vous avez préféré rédiger ? Quels ont été les plus ardus à écrire ?
Les plus ardus à écrire, sans conteste ceux qui concernent ce que je pense d’un sujet, quand le sujet est à vif. Il y a des mots dans la bouche du forgeron de Chien du Heaume qui m’ont fait mal à écrire, des questions que se pose Chien auxquelles je ne saurais pas répondre. Il y a un passage que je trouve très difficile dans Mordre le Bouclier, sur l’abandon et la foi. Je ne sais toujours pas quoi en penser. Les passages que j’ai préférés, et bien, il y en a un dans Chien du Heaume, à propos d’un ours et d’un escalier. C’est une image qui me hante depuis mon enfance, cette scène, je l’ai enfin confiée à un livre et aux lecteurs. Le passage de la maison au bout de la route dans Mordre le Bouclier, aussi, je sais qu’il en viendra quelque chose d’étrange. De mon expérience, l’écriture redonne ce qu’on lui fournit en temps et en énergie. La sortie et les critiques de Chien du Heaume m’ont fait avancer dans ma vie, dans des problématiques, dans l’image que j’ai de ma personne. Je ne dirais pas dans mon cas que l’écriture est une psychothérapie, pas du tout, mais un réel échange, ça oui.
La séparation et l’organisation de vos chapitres se sont-elles faites naturellement ou avez-vous dû les retravailler ?
Du tout ; je commence un chapitre en sachant la situation de début, ce que je veux dire et la conclusion. Je n’attaque un chapitre qu’en sachant où je vais et comment je vais le faire. Seuls les détails me viennent en cours de route.
Le sentiment de satisfaction doit être immense lorsque l’on achève une telle entreprise. Pouvez-vous nous le décrire ?
Je n’ai pas un caractère capable d’être satisfait, posé et repu. J’ai l’impression d’avoir en permanence un doigt pointé en avant, une sorte de volonté pointée vers son but. Une sorte de rugbyman mental qui avance tout le temps. Avant de finir Chien du Heaume je pensais à Mordre le Bouclier, avant de finir Mordre je pensais à mon livre suivant. Je me souviens simplement d’un jour, un seul, quand j’ai envoyé le manuscrit de Mordre le Bouclier à mon éditrice. Je n’avais rien à faire, à rendre ou à finir, c’était merveilleux. J’ai passé tout le lendemain sur un jeu vidéo, à boire des cafés, à m’occuper du chat, à ne rien faire, à ne penser à rien. C’était très agréable, vraiment, mais le lendemain, et bien j’ai commencé mon livre suivant.
Sans bien sûr nous dévoiler l’intrigue, quel (s) moment (s) préférez-vous dans votre œuvre ?
Je vais choisir un passage de Mordre le Bouclier, alors, puisque c’est encore tout frais. Je vais parler vague, pour ne pas déflorer. Quand ils parlent, de la croisade, de dieu, des raisons de chacun. Des blessures et de comment on vit avec. Parce que je l’ai écrit, ce passage, mais je ne l’ai pas encore lu. Il me faudra sans doute du temps, pour le lire, vraiment. Pour le comprendre, je veux dire. Dans Chien, aujourd’hui je choisirais le souvenir des baleines. Une nouvelle, aussi, à propos du cirque, à paraître dans l’anthologie des Imaginales. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 22:59 | |
| À la recherche d’un éditeur
S’agissait-il de votre premier tapuscrit envoyé ou avez-vous d’autres écrits n’ayant pas trouvé preneurs?
J’avais déjà publié des nouvelles, un recueil de nouvelles et écrit un roman, qui avait trouvé preneur mais dont la sortie n’a pas pu être possible.
Avant de chercher un éditeur pour ce roman, avez-vous fait paraître des nouvelles ? Si oui, sous quelle forme ? Recueil, anthologie, revues, webzine... ?
Ma première nouvelle « pro » a été publiée par Léa Silhol, chez l’Oxymore. Ensuite, il y a eu le Calepin Jaune, le magazine Elegy, la revue Ténèbres, par exemple. Avant sa fermeture, le Calepin Jaune m’a proposé d’éditer un recueil de mes nouvelles, j’ai évidemment accepté avec joie.
Que pensez-vous, à ce titre, de la nouvelle, notamment sur le côté formateur qu'elle peut avoir pour un écrivain novice ?
Je pense qu’effectivement faire de la nouvelle avant un roman est enrichissant. Je prends ces derniers jours en exemple ; je passe plusieurs heures au téléphone avec mon éditrice, pour la correction ligne à ligne de mon second roman. Très honnêtement, c’est un moment long et désagréable, parce qu’on a l’impression de n’entendre que des critiques sur son livre, cinq heures par jour. Je pense qu’il est très difficile de garder un point de vue neutre sur son texte, d’entendre sans en être blessé « ce passage ne me plait pas », « tu as des répétitions », de gérer le moment où le texte se frotte au monde extérieur. Il me semble que se rôder à ce propos sur une ou plusieurs nouvelles est une bonne idée.
Comment avez-vous su que votre roman était achevé, que vous ne pouviez plus l’améliorer, qu’il était temps de l’envoyer ?
Je ne pense pas être un perfectionniste sur le long terme ; si j’estime que c’est prêt, alors ça doit l’être. Mais je ne garde rien roulé en boule pendant des mois ou des années. On peut toujours faire mieux. Dans un monde sans dimension temporelle on pourrait lécher encore et encore chaque virgule, et ce serait assez pertinent, je le pense. Toutefois les choses sont ce qu’elles sont, et à force de remettre à plus tard j’ai l’impression qu’on en arrive parfois à ne pas faire du tout.
À combien d’éditeurs l’avez-vous envoyé ?
Une seule, Charlotte.
À partir de ce moment commence l’attente d’une réponse. Pouvez-vous nous décrire ce que l’on ressent ?
De mon expérience, l’attente est toujours longue. J’ai rencontré un certain nombre de gens qui critiquent les éditeurs pour ce laps de temps ; depuis que j’ai vu les cuisines, je comprends parfaitement. Le monde de l’édition est un monde débordé de travail, à mon sens. Pour vous donner une idée, Charlotte et moi avons corrigé Chien du Heaume jusqu’à parfois minuit, parce que c’était le seul moment que nous avions. Pour Mordre le Bouclier, nous avons travaillé toute la journée, plusieurs fois, je l’ai même gardée au téléphone en faisant les courses, et mon conjoint me perdait au rayon des boîtes de conserve. Ce que j’ai ressenti en attendant. Du découragement, sans doute. De l’impatience, aussi. De l’espoir. J’en garde certainement un souvenir désagréable, parce que même si de mon point de vue j’avais déjà fait mon travail, c'est-à-dire écrit un livre, des nouvelles, été nominée, rien de mon projet n’était encore « réel ». Personnellement je déteste ça. Pour moi les choses n’existent qu’une fois terminées, je n’arrive pas à m’appuyer sur des envies ou des intentions. C’est parfois fatigant.
Aviez-vous des liens personnels ou professionnels ayant pu appuyer votre tapuscrit auprès des maisons d’édition ?
Comme j’avais déjà publiée, j’avais bien entendu des connaissances dans le milieu. Toutefois je ne connaissais pas Charlotte ; c’est une autre Charlotte, Charlotte Bousquet, qui m’a donné son nom, et je l’en remercie encore. Appuyer le tapuscrit, je suis peut-être très naïve mais je ne crois pas que ça serve à grand-chose, sauf peut-être à gagner du temps sur la réponse ; mais pas à la faire changer. Il y a les livres qu’on veut faire publier, et ceux qui ne correspondent pas à ce qu’on veut faire, écrivains d’amis ou pas, malheureusement.
Au bout de combien de temps avez-vous reçu une réponse ? Toutes les maisons vous ont-elles répondu ? Combien ont répondu à la négative avant de recevoir un accord ?
J’avais rencontré Charlotte au festival de Mons, Trolls et Légendes. Nous avions prévu de nous voir un moment et que je lui parlerais de mon livre. Elle m’a demandé de lui envoyer le manuscrit par mail, je l’ai fait, et la réponse est arrivée… six, huit mois après ? Il faudrait lui demander, en tous cas ce sont les dates dont je me souviens. De mon expérience de réponses d’éditeur, c’est la fourchette habituelle pour un roman.
Combien ont validé votre tapuscrit ? S’il y en a plusieurs, pourquoi avoir choisi votre éditeur actuel ?
Je n’ai confié Chien du Heaume qu’à Mnémos. J’ai déjà eu une mauvaise expérience avec un éditeur ; disons que depuis je cherchais surtout une maison d’édition passionnée et agréable. J’ai eu beaucoup de chance de tomber sur Charlotte ; non pas uniquement parce qu’elle est passionnée et agréable, mais parce qu’on se comprend bien, je pense, qu’on travaille bien ensemble et que c’est une personne de qualité. C’est une maison d’édition où je ne me sens pas anonyme, où tout le monde est agréable, où j’ai fait de belles rencontres, où j’estime que le travail est très bon ; et mon éditrice est, je le pense, devenue une amie.
Votre éditeur a-t-il directement validé votre œuvre ou s'est-il d’abord montré sceptique ?
Quand Charlotte m’a téléphoné, elle m’a dit n’avoir lu qu’une partie du manuscrit mais avoir été emballée. Son seul souci était que j’écris court, très court, et qu’elle ne pouvait pas faire paraitre un texte d’aussi peu de pages. J’ai donc donné mon accord pour retravailler cet aspect-là, et nous avons mis le bateau à l’eau aussitôt.
Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu la réponse positive de votre éditeur ?
J’étais très contente. Par contre, mon métier est une part très importante de ma personnalité et de mes expériences, alors je savais que je verrais les répercussions de ce « oui » sur le long terme, surtout. Ce qui a été le cas, sans que je puisse vraiment vous faire une liste de tout ce qui a changé. Je pense qu’en ce qui me concerne c’était une nouvelle bien trop importante pour la juger « sur l’instant ». | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 23:00 | |
| De l’acceptation à la parution
Votre éditeur vous a certainement demandé un certain travail de correction sur votre œuvre. Était-il conséquent ? Vous a-t-on obligé à modifier des passages que vous teniez à garder ?
En général mon seul souci de corrections concerne les répétitions, que je ne vois jamais à la relecture. Je ne me souviens pas avoir réécrit des passages, changé des personnages ou fait un travail de fond avec aucun des éditeurs avec qui j’ai travaillé.
Vous a-t-on demandé de terminer le second tome avant de publier le premier ?
Du tout. En commençant Chien j’avais conscience de la possibilité et l’envie d’écrire des « suites » dans le même monde, parlant d’autres personnages qu’elle, mais rien de plus précis. C’est quand j’ai fini ce premier livre que j’ai eu envie de parler de la croisade.
Avez-vous pu discuter à bâtons rompus avec votre maison d'édition, ou était-ce « à prendre ou à laisser » ?
Je ne suis pas quelqu’un qui projette énormément d’ego dans mes relations, surtout professionnelles, mais je dirais à priori que si une maison d’édition de bonne réputation propose de publier votre premier roman et qu’ils sont prêts à vous signer un chèque, même petit, la meilleure façon de faire est sans doute de dire oui. =)
Avez-vous participé à la fabrication de la maquette de votre livre ? Si oui, votre avis était-il principal ou seulement secondaire ?
Du tout, et heureusement. On m’a tenue au courant des essais de couverture, demandé de valider la quatrième de couv, ce genre de choses. On m’a aussi demandé de la doc pour l’illustration de couverture. Rien de plus, et tant mieux ! La maquette, la couv, les corrections de typo propres à la maison d’ed, les dates les mieux choisies par rapport à l’agenda, etc, tout ceci découle de décisions de gens dont c’est le métier ; en fait, je n’aimerais pas vraiment devoir trouver du temps pour « aider » quelqu’un qui est payé pour trouver ces solutions, je crois. Pour la couverture de Mordre le Bouclier on m’a beaucoup plus demandé mon avis, mais je pense qu’on l’a fait surtout parce que nous voulions une image qui corresponde bien à l’univers et au personnage principal.
Au final, combien de temps s’est écoulé entre le début de l’écriture de votre livre et sa parution ?
Avec Charlotte, nous avons très vite parlé d’une « suite », puisque je voulais écrire un autre roman en suivant un autre personnage que Chien. Je voulais raconter quelque chose qui se passait avant, mais finalement l’idée de la première croisade et de Bréhyr s’est imposée avec force. Je me souviens que la première fois que nous avons parlé d’un second livre nous étions dans un café à Paris, peu de temps après la sortie de Chien ; de fait, ce devait être pendant que je signais les services presse. J’ai du commencer à faire mes recherches, je pense avoir commencé le premier chapitre il y a moins d’un an. Donc pour Mordre le Bouclier, un an et un mois, quelque chose comme ça. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 23:02 | |
| La promotionVotre maison d'édition dit le plus grand bien de votre écriture. Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?Et bien je pense que mon éditrice boit en secret. Non, pas du tout. En réalité je sais que Charlotte aime aussi Chien et Mordre pour leur écriture, très médiévale. Je sais aussi que le côté brutal et rude de ce que je fais lui plait. Mon livre suivant, le post-apo, sera très différent, on verra ce qui se passera avec un autre style. Si vous avez une activité professionnelle, la promotion ne vous prend-elle pas trop de temps ? La disponibilité dont vous devez faire preuve n’est-elle pas trop contraignante ?Quand j’ai commencé, je me disais qu’écrire était un métier de paresseux, qu’on gratouillait un peu sa feuille avant d’aller se recoucher. Or, pas du tout. C’est un métier qui prend du temps, réellement. Il est difficile à concilier avec un autre métier, une vie de famille, des loisirs. Les salons prennent une grande place dans l’agenda, aussi. J’adore ces moments-là, ces rencontres que l’on y fait, l’ambiance, les lecteurs, tout. Mais ils prennent beaucoup de week-ends et mieux vaut le sa voir avant de s’y lancer. Avez-vous déjà participé à des salons en tant qu’auteur ? Si oui, qu’en retenez-vous ? Redoutez-vous le regard du public vis-à-vis de votre œuvre ? Ne craignez-vous pas qu'il n'adhère pas à l'univers que vous leur proposez ? Oui, je participe régulièrement à des salons en tant qu’auteur. Ce que j’en retiens, ce sont les rencontres. La plupart de mes amis, de mes copains, des gens avec qui je correspond et je travaille, je les ai rencontrés sur ces salons. Voilà pour la partie « boulot ». Les rencontres avec des lecteurs, aussi, avec qui le courant sera différemment passé par mail. J’aime beaucoup rencontrer les lecteurs, mais parfois, on parle, on parle de tout et de rien, de la lecture, et ça devient une jolie discussion, presque un secret, on se retrouve à échanger de vraies choses belles et un peu intimes. J’aime beaucoup. La peur du regard, étonnement je ne l’ai pas. Enfin, pas sur les salons. De toutes façons, quelqu’un qui viendrait exprès pour vous dire « je n’aime pas du tout, et je tenais à vous le dire », ce serait sans doute choquant, un peu, mais pas d’un point de vue critique. En fait j’angoisse sur le livre que j’écris, pas sur ceux qui sont publiés. Un peu, évidemment, mais la vraie trouille c’est le nouveau projet, quel que soit le projet. J’aime remettre en question et prendre des risques, et en plus je me bourre de café, alors je fais avec. De combien d’exemplaires sera constitué le premier tirage de votre roman ? Une fois tous vos romans écoulés, votre maison d’édition procédera-t-elle à de nouvelles fournées ?Je n’en ai aucune idée. Je sais que le premier tirage de Chien du Heaume a été entièrement écoulé et qu’il a été réimprimé. Êtes-vous satisfait des lieux de ventes où l’on peut se procurer votre livre ?Je sors très peu. Je suis contente de voir mon livre sur les sites que l’on connait et où on peut se procurer des livres. Contente de le savoir à la librairie Critic, à Rennes, et à la librairie des Quatre Chemins, à Lille, que j’aime tout particulièrement. Après et sincèrement, je pense bien représenter l’écrivain cliché qui vit dans son appartement et ne prête presque aucune attention aux ventes, aux états des stocks et se contente d’écrire à sa table. Pensez-vous apporter quelque chose de nouveau dans la littérature de l’imaginaire ?Mon dieu, je ne me permettrais pas. Heu, non. Il y a peut-être quelque chose d’original dans le style, l’histoire, les personnages, mais personnellement je n’en sais rien. J’écris, c’est tout ; Chien a bien fait son travail, ce livre a plu. J’espère que le second saura faire la même chose. =) En conclusion et en quelques mots, que pourriez-vous nous dire pour nous donner envie de découvrir votre œuvre ?En tous cas, c’est un livre sincère. Et il y a des coups de hache dans la gueule. | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 23:17 | |
| « Tant de choses dites, tant de personnages rencontrés, tant d'aventures vécues jusqu'à ce final qui vous prend aux tripes, qui vous fait mal... Ca tient du prodige ! » Psychovision
Prix Imaginales 2010 du roman francophone
Grand Prix de l'Imaginaire - Étonnants Voyageurs 2010 du roman francophone
Prix Oriande 2010 du roman de féériePour lire le prologue :http://www.mnemos.com/JOOMLA2/index.php?option=com_content&view=article&id=235:chien-du-heaume-justine-niogret&catid=38:catalogue&Itemid=59 Pour en savoir encore plus : Justine Niogret, auteur de Chien du Heaume, un roman de fantasy brutal dans le Haut Moyen-Age, sera interviewée à la salle 101 le mardi 1er octobre au Habibi (24 rue traversière, Paris) et dédicacera pour qui veut ! Vous pourrez écouter ou télécharger cette interview par la suite sur http://emission.salle101.org/ et aussi : Voir son blog perso http://justineniogret.over-blog.com/
Dernière édition par olivier.lusetti le Dim 16 Jan 2022 - 1:15, édité 3 fois | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 23:31 | |
| Bonjour chère Justine je ne peux que te remercier pour la qualité de tes réponses que je vais de ce clic approfondir. Un grand merci pour la lumière que tu apporteras aux questions de nos membres. Amicalement Olivier.  | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Lun 2 Mai 2011 - 23:32 | |
| - olivier.lusetti a écrit:
- Bonjour chère Justine je ne peux que te remercier pour la qualité de tes réponses que je vais de ce clic approfondir.
Un grand merci pour la lumière que tu apporteras aux questions de nos membres.
Amicalement Olivier.
 Merci à toi et à vous de m'avoir proposé ce fil pour discuter. J'espère que tout cela sera enrichissant! | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 1:14 | |
| Bonjour, chère Justine Niogret, et encore merci pour ce beau cadeau qu'est celui de tes mots.
À la question :
Avez-vous toujours écrit de la fantasy ? Écrivez-vous uniquement cela ?
Tu réponds :
Pour Chien du Heaume et Mordre le Bouclier, j’ai surtout eu l’impression d’écrire… un conte historique ? une histoire médiévale ? Quelque chose comme ça. Je voulais parler de magie, dans ces deux livres, la magie qui a existé et perdure encore, celle des forets qui font peur et des morts au combat,
Ma première question est la suivante :
À la lecture de ta réponse chère Justine, je me suis souvenu de cette pensée qui m’avait traversé l’esprit et que tu exprimes parfaitement ici. Effectivement, j’avais trouvé l’écrit très bien écrit, avec sa patte, et une belle personnalité, mais je me suis dit que la Salamandre faisait un peu pièce rapportée, pour avoir, en quelque sorte l’estampille : fantasy. Car elle n’est qu’une parenthèse dans cette histoire médiévale. Penses-tu que ton livre, sans la venue de la Salamandre, aurait été profondément changé ? La fantasy est multiforme et les écrits de Howard le prouvent avec éclat, le dragon et les boules de deux n’étant qu’une de nombreuses facettes de ce genre.
Dernière édition par olivier.lusetti le Mar 3 Mai 2011 - 1:27, édité 1 fois | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 1:25 | |
| À une de nos questions tu réponds : Pendant l’écriture de Chien, oui, beaucoup. Je n’ai jamais trouvé d’occupation aussi dévorante en énergie que l’écriture d’un livre. Alors il y avait des matins, oui, où je me disais « mais tu n’aurais pas mieux à faire ? D’autres projets à mener, des trucs plus simples ? » Je trouve qu’il est extrêmement difficile de faire ce genre de choses sans avoir aucune certitude qu’il sera pris par un éditeur.Ce que tu dis résonne avec force, et sans doute dans beaucoup d'écrivains en herbes. Effectivement, cette occupation est chronophage. Est-ce que le fait d’avoir écrit Chien du heaume qui a remporté des prix, t’a facilité l’accès à l’édition avec l’écriture du deuxième ? Bref, avant de commencer ce nouveau roman savais-tu s’il allait être accepté ? Je te remercie par avance pour tes réponses, j'ai encore bien des choses à dire, mais là le temps me manque, je suis déjà en retard, à très bientôt. Amicalement Olivier. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 2:24 | |
| - olivier.lusetti a écrit:
- Bonjour, chère Justine Niogret, et encore merci pour ce beau cadeau qu'est celui de tes mots.
Merci à toi, c'est toi qui me fais un cadeau. - olivier.lusetti a écrit:
- À la lecture de ta réponse chère Justine, je me suis souvenu de cette pensée qui m’avait traversé l’esprit et que tu exprimes parfaitement ici. Effectivement, j’avais trouvé l’écrit très bien écrit, avec sa patte, et une belle personnalité, mais je me suis dit que la Salamandre faisait un peu pièce rapportée, pour avoir, en quelque sorte l’estampille : fantasy. Car elle n’est qu’une parenthèse dans cette histoire médiévale. Penses-tu que ton livre, sans la venue de la Salamandre, aurait été profondément changé ? La fantasy est multiforme et les écrits de Howard le prouvent avec éclat, le dragon et les boules de deux n’étant qu’une de nombreuses facettes de ce genre.
Comme tu le dis, la Salamandre détonne un peu dans cet univers "réaliste". J'en parle dans le glossaire, d'ailleurs, en disant qu'il n'appartient pas, au niveau des armes et de son armure, à la même époque que le reste du récit. La Salamandre, j'y vois personnellement une représentation plus ou moins humaine de quelque chose, un peu la mort, un peu le destin, un peu la volonté de dieu, de la nature... Avec le recul, je le trouve assez nourri de l'Ankou breton, immuable et immortel tant qu'on croit en lui. J'aime beaucoup ce personnage, je le trouve hors du temps, des limites humaines des choses et des vies. Je n'ai pas voulu en faire un personnage "fantasy", mais plutôt... la représentation d'une part de légende. Est-ce que le livre aurait été changé sans lui? De mon point de vue, je dirais oui, clairement. je trouve que Chien et Mordre posent beaucoup la question du destin, de la prédestination, et même si ce genre de choses ne trouve sans doute jamais de réponses nettes et précises, la Salamandre fait partie des réponses que je trouve dans ces deux livres. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 2:30 | |
| - olivier.lusetti a écrit:
Ce que tu dis résonne avec force, et sans doute dans beaucoup d'écrivains en herbes. Effectivement, cette occupation est chronophage. Est-ce que le fait d’avoir écrit Chien du heaume qui a remporté des prix, t’a facilité l’accès à l’édition avec l’écriture du deuxième ? Bref, avant de commencer ce nouveau roman savais-tu s’il allait être accepté ? Je savais que Mordre était pris par Charlotte avant que Chien gagne ses prix. Il semblerait que Chien lui ai réellement plu, parce qu'elle a beaucoup parié sur ce livre-ci, et m'a tout de suite fait confiance pour un second livre dans le même univers. De fait, l'écriture est différente, entre un livre qu'on écrit à la sauvage sur son bureau, et un autre qu'on a pas encore commencé et pour lequel on a déjà une deadline posée sur contrat. Les deux ont leurs avantages et leurs défauts, et c'est aussi pour ça que je recommande de se frotter à la nouvelle avant le roman, histoire de se rôder et d'avoir une idée à peu près (ou très à peu près  ) juste du temps dont on aura besoin pour finir un projet. Pour mon livre post-apo, je n'ai pas de deadline précise et honnêtement j'en profite, je prends le temps de découvrir ce monde et ces personnages, j'écris tout doucement, c'est très timide, j'avais perdu l'habitude. - olivier.lusetti a écrit:
- Je te remercie par avance pour tes réponses, j'ai encore bien des choses à dire, mais là le temps me manque, je suis déjà en retard, à très bientôt.
Moi je reste là, pas de souci!  | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 21:10 | |
| Bonjour,
Tout d'abord, et puisque je me suis renseigné comme chaque fois sur le net à ton sujet et au sujet de ta publication, j'ai remarqué que certains critiques te reprochaient l'absence d'une vraie fin, le scénario n'étant qu'un prétexte à un roman d'ambiance, alors que parallèlement, tu remportes de nombreux prix : qu'en penses-tu ? Qui as raison, tort, selon toi ?
D'avoir remporté autant de prix t'est-il monté à la tête ? As-tu changé de voiture, de coiffeur, de marque de lessive ?
Plus sérieusement, tu expliques n'avoir pas de trame bien définie, ne pas corriger, écrire à chaud, et tu nous révèles que tu as passé des heures au téléphone avec ton éditrice. Ne penses-tu pas que cette vivacité d'écriture, tu la paies ensuite ?
Merci d'avance pour tes réponses.
| |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 21:47 | |
| - Sunny Blue a écrit:
- Bonjour,
Tout d'abord, et puisque je me suis renseigné comme chaque fois sur le net à ton sujet et au sujet de ta publication, j'ai remarqué que certains critiques te reprochaient l'absence d'une vraie fin, le scénario n'étant qu'un prétexte à un roman d'ambiance, alors que parallèlement, tu remportes de nombreux prix : qu'en penses-tu ? Qui as raison, tort, selon toi ? Bonjour à toi, merci de ton message! De mon point de vue j'y vois une "vraie fin". Une fin ouverte, certes, mais une vraie fin. Je comprends tout à fait que certains lecteurs ne se soient pas sentis comblés par les dernières pages, par contre. je pense que c'est une affaire de goûts, d'attentes, et encore heureux, tout le monde a raison d'avoir les siens. Après, et ce n'est que mon opinion, il est clair que cette fin ne ressemble pas vraiment aux boules de feu, éclosions de dragon et montées sur le trône dont on peut avoir l'habitude en Fantasy. Alors on accroche ou pas, on est surpris dans le bon ou le mauvais sens. je ne pense pas non plus que Chien ne soit qu'un roman d'ambiance; j'ai voulu qu'il ressemble à la vie, qu'il soit proche de la vie, qu'il raconte une époque, des personnages et leur parcours. Un roman de gens, pourquoi pas, mais à mon sens pas un livre d'ambiance. =) - Sunny Blue a écrit:
- D'avoir remporté autant de prix t'est-il monté à la tête ? As-tu changé de voiture, de coiffeur, de marque de lessive ?
Changer de voiture! J'aimerais déjà avoir les moyens d'en acheter une première.  Pour être claire; je ne gagne pas ma vie avec l'écriture et je ne pense pas que ce soit réellement possible dans les années à venir. Peut-être que je m'avance beaucoup, mais la grande majorité des écrivains que je connais ont un second (enfin, un premier, puisque c'est celui-là qui paye les factures...) métier, comme traducteur, professeur, scénariste... Gagner sa vie en tant qu'écrivain, je n'y crois pas vraiment, en tous cas, pas en écrivant des romans. Malheureusement. Est-ce que ces prix me sont montés à la tête, sinon. je ne crois pas, sincèrement. Ils me font plaisir et m'encouragent, certainement, mais de là à me gonfler le chou et à prendre les gens de haut, j'ai encore quelques vies avant d'y arriver. Et puis surtout, Chien du heaume ce n'est pas moi; c'est un livre, et c'est lui qui a été primé, pas moi. je trouve ça très différent. - Sunny Blue a écrit:
- Plus sérieusement, tu expliques n'avoir pas de trame bien définie, ne pas corriger, écrire à chaud, et tu nous révèles que tu as passé des heures au téléphone avec ton éditrice. Ne penses-tu pas que cette vivacité d'écriture, tu la paies ensuite ?
Merci d'avance pour tes réponses. Houlà, non, je me suis mal exprimée! Les heures passées au téléphone ont deux utilités; relire ligne à ligne et valider ou non les corrections proposées par l'éditrice et les correcteurs. je dois valider ou refuser chaque changement proposé sur le texte, et ça prend un temps monstre. C'est à dire que si deux correcteurs rendent le manuscrit, avec mon éditrice nous lisons page à page deux fois de suite, en expliquant à chaque fois le changement proposé (puisque je n'ai pas le texte annoté sous les yeux, je vis trop loin de Paris). Concrètement, si l'un d'eux propose de changer une virgule de place, on relit le passage en entier et je valide, ou non. Ca prend beaucoup de temps, mais du temps passé à lire à voix haute, surtout. A ma connaissance je livre des textes avec très peu de corrections à faire, c'est même une petite fierté, même si ça semble un peu ridicule à dire. J'ai rendu une seule fois un texte à corriger réellement, une nouvelle, j'en ai encore honte et je préfère l'oublier. Le téléphone sert aussi à mon éditrice à me poser des questions sur le texte en lui-même, sur le sens qu'elle a vu dans une scène, parler des personnages, de comment Untel a progressé, changé, c'est un très long moment d'échange, qui moi me sert à commencer à prendre du recul sur ce que j'ai écrit (puisque je suis confrontée pour la première fois à une lectrice extérieure qui en parle pendant longtemps), et elle à mieux savoir si elle a reçu le texte comme je voulais l'écrire. Par exemple, je pense que mis bout à bout nous avons du parler d'un des personnages dont je tairai le nom à peu près... trois heures. c'est un moment très enrichissant puisque les lecteurs réussissent toujours à voir des détails que l'on pensait garder secrets. Ces moments-là forment des liens entre mon éditrice et moi, et ça nous permet ensuite de parler du livre en en disant à peu près la même chose, même si les sensibilités sont différentes. Il serait de toute façon impossible de rendre un texte dégueulasse et de laisser la maison d'édition corriger comme elle peut; les contrats stipulent que l'écrivain doit rendre un texte publiable en l'état.  | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 22:08 | |
| "A ma connaissance je livre des textes avec très peu de corrections à faire" désolé d'avoir douté mais la question s'imposait à moi Je confirme que les écrivains, en tout cas ceux venus sur le forum, ne vivent pas de leur art. C'est réservé à quelques chanceux, mais sont-ils si chanceux que cela, à cause de la pression, des impératifs ? Tu sors peu (c'est une déduction), j'ai lu aussi que tu pratiquais des "tests" (travail de la forge, équitation, vie à la campagne sans "chauffage", entre guillemets parce que je devine que la cheminée tirait bien), bref, penses-tu qu'un écrivain est ou doit être quelqu'un d'à part, un peu sociopathe sur les bords ? T'estimes-tu différente en tant qu'écrivain, mais sans échelle de valeur, du commun des mortels ? Et en quoi ? Dernière question de cette salve : tu as l'air sympa, généreuse, pleine d'entrain (sur la photo en tout cas), et pourtant ton roman dégage(rait) une rare violence. C'est une rage intérieure qui s'exprime ? Ou est-ce totalement artificiel ? Comment te mes-tu mentalement "en situation" au moment d'écrire ? Et merci encore de nous accorder de ton temps. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 22:40 | |
| - Sunny Blue a écrit:
- "A ma connaissance je livre des textes avec très peu de corrections à faire" désolé d'avoir douté mais la question s'imposait à moi
Oh, non, au contraire, c'est moi qui avais mal tourné ma réponse, tu as eu raison. - Sunny Blue a écrit:
- Je confirme que les écrivains, en tout cas ceux venus sur le forum, ne vivent pas de leur art. C'est réservé à quelques chanceux, mais sont-ils si chanceux que cela, à cause de la pression, des impératifs ?
je ne sais pas trop, je suis justement en train de me poser ces questions-là. j'ai écrit Mordre avec une dead-line précise, je pense que cela m'a motivée, mais est-ce que mon écriture aurait été différente sans? je viens de commencer l'écriture de mon roman suivant; pour l'instant je n'ai aucune date, j'ai tout le temps que je veux. Je dois dire que je me sens... plus libre, évidement, moins pressée... Ca change réellement, même le rythme de l'écriture dans le texte. C'est curieux. En ce moment je découvre le côté agenda de ce métier, les choses à rendre, les salons, le travail à faire en urgence (il y a toujours du travail en urgence dans l'édition, qu'on me flagelle si je me trompe.  ) Bref, je découvre les impératifs, et il y en a beaucoup. Heureusement ça me plait, mais c'est un petit deuil à faire, celui de se réveiller le matin et de se mettre à Resident Evil en rêvassant à ce qu'on va peut-être écrire. - Sunny Blue a écrit:
- Tu sors peu (c'est une déduction), j'ai lu aussi que tu pratiquais des "tests" (travail de la forge, équitation, vie à la campagne sans "chauffage", entre guillemets parce que je devine que la cheminée tirait bien), bref, penses-tu qu'un écrivain est ou doit être quelqu'un d'à part, un peu sociopathe sur les bords ? T'estimes-tu différente en tant qu'écrivain, mais sans échelle de valeur, du commun des mortels ? Et en quoi ?
Je ne sais pas vraiment. Ta question est très riche, parce qu'elle touche au style de vie, à l'art, aux besoins de chacun. Pour les "tests", ils viennent de mes "aventures-de-quand-j'étais-jeune-  "; j'ai fait de la reconstitution histo et c'est vrai que la forge m'a toujours attirée, alors le jour où j'ai eu l'occasion de rencontrer un maitre de forge avec qui le courant passait bien, j'en ai profité. A un moment j'ai eu quelques pièces d'or alors j'ai racheté une vieille ruine, d'où le sans chauffage, c'était très chouette, enrichissant. La cheminée ne tirait pas du tout, par contre, mais j'avais des chats, ça compense. ... En fait je pense m'être tellement "habituée" à ma façon de faire, ou alors ma façon de faire me convient tellement que je n'ai pas vraiment de recul sur ce qui change par rapport à une vie plus classique, en ce qui concerne le métier. Je pense que déjà, le fait de ne pas sortir de la maison pour aller travailler modifie beaucoup de choses; les horaires, déjà, et puis le présence des choses à faire; quand on a pas ses dossiers sous la main, on aurait du mal à y toucher. En tous cas je me lève chaque matin avec le plaisir de travailler, c'est une grande chance, même si elle comporte son lot de désavantages. peut-être que la plus grande différence tient au fait de ne pas avoir une porte à fermer entre la vie de famille et la vie professionnelle. Les enfants me voient travailler, en période de rush je finis à quatre heures du matin alors que mon conjoint dort juste à côté, mes amis et mes "potes" sont en grande, très grande partie dans le milieu de l'édition, et je travaille avec eux. Pas de vacances non plus, je m'en suis rendu compte; quand mon conjoint est en vacances il est "loin de son travail", réellement, même s'il a de grosses responsabilités et qu'on l'appelle à peu près douze fois par jour. Pour moi, les vacances, c'est simplement "quand tout le monde est là". je bosse, et ça me convient tout à fait comme ça. Tu remarqueras aussi que je noie le poisson pour ne pas répondre véritablement à ta question.  Je pense que les gens passionnés ont quelque chose de différent, alors, oui. Et je pense que faire de cette passion un métier est encore un pas de plus sur le chemin de la bizarreté. - Sunny Blue a écrit:
- Dernière question de cette salve : tu as l'air sympa, généreuse, pleine d'entrain (sur la photo en tout cas), et pourtant ton roman dégage(rait) une rare violence. C'est une rage intérieure qui s'exprime ? Ou est-ce totalement artificiel ? Comment te mes-tu mentalement "en situation" au moment d'écrire ?
J'ai essayé de mettre quelque chose d'artificiel dans un texte, une fois. J'ai détesté cette impression, et je n'ai pas fini ce que j'écrivais. Ca n'engage que moi et ce que j'écris, mais j'ai eu l'impression de mentir avec un grand sourire figé sur la gueule. Ca m'a vraiment déplu. Ma rage intérieure, donc. Oui, j'ai une grande rage intérieure. Et beaucoup d'espoir, aussi. Quand je prends du recul je trouve que c'est un mélange assez curieux. - Sunny Blue a écrit:
- Et merci encore de nous accorder de ton temps.
Ah, non merci à vous.  | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mar 3 Mai 2011 - 23:27 | |
| Tu noies très bien le poisson | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


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 | |  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mer 4 Mai 2011 - 2:28 | |
| Bonjour, à nouveau Chère Justine Niogret à l’une de nos questions tu réponds : Appuyer le tapuscrit, je suis peut-être très naïve mais je ne crois pas que ça serve à grand-chose, sauf peut-être à gagner du temps sur la réponse ; mais pas à la faire changer.Je partage ton avis, mais nous savons tous que la lecture des manuscrits anonyme pose un problème, car les maisons d’édition ne possèdent pas le personnel requis pour les lires (ils en reçoivent tellement), d’où des initiatives comme la nôtre et d’autre d’essayer de proposer aux éditeurs des manuscrits de qualité qui ne partent pas en vrille à la moitié de leur contenu. À ce propos quel est ton avis dessus ? À l’une de nos questions, tu écris :J’ai déjà eu une mauvaise expérience avec un éditeur.Peut-on en savoir plus sur cette expérience négative afin qu’elle puisse servir d’avertissement pour les autres ? Tu écris, chère Justine Niogret, en réponse à une de nos interrogations :Les salons prennent une grande place dans l’agenda, aussi. J’adore ces moments-là, ces rencontres que l’on y fait, l’ambiance, les lecteurs, tout. Mais ils prennent beaucoup de week-ends et mieux vaut le sa voir avant de s’y lancer.Ma question est la suivante, très, trop pragmatique sans doute, mais comment se répartissent les frais de déplacement et d’hébergements ? Surtout, que ta maison d’édition se trouve à Paris et que tu vis en province. Pour finir avec toutes mes interrogations je tenais à t'en soumettre une dernière, mais avant tout je tenais à te remercier pour la qualité de tes réponses et l’humanité qui s’en dégage. Dans ton Chien du Heaume, le passage de la forge est très beau grâce à ton style, mais aussi par le fait de ton expérience en la matière, je crois d’ailleurs que tu forges. Alors quelle place accordes-tu à la documentation dans la construction d’un ouvrage ? Amicalement Olivier. | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mer 4 Mai 2011 - 3:20 | |
| - olivier.lusetti a écrit:
- Bonjour, à nouveau Chère Justine Niogret
à l’une de nos questions tu réponds :
Appuyer le tapuscrit, je suis peut-être très naïve mais je ne crois pas que ça serve à grand-chose, sauf peut-être à gagner du temps sur la réponse ; mais pas à la faire changer.
Je partage ton avis, mais nous savons tous que la lecture des manuscrits anonyme pose un problème, car les maisons d’édition ne possèdent pas le personnel requis pour les lires (ils en reçoivent tellement), d’où des initiatives comme la nôtre et d’autre d’essayer de proposer aux éditeurs des manuscrits de qualité qui ne partent pas en vrille à la moitié de leur contenu. À ce propos quel est ton avis dessus ? Re-bonjour à toi!  Oui, tu as raison! En parcourant le forum après m'être inscrite, j'ai lu quelle était votre démarche en détail. je trouve personnellement que c'est une très belle idée, et qu'elle peut tout à fait marcher, clairement! Comme tu dis, les maisons d'éditions sont débordées de manuscrits, et ce sont souvent les gens qui travaillent dans le lieu correspondant à l'adresse qui en emportent avec eux le soir. J'ai demandé à Charlotte quels étaient les chiffres; elle m'a dit que par an, à son nom à elle et adressé à Mnémos, elle recevait entre 300/400 manuscrits. Ils sont, si je ne me trompe pas, trois éditeurs dans cette maison. C'est une charge de travail colossal. En son nom propre, sur les salons, sorties, dédicaces, elle en reçoit en plus une soixantaine par an. Peut-être qu'effectivement il manque des postes, de l'argent, du temps pour s'occuper des manuscrits "sauvages" en tant que tels. Il devrait y avoir un "écrémage" fait à l'extérieur, peut-être, enfin, une structure qui permette d'alléger et l'envoi des manuscrits "non finalisés" et les réceptions de la part des éditeurs. je suis heureuse si vous trouvez un équilibre sur ce domaine! - olivier.lusetti a écrit:
- À l’une de nos questions, tu écris :
J’ai déjà eu une mauvaise expérience avec un éditeur.
Peut-on en savoir plus sur cette expérience négative afin qu’elle puisse servir d’avertissement pour les autres ? Ah, disons... A priori, un éditeur qui prend votre manuscrit vous tient au courant et vous fait signer un contrat. Sans devenir parano, si les choses ne sont pas cadrées et si vous n'obtenez pas un contrat en bonne et due forme assez rapidement, passez à autre chose. Ecrire et se faire publier est un travail, et un travail s'accompagne de faits, pas de promesses ni de jolis mots. - olivier.lusetti a écrit:
- Tu écris, chère Justine Niogret, en réponse à une de nos interrogations :
Les salons prennent une grande place dans l’agenda, aussi. J’adore ces moments-là, ces rencontres que l’on y fait, l’ambiance, les lecteurs, tout. Mais ils prennent beaucoup de week-ends et mieux vaut le sa voir avant de s’y lancer.
Ma question est la suivante, très, trop pragmatique sans doute, mais comment se répartissent les frais de déplacement et d’hébergements ? Surtout, que ta maison d’édition se trouve à Paris et que tu vis en province. Ah, bonne question! =D Les déplacements sont couverts par la maison d'édition et les organisateurs de l'événement, qui s'arrangent entre eux sur ce que chacun paye. Il m'est déjà arrivé d'avancer les frais pour me faire rembourser ensuite, par exemple pour un voyage à paris pour une interview, mais sauf si vous êtes riche, ou tout proche, ne payez rien de votre poche! C'est un métier déjà très mal payé; s'il faut débourser pour bosser, autant ne rien faire du tout.  Il y a parfois de longues discussions dans la profession sur les déplacements, qui prennent quand même en général plusieurs jours; ils ne sont pas payés et ce sont des jours où on ne peut pas "travailler", ni dans le "civil" ni en écriture. Chacun son opinion, mais ne payez jamais pour aller travailler! - olivier.lusetti a écrit:
- Pour finir avec toutes mes interrogations je tenais à t'en soumettre une dernière, mais avant tout je tenais à te remercier pour la qualité de tes réponses et l’humanité qui s’en dégage.
Mais! - olivier.lusetti a écrit:
- Dans ton Chien du Heaume, le passage de la forge est très beau grâce à ton style, mais aussi par le fait de ton expérience en la matière, je crois d’ailleurs que tu forges. Alors quelle place accordes-tu à la documentation dans la construction d’un ouvrage ?
ENORME !! Bon, pour plein de raisons; j'aime apprendre, remettre en question, chercher, c'est quelque chose qui m'a toujours plu. Depuis que j'écris, je suis incapable de lire des romans, alors je lis des traités chiants. J'ai besoin de comprendre, dans presque tous les domaines. Sinon ça ne marche pas. Dans l'écriture, je pense beaucoup parler des sens, de comment faire, et c'est en passant par la doc, l'exemple, la réalisation physique que j'y arrive plus ou moins bien. La découverte fait changer d'opinion, et tant mieux. par exemple j'ai toujours été d'un extraordinaire racisme envers les romains classiques, je les ai haï pendant des années. j'ai tout essayé, tout me rebutait chez eux; et c'est en lisant un livre chiant sur des rapports d'archéo de piliers dressés pour les morts que j'ai fini par comprendre, un peu, et les aimer, beaucoup. C'était une femme qui avait fait ériger cette petite colonne pour son mari mort, avec la formule "avec toi, la vie était douce". J'ai trouvé ça très beau, très... Sincère. C'est quelque chose que je peux ressentir, alors d'un coup je me suis retrouvée allégée de ce racisme à la con. En fait, dans l'histoire, ce qui me touche, je pense, ce sont les humains. Nous sommes de drôles de petites bestioles, complexes à comprendre, finalement. Je crois que ce que j'aime dans l'histoire, dans la doc, dans apprendre comment les celtes tournaient leurs pots à beurre, c'est de nous reconnaitre. C'est de pouvoir, non, pas pouvoir, mais savoir qu'un matin, un celte s'est levé et a fait un pot pour sa femme, ou son gosse, ou qu'il a taillé du cuir pour son chien. L'histoire de l'homme déborde de conneries, mais je crois, moi, au fond, qu'on aime, mais ce sont des gestes quotidiens, pas de grandes déclarations de haine comme les guerres et les saloperies. Ca fait peut-être très le méchant dans matrix, qui regarde passer les chiffres et voit des blondes et des rousses, mais c'est ce que je vois dans les traités d'archéo, dans les mythes et dans les ossements pris en photo; des gens qui vivaient, qui n'avaient rien de différent de nous, de moi, de mon conjoint. je trouve que le temps passé est extrêmement précieux, qu'il disparait, la fameuse poignée de sable qui file entre les doigts. Il y a tellement d'époques, d'idées, de façons de lire le monde que l'on perd. j'aimerais avoir de grandes poches pour toutes les y garder. Chacun son opinion, encore une fois, et je pense que nous étions deux à avoir raison dans l'exemple que je donne, mais un jour je me suis presque engueulée avec une nana, à propos d'une photo de cheval. C'était un cheval et son écuyer, d'un pays pauvre d'Afrique, visiblement. Vraiment visiblement. Le cheval était couvert de pompons de toutes les couleurs, sur les yeux, le chanfrein, les épaules, c'était une sorte de pompon géant. La nana a regardé ça et m'a dit "mais ils ne peuvent pas foutre la paix à leurs chevaux au lieu de les déguiser?" et moi de mon côté, ce que je voyais c'était que le bonhomme était habillé comme un clodo, et que son cheval était magnifique. Pas à mes goûts, forcement, mais le mec avait acheté du fil, de la laine, du coton et avait habillé son cheval au lieu de lui-même. Le temps qu'il avait fallu pour faire tous ces putains de pompons, ça en devenait ridicule! L'argent que ça avait du représenter, aussi! Le mec s'était levé le matin pendant deux mois pour rendre son cheval beau et fier. Voilà, je crois que la doc sert à ça; à toujours se souvenir ce qu'on fait, à voir comment les gens ont passé leur temps. Ce qu'ils en ont fait, à qui ils l'ont donné. c'est par le quotidien et l'usuel qu'on connait les gens. On peut penser ce qu'on veut des vikings jusqu'au moment où on tombe sur un petit bout de bois sur lequel on a gravé "prend soin de mon fils pendant son voyage". Ou ce fameux petit bouddha en jade avec écrit en gros "ce petit bouddha est à moi, je suis bien content". On peut penser ce qu'on veut des romains jusqu'au moment où on se rend compte qu'ils aimaient aussi leurs maris. ... On dirait une chanson de Sting, j'ai presque honte.  | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mer 4 Mai 2011 - 3:41 | |
| Merci Justine Niogret pour toutes tes réponses. Cette rencontre est un régal. Ce sujet est désormais tien, tu peux y venir autant que tu le souhaites. Mais j’oubliais la question sans doute la plus importante. Quelle est la date de sortie de ton nouveau roman, la suite de Chien du Heaume : Mordre le bouclier ? Nous t’inviterons certainement pour en parler dans une nouvelle rubrique que nous sommes en train de mettre en place. J’espère que tu nous feras le plaisir d'en parler avec nous. Amicalement Olivier.  | |
|  | | Justine Niogret Petite Plume


Messages : 17 Date d'inscription : 02/05/2011
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mer 4 Mai 2011 - 4:02 | |
| - olivier.lusetti a écrit:
- Merci Justine Niogret pour toutes tes réponses. Cette rencontre est un régal.
Ce sujet est désormais tien, tu peux y venir autant que tu le souhaites.
Mais j’oubliais la question sans doute la plus importante. Quelle est la date de sortie de ton nouveau roman, la suite de Chien du Heaume : Mordre le bouclier ? Nous t’inviterons certainement pour en parler dans une nouvelle rubrique que nous sommes en train de mettre en place. J’espère que tu nous feras le plaisir d'en parler avec nous.
Amicalement Olivier.
 Han, mais vous êtes adorables!! Alors, si j'ai bien suivi les dates de sorties prévues, Mordre le Bouclier sortira tout début Juin, MAIS on pourra le trouver en stock réduit aux Imaginales. Du moins c'est ce que mon éditrice m'a promis, mais je crains quand même un retard quelconque. Sinon comme le forum est privé, je me permets de vous poster la couverture de Mordre en toute avant-première, je viens de la recevoir à l'instant, elle est encore toute tiède;  | |
|  | | MissCoco Conseillère


Messages : 1453 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 27
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mer 4 Mai 2011 - 4:47 | |
| Bonjour, Cette rencontre est si riche, que je n'ai pas de questions à te poser. Tes réponses sont très intéressantes, d'autant plus que tu écris agréablement. D’ailleurs, je me suis régalée en lisant certains passages de ton roman, en particulier celui de la forge. Sinon, je trouve cette couverture très belle, j'aime beaucoup ces couleurs chaudes, qui attirent plus le regard. Amicalement | |
|  | | Sunny Blue Adjuvant de l’Écriture


Messages : 982 Date d'inscription : 16/02/2010 Age : 45 Localisation : Pas-de-Calais / Côte d'Opale
 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. Mer 4 Mai 2011 - 4:50 | |
| Merci de cette avant-première  - très belle image, très bien proportionnée, qui joue cette fois sur des couleurs chaudes, sur un côté onirique appelant voyage. Je la préfère à la couverture du tome 1, dure mais classique. Question de goût. Le titre est, comment dire... spécial, mais c'est ta marque de fabrique, et il est suffisamment mystérieux pour aiguiser notre curiosité. Et merci encore à toi d'avoir passé un peu de temps en notre compagnie. | |
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 | Sujet: Re: Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos.  | |
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|  | | | Rencontre avec Justine Niogret l'auteure de Chien du Heaume et Mordre le Bouclier édition Mnémos. | |
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