Rêve de Fantasy
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Association et forum Francophone créés le 8 avril 2009 avec Comité de Lecture. Ici, les terres de l’imaginaire sont foulées par des écrivains en herbe et en Racine ! Ici, la langue française parle le fantastique et le PRIX LITTÉRAIRE POPULAIRE JEUNESSE...
 
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 Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.

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olivier.lusetti
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MessageSujet: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeJeu 31 Mai 2012 - 11:44

Nous avons la joie d'accueillir le vendredi 8 juin, David Bry.
Un auteur prolifique, qui en moins de trois années sut éditer pas moins de cinq livres chez différents éditeurs : Mnemos, Asgard, Back-book.
Vendredi 8 juin, il répondra aux questions des membres de RdF, et nous parlera de son roman de fantasy : Failles, aux éditions Asgard.

Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. David_10


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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeJeu 31 Mai 2012 - 11:50

Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. David_10

Dix ans que le Roi Gris a perdu la guerre, dix ans qu’un artefact capable de détruire des villes entières a été mis en sécurité, dix ans que la paix règne...
Mais les vents du changement vont bouleverser les vies de Cressen, homme-ailé en quête de rédemption, de Lahée, Magénieure talentueuse et d’Elessan, puissant capitaine griffonier.
Trois destins qui risquent de mener leur monde à sa perte, trois vies pour modifier un sombre avenir...

« Le Temple des Vents avait été bâti sur le col le plus élevé des Monts d'Ekren, tout en haut d'un sommet que les hommes ailés appelaient Crlen. Les rares visiteurs qui désiraient accéder au sanctuaire à pied devaient emprunter un chemin étroit et abrupt qui serpentait le long de la montagne jusqu'à un large plateau, à partir duquel la dernière partie de l'ascension — et la plus dangereuse — se faisait en escaladant directement les parois rocheuses où seules quelques cordes et d'exceptionnelles passerelles venaient en aide à ces voyageurs téméraires. »

Le site de l'éditeur :

http://www.editions-asgard.com/fantasy/les-parutions-reflets-d-ailleurs/failles-david-bry

20 €
Paru le: 7/09/2011
n° ISBN: 978-2-91914008-4
Illustration: Michel Borderie

Deux critiques du livre :

http://www.lelitteraire.com/article4743.html

http://www.mythologica.net/2011/11/failles-david-bry/


L'auteur :

Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. David_12

David Bry est né le 27 novembre 1973 et c’est tout jeune qu’il commence à écrire ; son premier roman date de ses 12 ans. De fil en aiguille, il passe ensuite par les pièces de théâtre avant de se tourner vers les scénarii de jeux de rôle.

Rôliste depuis plus de 20 ans, fan de jeux de plateaux, son premier cycle, La Seconde chute d’Ervalon, est issu d’une campagne écrite pour ses joueurs. Après plusieurs années de jeu, il regroupa toute cette matière sous forme de livres et l’envoya à Mnémos, qui décida de l’éditer.

Quand il n’écrit pas, David travaille dans l’informatique à Paris et vit à la campagne en Seine et Marne. C’est là qu’il passe son temps, dans un vieux moulin au bord de l’eau, isolé et tranquille au beau milieu d’un immense jardin. Enfin, détail d’importance, c’est un vrai cordon bleu ! N’hésitez donc pas à lui demander de gouter à sa fameuse fricassée de veau aux olives ou à son célébrissime gratin dauphinois.

Le blog de l’auteur :

http://davidbry.over-blog.com/


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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeJeu 31 Mai 2012 - 12:02

Je vous demande de ne rien écrire sous ce sujet, tant que l'auteur n'aura pas répondu aux questions établies par les membres de revedefatansy.org.


Lisez le premier chapitre de Failles.

Amicalement
Olivier.
:)




Dernière édition par olivier.lusetti le Sam 9 Juin 2012 - 7:58, édité 1 fois
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David Bry
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:20

Bonjour !

Merci avant tout à Olivier de m'avoir invité, et à vous tous de m'accueillir ici.
J'ai parcouru quelques sujets d'autres auteurs, ai vu que c'était plutôt direct comme discussions.
C'est impec :). Parlons franchement, il n'y a que ça de vrai.

David

********************************************************************

Votre rapport à l’écriture

Quand avez-vous décidé de vous plonger dans l’écriture ?
C’est venu tout seul, lorsque j’étais gamin. Je lisais énormément, et j’étais souvent frustré par la fin des livres : frustré que cela se termine (Mais que se passe-t-il, après ?),  ou bien frustré par la fin elle-même (Que ce serait-il passé, si … ?). Rapidement, j’ai commencé à imaginer des suites, des dénouements alternatifs … Jusqu’à ce que je me mette à inventer et écrire mes propres histoires. La première était une nouvelle, écrite à 9 ans, la seconde un roman, à 12 ans. Et les deux étaient déjà de la fantasy .

Nous imaginons que pour réussir à achever un roman, il faut être réellement passionné. Ressentez-vous l’écriture comme un besoin ?
L’écriture, non (désolé !). Mais inventer et raconter des histoires, oui.  J’aime partager ce qui a pu m’émouvoir, me faire vibrer, me faire rire, dans l’espoir de provoquer (offrir) les mêmes réactions à ceux qui voudront s’y plonger. Si je n’avais pas jeté mon dévolu sur l’écriture comme moyen de partage, je me serais sans doute essayé conteur. J’aurais adoré ça, aussi.

Quelle est votre fréquence d’écriture (tous les jours, plusieurs heures par jours, etc.) ?
J’écris tous les jours, sauf le week-end. Je passe beaucoup de temps dans les transports en commun (train), et j’en profite pour écrite, sur un notebook. Et j’écris aussi une fois chez moi, après le dîner. En moyenne, je dois écrire entre 2 et 3 heures par jour.
Je me suis moi-même fixé ces « plages » d’écriture. Je crois que je suis, au fond, un paresseux. Si je n’ai pas de contrainte, je ne fais rien. Alors je me force à démarrer, ouvrir le notebook, allumer l’ordinateur. Une fois que je suis parti, par contre, c’est l’inverse : j’ai du mal à m’arrêter .
Ça fonctionne au final très bien. J’écris énormément, à un rythme très régulier, même si je le paie régulièrement en fatigue …

D’où tirez-vous votre inspiration (promenades, lectures, cinéma, etc.) ?
De beaucoup, beaucoup de choses.
Il y a la musique, avant tout, qui a le don de me mettre en transe (en sens figuré, hein !). La musique véhicule énormément d’émotions, d’images. A partir d’un bout de refrain, d’un air un peu trop triste ou un peu trop violent, mon imagination prend le relai, et j’invente énormément d’histoires ou de situations à partir de cela.
Mes propres lectures m’influencent aussi, même si leur effet me semble moins visible en surface. Et puis, il y a la vie aussi, qui laisse ses traces. Les bons comme les mauvais moments donnent de l’expérience, de la matière, une envie de raconter aussi, certainement.
De manière générale, je suis une éponge. Tout m’interpelle, me touche, m’émeut, me fait rire. Mais rien ne peut rester à l’intérieur, sinon j’exploserais je crois. Alors, j’utilise tout cela pour en faire la matière de mes histoires.

Avez-vous toujours écrit de la fantasy ? Écrivez-vous uniquement cela ?
J’ai commencé gamin par écrire de la fantasy, sans réfléchir (et je serais bien ennuyé de devoir aujourd’hui expliquer pourquoi). Après ces premiers essais, j’ai créé plusieurs petites pièces de théâtre, avant une pause de longues, longues années, suivie d’un retour à l’écriture … dans le domaine de la fantasy, avec la parution de mes quatre premiers romans (La trilogie de La seconde chute d’Ervalon, puis Failles).
Mes envies sont aujourd’hui plus variées. Mon dernier roman (2087) est un polar d’anticipation, qui se passe dans Paris en 2087 (fastoche pour trouver un titre ;), mon prochain livre (Contes désenchantés, dont la sortie est prévue en fin d’année) est un recueil de contes à l’humour très noir et à la morale tout sauf … morale.
J’aime peu à peu sortir de mes sentiers battus à moi, explorer d’autres univers, d’autres mondes et d’autres époques. L’imaginaire est un terrain vaste, immensément vaste. Je veux  essayer d’aller là où me mèneront mes envies et mon imagination, en espérant que les histoires qui en sortiront en vaudront la peine.

Écrivez-vous votre premier jet à la main ou préférez-vous travailler directement à l’ordinateur ?
Je travaille uniquement sur ordinateur. J’ai essayé au tout début de me relire sur des tapuscrits imprimés, pensant que je réussirais mieux à me mettre à la place du lecteur. Cela prenait énormément de temps que de ressaisir mes modifications qui, une fois ré-imprimées, ne me convenaient que rarement, m’obligeant ainsi à répéter le processus plusieurs fois.
Je suis maintenant 100% électronique, ce qui me convient très bien d’une part, et me fait aussi gagner énormément de temps.

Utilisez-vous un logiciel d’aide à l’écriture, correcteur ou autre ?
Je n’utilise qu’un traitement de texte, et internet, lorsque j’ai besoin d’une définition précise ou pour me rassurer sur la signification exacte d’un mot. Ah, et de temps à autres, j’utilise aussi TextStat, pour traquer les répétitions qui sont l’une de mes faiblesses. Mais je progresse là-dessus (enfin, je crois !), et TextStat commence à prendre la poussière.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:24

L’écriture

Quand est née pour la première fois l’idée d’écrire un roman en entier ?
Un roman tout entier ? J’avais 12 ans. Je lisais énormément, et jouais aussi beaucoup à l’ordinateur. J’étais fasciné par le moyen-âge, la magie et les mondes imaginaires. J’ai donc décidé d’inventer ma propre histoire, sur ces thèmes-là. J’ai mis de côté les livres et les jeux, et me suis mis à écrire. Pendant des semaines et des semaines, je n’ai fait que ça. Et j’ai fini mon premier roman. Peu de personnes l’ont lu, en dehors ma prof de français de l’époque qui avait été impressionnée par l’épaisseur des pages imprimées. La maison d’édition à laquelle je l’avais envoyé (comme quoi, déjà, à l’époque … :) l’avait refusé bien sûr, mais m’avait encouragé à continuer. C’est quelque chose qui m’avait beaucoup impressionné sur le moment et, quand j’y repense aujourd’hui, reste un très, très beau souvenir.

Avez-vous rapidement eu une idée claire du scénario ou s’est-il mis en place à mesure ?
Mes scénarios de roman ne se mettent jamais en place d’un coup, non. Au contraire, ils se construisent dans mon esprit, peu à peu.
Tout commence par une idée autour d’un personnage, d’un sentiment, d’une situation. L’envie est à ce moment-là diffuse, l’histoire nébuleuse. Je passe alors beaucoup de temps à l’affiner, à l’étirer, à la travailler. Sans écrire. Je cherche ce que je veux raconter, et comment, j’essaie de voir de quelle manière cela tient la route. Au fur et à mesure, l’histoire s’éclaircit, prend forme, corps. Cela me prend en général un mois, ou deux. Et c’est uniquement après cela que je peux me poser devant mon ordinateur, et commencer à écrire.

Avez-vous écrit une trame très précise, un résumé ? Si oui, ce premier travail s’est-il fait avant la rédaction proprement dite ou simultanément ?
Une fois que je sais ce que je veux écrire (c'est-à-dire lorsque j’ai mon point de départ, mon histoire à peu près, et l’endroit où je veux aller), j’ai besoin de structurer. Je ne peux pas (ne sais pas), comme certains autres auteurs, prendre mon crayon et partir d’une page blanche. Au lieu de cela, j’imagine chaque étape (chaque chapitre), chaque élément qui me permettra d’amener l’histoire (et le lecteur) de ce début jusqu’à la fin que j’ai voulue. Et c’est seulement une fois que j’ai bien tout balisé que je me lance dans l’écriture à proprement parler. Je respecte toujours plus ou moins mon synopsis, tout en m’autorisant des écarts, par nécessité ou envie. Mais cette route que je me suis tracée me permet de me rassurer, et de me donner une direction sans quoi je pourrais me perdre, et perdre aussi courage. Ecrire, c’est une sorte de marathon. Et, moi, j’ai toujours besoin de connaître la distance qu’il me reste à faire pour ne pas perdre courage.

Combien de temps vous a-t-il fallu, de la première phrase à la dernière page, pour écrire votre œuvre ?
Il m’a fallu 9 mois pour écrire Failles, de la première à la dernière ligne. 2087 a été plus rapide : il ne m’a demandé que 6 mois.

Avez-vous corrigé votre travail au fur et à mesure ou une fois la rédaction terminée ? À ce titre, combien de temps vous a pris le travail de réécriture, correction ? Cette correction a-t-elle été compliquée ? Avez-vous eu recours à des bêta-lecteurs ?
Je fonctionne par chapitre. Je fais le premier jet de chaque chapitre sans m’appesantir dessus, sans relire, laissant parfois même quelques fins de paragraphes en suspens. Une fois que je suis arrivé au bout du chapitre, alors je le relis attentivement, corrige, modifie. Un peu j’imagine comme le ferait un sculpteur : dans un premier temps, il dégrossit. Dans un second, tout doit prendre exactement la forme attendue. J’ajoute aussi en toute fin de tapuscrit des remarques, des pense-bêtes sur des éléments à ajouter plus tard, ou dans un autre chapitre, pour une question de cohérence globale, ou bien une idée que j’aime et que je veux ajouter plus tard. Ce sont souvent des petits détails, mais qui ont de l’importance pour moi.
Une fois chaque chapitre écrit (ce qui me prend en général une semaine), je l’envoie à mes beta-lecteurs qui le lisent, pendant que j’embraye sur le suivant. Ils me font leurs retours, me donnent leurs impressions. Je ne modifie rien sur le coup, mais conserve toutes leurs remarques.
Enfin, lorsque je suis arrivé au bout de l’histoire (ah, la joie d’arriver au dernier point !) et bien … je recommence :). A partir des remarques faites par mes beta-lecteurs et de mes notes prises en cours de rédaction, je relis et recorrige le tout, relis encore et corrige encore, deux, trois, quatre fois.
Je crois que j’ai de la chance d’avoir des relecteurs clairs, que je connais bien. Chacun (ils sont 4) a une vision, des envies, des attentes différentes, qui leur sont propres. Je sais donc rapidement ce qu’ils veulent dire, et si je pense devoir ou non intégrer les remarques qu’ils m’ont faites.
Corriger est finalement peut-être l’étape la plus facile, elle est presque plus « mécanique ». Sur Failles, elle m’a pris de mémoire un peu plus de trois mois, et à peine un pour 2087.

Avez-vous douté durant votre travail ? Si oui, comment avez-vous réussi à retrouver confiance ?
Oh, que oui ! Et le doute, c’est horrible.
Il y a deux types de doutes, chez moi en tout cas. Ceux que je m’inflige à moi-même, comme un grand, quand je me dis que mon chapitre est nul, que l’histoire est creuse, que les personnages sonnent faux, et que je ferais mieux de tout arrêter. Et ceux que m’insufflent mes beta-lecteurs, lorsqu’ils sont mitigés, n’ont pas compris, n’ont pas été emportés par ce que j’essaie de raconter.
Il y a deux moyens, pour moi en tout cas, d’essayer de repousser ces doutes. Lorsque je suis sur un passage difficile, je pense aux chapitres que mes beta lecteurs ont aimé. Ca me rassure, me donne l’envie et le courage de continuer, malgré la difficulté. Et, sinon, je pense à la fin de l’histoire, à l’épilogue que je cherche à atteindre. Ca me motive toujours énormément. Je me dis que les difficultés ne concernent qu’une étape, que je pourrai améliorer après ce qui doit l’être, une fois que j’aurais pris du recul.
Ecrire n’est pas qu’un plaisir. Le doute est un moment récurrent difficile, même s’il est absolument indispensable (car sans le doute, il n’y a pas d’amélioration possible). Et ce qui est compliqué, aussi, c’est de devoir parfois choisir entre continuer, coûte que coûte, et se dire qu’il vaut mieux abandonner une histoire, et passer à autre chose. Ça m’est arrivé, une fois. Ce n’est pas simple non plus.

Nous supposons qu’il faut organiser correctement son temps pour aller au bout d’un travail de si longue haleine. Comment avez-vous concilié vie professionnelle, familiale et le temps nécessaire à l’élaboration de votre œuvre ?
Il y a effectivement un troisième temps à prendre en compte, en plus des vies professionnelle et familiale. Je me suis mis comme règle de ne pas écrire le week-end et, le soir, je n’écris qu’après le dîner. Je ne fais cependant que ça de mes soirées.
Pour l’instant, ça fonctionne plutôt pas mal. Cela dit, je vais papa d’ici quelques mois, et je crains que ma belle organisation si bien rodée devienne tout à coup plus difficile à tenir. Je devrai m’adapter, quoi qu’il en soit …

Comment arrivez-vous à maintenir la distance nécessaire pour garder votre esprit critique par rapport à ce que vous écrivez ?
C’est très simple : je n’y arrive pas, mais alors pas du tout. Tout est trop à chaud, trop près, trop … tout, lorsque j‘écris, pour que je puisse prendre du recul. Mes beta-lecteurs m’aident à comprendre certaines choses. En dehors de cela, je suis obligé de faire confiance à mon instinct pour essayer de savoir ce qui fonctionne ou ce qui ne fonctionne pas. J’essaie aussi de me mettre à la place du lecteur. Et je me trompe, parfois.
Seul le temps qui passe m’apporte un peu de distance, et me permet enfin d’avoir un regard critique sur ce que j’ai fait. Et ce regard critique est indispensable si on souhaite progresser.

Quels sont les passages que vous avez préféré rédiger ? Quels ont été les plus ardus à écrire ?
J’adore écrire la fin d’un livre, quel qu’il soit. Vraiment. C’est comme arriver au bout d’une longue randonnée. On est épuisé, vidé, vanné, un peu étourdi … mais heureux. Heureux de l’effort, d’y être arrivé, après tant de jours, de semaines et de mois passés à travailler comme un acharné. J’éprouve à chaque fois la même émotion, intense.
Les passages les plus difficiles sont souvent les premiers chapitres. Il faut faire en sorte de provoquer l’intérêt du lecteur, de l’immerger dans le monde, sans le noyer, sans l’assommer. C’est vraiment difficile, pour moi en tout cas. Certains passages de transition sont également compliqués à rédiger, lorsqu’on est entre deux étapes du livre, qu’il faut faire passer le lecteur de l’un à l’autre sans l’ennuyer. J’ai plus de facilité avec les chapitres d’actions et de résolution.

La séparation et l’organisation de vos chapitres se sont-elles faites naturellement ou avez-vous dû les retravailler ?
La structuration des chapitres et les passages de l’un à l’autre se font très naturellement. Je crois que c’est l’un des points où je suis le plus à l’aise, et même de plus en plus à l’aise. D’après mes beta-lecteurs, en tout cas :).
J’essaie toujours de terminer un chapitre sur un élément de suspens (Que va-t-il se passer après ?), ou bien au contraire sur une révélation, un évènement qui tombe comme un couperet, afin d’ajouter un l’effet dramatique. J’analyse tout cela a posteriori, en répondant à cette question, mais j’ai vraiment l’impression de fonctionner comme cela, bien que je le fasse de manière très intuitive.

Le sentiment de satisfaction doit être immense lorsque l’on achève une telle entreprise. Pouvez-vous nous le décrire ?
En fait, le vrai sentiment de satisfaction arrive, chez moi en tout cas, à la fin du premier jet du roman. Mais il ne dure pas longtemps. Le premier jet est fait, très bien, super, mais après il faut encore le corriger intégralement.
Lorsque le livre est terminé, prêt à partir à l’impression … Je crois qu’on ne se rend pas bien compte de ce qu’il se passe. Ce n’est plus trop à nous, auteurs, de jouer. On a fait notre travail, du mieux qu’on a pu, et il ne reste plus qu’à attendre (avec angoisse, bien sûr :) les premières critiques. Y a-t-il de la satisfaction à ce moment-là ? Je ne suis pas certain. On laisse plus partir le livre qu’autre chose, comme on laisserait un enfant quitter la maison …
Je crois que la satisfaction est en sentiment finalement assez rare dans l’écriture, à part quelques courts moments éphémères. Soit on est en pleine écriture, et on n’a pas le temps de s’auto-congratuler, soit le livre est terminé … et on est déjà dans le suivant.

Sans bien sûr nous dévoiler l’intrigue, quel (s) moment (s) préférez-vous dans votre œuvre ?
Dans Failles, j’ai un attachement très, très particulier … à l’épilogue ! (quelle surprise, me direz-vous :) ). C’est pour moi la justification de toute l’histoire, de toute la quête. Presque le but de toute une vie. La phrase qui clôture Failles est venue très tôt, avant même que je commence à rédiger le bouquin. Je l’aime vraiment beaucoup.
En ce qui concerne 2087, il y a deux scènes qui j’aime particulièrement : la première est au milieu du roman, où une l’opération d’une tête coupée ne se passe finalement pas comme prévu, et la seconde dans les deux derniers chapitres avant la fin, lorsque tout se dénoue. J’en ai encore quelques palpitations, d’ailleurs … et pas mal d’émotion, aussi, j’avoue.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:27

À la recherche d’un éditeur

S’agissait-il de votre premier tapuscrit envoyé ou avez-vous d’autres écrits n’ayant pas trouvé preneurs ?
Mes premiers livres, la trilogie d’Ervalon (T1 : Les brigands d’Avelden, T2 : Les seigneurs d’Ervalon et T3 : Le destin d’Avelden), ont trouvé preneur tout de suite, chez Mnémos.  Je crois que j’ai été très chanceux. Il s’agissait de mes premiers romans, je ne connaissais personne dans le milieu de l’édition, et je n’avais jamais, jamais rien publié avant. L’appel de mon éditeur, m’annonçant qu’il voulait sortir  Ervalon, restera longtemps dans ma mémoire. J’étais super heureux. Je n’en revenais pas.

Avant de chercher un éditeur pour ce roman, avez-vous fait paraître des nouvelles ? Si oui, sous quelle forme ? Recueil, anthologie, revues, webzine... ?
Je n’avais rien publié avant. Je pense cependant, et c’est un conseil que je donne régulièrement, que commencer par des nouvelles est le meilleur moyen de se faire repérer, par les lecteurs – qui aimeront suivre la progression d’un auteur qu’ils auront appris à connaître –, et par les éditeurs, qui prendront plus facilement de risques avec quelqu’un qui a déjà publié, et qui a un minimum d’expérience. Il y a de nombreux appels à textes qui trainent sur Internet. Il faut s’en saisir !

Que pensez-vous, à ce titre, de la nouvelle, notamment sur le côté formateur qu'elle peut avoir pour un écrivain novice ?
L’apport des nouvelles est incontestablement très, très formateur. Le travail sur une nouvelle oblige à synthétiser (ne pas partir dans toutes les directions, savoir suivre son fil conducteur sans se perdre), à être pertinent (y a-t-il vraiment une raison à écrire telle ou telle phrase ?), efficace (on n’a que quelques pages pour marquer le lecteur !). A travailler les effets de chute aussi. Par ailleurs, puisque le travail est bien moins conséquent que pour un livre, il est plus facile de corriger, re-corriger, re-re-corriger, sans perdre espoir. Enfin, les nouvelles offrant en général moins de personnages que les romans, il est plus aisé d’apprendre à les manier, à les étoffer, les rendre vivants.
J’en ai écrites pas mal, après mes premiers romans, et cela m’a vraiment beaucoup, beaucoup appris.

Comment avez-vous su que votre roman était achevé, que vous ne pouviez plus l’améliorer, qu’il était temps de l’envoyer ?
A force de relectures. Lorsque je me rends compte qu’en relisant, je ne fais plus que modifier des virgules ou des points, échanger des mots par des autres, de manière épisodique, que je pinaille pour résumé, alors je sais que le roman est terminé, de mon point de vue en tout cas. La confrontation  au regard de l’éditeur et du correcteur apportera forcément d’autres modifications, d’autres corrections, mais celles-ci doivent venir dans un second temps.

À combien d’éditeurs l’avez-vous envoyé ?
Je cible toujours entre 3 et 5 éditeurs, avant d’imaginer élargir dans un second temps. Par chance, je n’ai jamais eu besoin d’élargir à ce jour, il y a toujours eu au moins un éditeur pour être intéressé tout de suite.

À partir de ce moment commence l’attente d’une réponse. Pouvez-vous nous décrire ce que l’on ressent ?
Du stress et de l’inquiétude, bien sûr :). Je consulte mes mails toutes les 20 secondes, sursaute dès que j’en reçois un, maudis mon père, ma sœur ou mes amis de m’écrire alors que j’attends un mail d’un éditeur, tout ça quoi … Les jours paraissent longs, que dire alors des semaines ? Finalement, après quelques temps, on finit par relativiser (de toute manière, c’est ça ou crever de stress, donc ce n’est qu’une question de survie !), et on attend plus ou moins sereinement. Mais ce n’est pas la période la plus agréable du processus d’écriture et d’édition, loin de là.

Aviez-vous des liens personnels ou professionnels ayant pu appuyer votre tapuscrit auprès des maisons d’édition ?
Pour mes premiers livres (Ervalon), aucun. J’avais envoyé mon tapuscrit comme tant d’autres, et il a rejoint une pile assez impressionnante (que j’ai pu voir de mes propres yeux, après). Ervalon a eu le bonheur de plaire à mon éditeur chez Mnémos, signant ainsi mon entrée dans ce monde-là.
Maintenant, évidemment, c’est un peu plus facile, je connais quelques éditeurs, je leur envoie directement mes tapuscrits. Ils les lisent quand ils le peuvent, et me font leurs retours. Cela ne veut pas dire qu’ils les prennent, loin de là. Une fois qu’on a écrit et sorti un livre, le plus dur est d’en faire un deuxième. Puis un troisième. Puis un quatrième.

Au bout de combien de temps avez-vous reçu une réponse ? Toutes les maisons vous ont-elles répondu ? Combien ont répondu à la négative avant de recevoir un accord ?
Là aussi j’ai eu de la chance, ça a été très rapide. Pour Ervalon, j’ai attendu deux ou trois mois de mémoire, pas plus (2 refus, et  1 accord). Pour Failles, j’ai eu une réponse en une semaine (1 accord, 1 hésitant et 1 ou 2 refus). Et un peu moins d’un mois pour 2087 (1 accord et 3 refus).
De manière générale, dès que j’ai un accord, je relance les autres maisons pour leur demander si elles souhaitent se positionner. Certaines accélèrent leurs lectures, d’autres me disent qu’elles n’ont pas le temps.

Combien ont validé votre tapuscrit ? S’il y en a plusieurs, pourquoi avoir choisi votre éditeur actuel ?
Un seul de mes tapuscrits a intéressé plusieurs maisons en même temps : il s’agit des Contes désenchantés, qui sortiront à la fin de l’année. Mon choix a été facile à faire : j’ai choisi la maison qui m’avait dit oui en premier.

Pour parler plus particulièrement de votre actuel éditeur que je vous laisse citer, au bout de combien de temps celui-ci vous a-t-il répondu ?
Je travaille actuellement avec deux éditeurs : Asgard, et Black Book. Asgard a été très rapide pour Failles : j’ai eu une réponse en une semaine ! Pour Black Book, cela a pris « un peu plus de temps » : un peu moins d’un mois.

Votre éditeur a-t-il directement validé votre œuvre ou s'est-il d’abord montré sceptique ?
Dans les deux cas, l’enthousiasme a été présent tout de suite. Ce qui est très, très agréable.

Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu la réponse positive de votre éditeur ?
Un soulagement, pour Failles. Je sortais d’Ervalon, qui n’avait pas eu que de bonnes critiques. Je me demandais si j’étais vraiment fait pour ça, si je savais écrire, si je serai capable de m’améliorer. La réponse si rapide d’Asgard, et l’hésitation d’une autre maison, m’ont énormément motivé, à un moment où j’en avais vraiment besoin.
Pour 2087, celle qui allait devenir mon éditrice m’avait envoyé un long mail, m’expliquant à quel point elle avait adoré le roman et que oui, oui, oui, elle voulait le sortir chez elle si j’étais d’accord. Son enthousiasme m’a énormément touché. J’avais envoyé le manuscrit chez de gros éditeurs, et j’ai même fini par espérer qu’ils ne me prendraient pas. Coup de bol, j’ai été exaucé :P. Blague à part, dès le début j’ai senti que 2087 était soutenu, porté par une autre personne que moi, et ça a été vraiment fantastique.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:29

De l’acceptation à la parution

Votre éditeur vous a certainement demandé un certain travail de correction sur votre œuvre. Était-il conséquent ? Vous a-t-on obligé à modifier des passages que vous teniez à garder ?
Sur aucun de mes livres je n’ai eu énormément de travail. On ne m’a jamais demandé d’ajouter ou de supprimer de passages entiers, je n’ai eu aucune demande de modification de fond. Les corrections ont principalement porté sur des détails, des répétitions, des tournures lourdes ou maladroites, des choses mal dites.
Ervalon n’a eu quasiment aucune correction, en dehors de quelques fautes corrigées. Les romans, je crois, en ont souffert. Il s’agissait de mes premiers, et plus encore que les autres ils en auraient eu besoin. Jeunes et futurs auteurs, donc, notez-le : il faut que vos romans soient corrigés. Je l’ignorais à l’époque, et je regrette aujourd’hui cette ignorance.
Dans Failles, j’ai eu quelques retours précieux, plus orientés sur des détails historiques par rapport au moyen-âge, ainsi que sur certaines tournures de phrases maladroites.
Dans 2087, enfin, mon éditrice m’a principalement suggéré d’ajouter et d’insister sur des bâtiments existants, qui permettent de mieux faire le lien entre le Paris de 2087 et celui de 2012. J’en avais décrit quelques-uns, elle trouvait que je pouvais en faire plus. C’est suite à cela que j’ai ajouté la Tour Eiffel par exemple. Elle m’a également demandé de rendre plus vivants certains dialogues.
De manière générale, je suis très preneur de ces retours. Je fais confiance aux éditeurs et aux correcteurs. S’ils me demandent quelque chose, c’est que cela a un sens. Neuf fois sur dix, je prends donc en compte leurs propositions. Je n’ai jamais encore été confronté à un cas où l’éditeur et moi n’étions pas d’accord.

Vous a-t-on demandé de terminer le second tome avant de publier le premier ?
Non. Les 3 tomes d’Ervalon ont été envoyés en même temps, et les livres suivants sont des romans en un seul tome.

Avez-vous pu discuter à bâtons rompus avec votre maison d'édition, ou était-ce « à prendre ou à laisser » ?
Il n’y a pas eu de discussions véritables, j’ai eu un accord, et dans un second temps (lors de la phase de correction des romans) on a discuté des éventuelles modifications à apporter au roman. Le tout s’est déroulé, pour Failles et 2087, dans un climat de respect et de confiance respectifs, très agréables.

Avez-vous participé à la fabrication de la maquette de votre livre ? Si oui, votre avis était-il principal ou seulement secondaire ?
La maquette m’a été à chaque fois envoyée pour relecture, mais je ne fais que rarement de remarque dessus.
Pour les couvertures, chaque maison d’édition travaille un peu différemment je pense. Pour Failles, j’ai été en lien direct avec l’illustrateur (Michel Borderie). Je lui ai proposé 3-4 passages du livre, on a discuté, il a fait une première ébauche qui était presque parfaite, et on l’a revue ensemble, afin d’arriver jusqu’à la couverture telle qu’elle est, superbe.
Pour 2087, mon éditrice s’est occupée de tout. Elle m’a envoyé le résultat final, réalisé par Sylvain Sarrailh, et j’ai été bluffé, vraiment. C’était exactement l’ambiance que j’avais imaginée pour mon livre. J’ai adoré … et ai été très admiratif du travail de Sylvain.

Au final, combien de temps s’est écoulé entre le début de l’écriture de votre livre et  sa parution ?
J’ai écrit Failles de février 2010 à septembre/octobre 2010. Il a été accepté en décembre 2010, pour une parution en septembre 2011.
J’ai commencé à réfléchir à 2087 en octobre / novembre 2010 (dans la foulée de Failles), l’ai écrit de décembre 2010 à mai 2011 Je l’ai envoyé en juillet 2011, eu un retour positif en août 2011 et ai signé en septembre 2011. Le roman est sorti assez rapidement derrière, en mai 2012.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:31

La promotion

Votre maison d'édition dit le plus grand bien de votre écriture. Pouvez-vous nous éclairer à ce sujet ?
Je suis flatté ! … mais aurais du mal à me positionner là-dessus. Je pense qu’il est difficile d’avoir un avis ou même un minimum de recul vis-à-vis de sa propre écriture. En tout cas, personnellement, je n’arrive pas à en avoir. La seule chose dont je suis certain, c’est que j’ai beaucoup progressé depuis mes premiers livres. La manière d’écrire est plus fluide, je le sens, et je suis bien plus à l’aise avec le rythme. Après … j’essaie d’être clair, de ne pas noyer le lecteur, de ne pas le perdre. J’essaie d’écrire simple, de décrire les choses que j’imagine. Ça semble plaire, au moins un peu. Alors je persévère :).

Si vous avez une activité professionnelle, la promotion ne vous prend-elle pas trop de temps ? La disponibilité dont vous devez faire preuve n’est-elle pas trop contraignante ?
Je travaille à côté, en effet. Il ne faut pas croire qu’écrire des livres dispense de gagner sa vie, loin de là ! J’arrive cependant à relativement bien gérer les deux. La journée, je gagne ma vie. Je m’occupe de tout ce qui a trait à l’écriture le soir, ou parfois le week-end, exceptionnellement entre 12h et 14h lors de mes pauses déjeuners, quand je suis en retard ou que j’ai un gros travail à rendre (une longue interview, par exemple :) ).
La promotion prend en général deux, trois formes : la tenue d’un blog, les réponses aux interviews, et les dédicaces.
Le blog ne consomme au final pas énormément de temps, qui peut de plus être lissé dans la semaine ou dans le mois. Ce n’est pas le plus contraignant, loin de là.
C‘est l’exact opposé pour les réponses aux interviews. Elles nécessitent de prendre du temps, et les questions sont parfois très, très, très nombreuses (cette interview-ci en est un bon exemple une fois de plus). Il faut être attentif à ce qu’on écrit et, j’avoue : j’ai toujours peur de raconter n’importe quoi ! Je réfléchis, me relis beaucoup, corrige, refait, recorrige. L’ensemble de ces questions, par exemple, m’auront pris (accrochez-vous à vos sièges, amis lecteurs) une bonne huitaine d’heures. Oui. Je suis sérieux. [A ce sujet, je viens de regarder. En termes de nombre de caractères, cette interview correspond à deux chapitres d’un livre. Pas mal, hein ? :)]
Les dédicaces, enfin, se font quasi tout le temps durant les week-ends. J’essaie de ne pas en faire plus d’une par mois, afin de ne pas sacrifier trop de temps de ma vie perso. Et, qui plus est, enchaîner une semaine de travail la journée, une semaine d’écriture le soir, et un week-end entier à dédicacer, c’est génial mais … crevant. Vraiment.
Au final, je pense que la promotion doit rester un plaisir, un partage. Lorsque ça devient une contrainte, lorsqu’on n’a plus envie de raconter ce que l’on fait, pourquoi on le fait, plus envie de partager cette passion, je crois qu’il faut lever le pied.

Avez-vous déjà participé à des salons en tant qu’auteur ? Si oui, qu’en retenez-vous ?
Je participe à beaucoup de salons, des grands comme des petits. J’aime les échanges avec les lecteurs. Qu’ils prennent mes romans ou non n’a pas d’importance. Les échanges en ont, eux. On est réunis par une même passion : les livres, les histoires qu’ils contiennent. On discute de ce qu’on a aimé, on s’échange des conseils de lecture. J’explique, parfois, à ceux qui le demandent, l’envers du décor, ou comment on écrit, d’où me viennent mes idées.
Les salons sont aussi l’occasion de rencontrer d’autres auteurs. Ça devient même presque des rendez-vous ! On est heureux de s’y retrouver, on échange des nouvelles, on parle de nos projets. Les salons sont quand même les seuls endroits où je peux raconter sans passer pour un dingue que j’ai toujours rêver de voler (merci Failles), que je me demande si on peut survivre en ayant la peau dévorée de l’intérieur (mon prochain livre, ça, brrr…) et où je peux entendre quelqu’un se demander comment tuer Dieu. J’adore :).
Les salons sont vraiment un mélange de tout cela : des échanges avec les lecteurs, avec les auteurs, autour de ce qui nous passionne tous. Ce sont, très, très souvent, de beaux moments.

Redoutez-vous le regard du public vis-à-vis de votre œuvre ? Ne craignez-vous pas qu'il n'adhère pas à l'univers que vous leur proposez ?
On a toujours – en tout cas, j’ai toujours – peur de la réaction des lecteurs. On donne beaucoup lorsqu’on raconte une histoire. De soi, du temps, de l’énergie, de l’espoir, de plein de choses encore. On espère toucher le lecteur. On espère l’emmener avec nous. Des fois, ça marche, d’autres non. Mais toujours on l’espère. C’est en cela par exemple que l’attente des premières critiques est stressante. Elles donnent une sorte de « la », une première idée de la manière dont le livre va être perçu.
Il faut cependant voir que chacun aura une vision très personnelle d’un livre (et c’est ce qui fait la beauté de la littérature : chacun y trouve ce qu’il a envie d‘y trouver). Certains lecteurs peuvent adorer certains aspects, d’autres ne pas du tout y être sensibles. Je ne comprends pas toujours tous les retours qui me sont faits, ne suis parfois pas d’accord avec certaines critiques, ou peux être surpris de certains éloges. Mais il faut respecter ces avis, ces visions divergents. C’est une liberté essentielle.
Bon, cela étant dit … j’avoue qu’à chaque nouveau lecteur, je me dis intérieurement « J’espère qu’il va aimer ».

De combien d’exemplaires sera constitué le premier tirage de votre roman ? Une fois tous vos romans écoulés, votre maison d’édition procédera-t-elle à de nouvelles fournées ?
Failles a été imprimé à 1000 exemplaires, et 2087 à 1500. Et j’imagine que pour chacun d’eux, les éditeurs seront ravis de procéder à une ré-impression :). Ce n’est cependant pas d’actualité pour Failles à ma connaissance, et 2087 et encore bien trop récent (il est sorti il y a 2 semaines) pour que cela soit un sujet.

Êtes-vous satisfait des lieux de ventes où l’on peut se procurer votre livre ?
J’ai la chance que mes romans soient très bien distribués. On peut les trouver chez tous les bons libraires, dans les FNAC, les Cultura, les Virgin, sur Internet, partout quoi. Donc, oui, j’en suis très satisfait.

Pensez-vous apporter quelque chose de nouveau dans la littérature de l’imaginaire ?
Je n’ai pas la prétention de révolutionner le genre, bien loin de là ! Je n’ai ni le talent ni l’expérience de certains auteurs connus et reconnus. J’espère et essaie juste, à ma manière, d’emmener le lecteur dans mes histoires. De l’émouvoir. De le faire frissonner. De le chahuter aussi, un peu. De lui faire partager, ressentir, au final, l’histoire que je raconte. Ce n’est sans doute pas nouveau. Mais c’est ce que je sais faire de mieux.

En conclusion et en quelques mots, que pourriez-vous nous dire pour nous donner envie de découvrir votre œuvre ?
Exercice difficile … Tout ce que je peux dire, c’est que j’aime profondément toutes ces histoires qui me passent par la tête et que j’essaie d’attraper, de mettre par écrit. Et surtout de partager.
Il peut s’agir d’histoires de fantasy comme dans Failles, où les héros partent sans le savoir en quête d’eux-mêmes, ou bien de l’anticipation pour 2087, où Gabriel, le détective, est prisonnier d’un monde glacé, fou, à des milliers de kilomètres de ce qu’il est.
A chaque fois, je crois que je ne raconte cependant qu’une et même chose : ce que nous sommes. Des hommes et des femmes, tous avec nos failles, nos blessures, les erreurs que l’on fait. Avec nos actes de courage et nos moments de lâcheté.
Je crois, oui, que j’aime raconter tout ça. Tout ce qu’il y a de plus humain en nous, le bon comme le mauvais, transposé dans d’autres univers.
En espérant que tout cela trouvera écho chez mes lecteurs … :)
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:33

Et voilà !
Je rends le micro.
A vous, m'sieurs dames ... :)

David
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeVen 8 Juin 2012 - 8:53

Un grand merci David pour ta venue et les réponses données. :clap:
Mais je crois que nous allons bientôt de nouveau parler de toi et plus particulièrement de ta trilogie de fantasy.

En attendant ce prochain événement, je retourne à la pertinence de tes réponses.
Amicalement
Olivier.
:)
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeDim 10 Juin 2012 - 23:31

Bonjour,

En écho à ta première trilogie, laquelle est présentée concomitamment sur le forum, il est courant de lire qu'une bonne partie de jeu de rôles fait un mauvais roman. Qu'en penses-tu ? Comment t'y es-tu pris pour rendre une soirée entre amis digeste pour le lecteur ?

Tu avoues te consacrer plutôt à l'histoire en elle-même qu'à l'écriture. Est-ce à dire que tes romans ne sont pas très biens écrits mais conviennent ainsi à défaut de mieux ? Pourquoi, d'après toi, les éditeurs de fantasy française ne sont pas trop exigeants au niveau du style ?

Tu expliques aussi que tes romans ont fait l'objet de très peu de corrections et ont passé les comité de lecture comme une lettre à la poste alors que tu étais un parfait inconnu et que tu n'avais rien publié auparavant. C'est le rêve de tout auteur ! Mais tu reconnais dans le même temps regretter que la phase de correction n'ait pas été plus approfondie. Je rejoins donc ma question précédente : les éditeurs de Fantasy sont-ils moins compétents que d'autres généralistes ou sont-ils moins exigeants en terme de qualité parce qu'il s'agit de Fantasy ? En outre, pour être ainsi édité rapidement et facilement, n'y a-t-il pas une bonne part de chance ?

Enfin, tu changes régulièrement d'éditeur. Est-ce gênant d'avoir la bougeotte ? N'y a-t-il pas de concurrence implicite qui s'établit avec soi-même ? N'as-tu donc lié aucune relation privilégiée avec ton premier éditeur ?

En te remerciant à l'avance de tes différentes réponses.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeLun 11 Juin 2012 - 0:30

Bonjour Sunny Blue,

merci pour tes questions.

Citation :
En écho à ta première trilogie, laquelle est présentée concomitamment sur le forum, il est courant de lire qu'une bonne partie de jeu de rôles fait un mauvais roman. Qu'en penses-tu ? Comment t'y es-tu pris pour rendre une soirée entre amis digeste pour le lecteur ?
Je ne pense pas qu'il y ait de lien entre le jeu de rôle et la qualité du roman. Je pense plutôt qu'il y a un lien à faire entre premier roman et qualité du roman. Certains auteurs (un nombre non négligeable d'entre eux a je crois commencé par le jeu de rôle) réussissent à marquer les esprits tout de suite, avec un style de folie, un univers incroyable. D'autres font une entrée plus modeste. Je suis lucide, je m'inscris évidemment dans ces derniers. Cela n'a pas empêché de nombreux lecteurs d'aimer Ervalon, même si évidemment l'histoire comme le style sont améliorable, j'en suis conscient aussi (ah, les premiers romans ...).

Je n'ai pas écrit Ervalon dans le but d'être édité. Je l'ai écrit pour garder trace de l'histoire que j'avais racontée, et que j'avais partagé avec mes amis. Une histoire que j'ai aimé et que j'aime toujours énormément. Une histoire de valeurs, de sacrifices, d'amitié, de défaites et de victoires. C'est ça que je raconte dans Ervalon. Je n'y vois donc aucune différence, en termes de traitement, d'écriture ou autre, par rapport à mes autres romans. Dans ces derniers, j'ai profité de l'expérience acquise, bien sûr. Mais raconter une histoire reste ... raconter une histoire :).

Citation :
Tu avoues te consacrer plutôt à l'histoire en elle-même qu'à l'écriture. Est-ce à dire que tes romans ne sont pas très biens écrits mais conviennent ainsi à défaut de mieux ? Pourquoi, d'après toi, les éditeurs de fantasy française ne sont pas trop exigeants au niveau du style ?
aïe
Bon, ce n'est pas exactement, exactement ce que j'ai voulu dire. Pour moi, oui, un livre sans une histoire qui se tient, sans une histoire qui tient le lecteur, et bien ... ne m'intéresse pas. Je suis avant tout un lecteur et un raconteur d'histoire. Pas un écrivain. Je ne cherche pas à lire quelque chose de bien écrit, mais lire quelque chose qui m'emporte. Alors oui, ma priorité est absolument et sans équivoque l'histoire. L'écriture est (pour moi, évidemment) à son service. Cela ne veut pas dire que j'écris comme une bouse et que je m'en fiche :). Je reste amoureux des mots, des sons qu'ils forment. J'écris du mieux que je peux. Est-ce bien écrit, mal écrit ? Je vais être transparent, et ne pas parler en mon nom (parce que cela n'aurait aucune valeur, me concernant) : les critiques d'Ervalon n'étaient pas excellentes à ce sujet, celles de 2087 (mon dernier) sont plutôt unanimes : c'est bien écrit. Est-ce vrai, fauix ? Impossible à dire, tant cela est subjectif. Chaque lecteur aime un certain style, et se fait son propre avis, en fonction de ses goûts, de ses attentes, de la manière dont il peut être approché.

Je ne suis pas d'accord quand tu dis que les éditeurs de fantasy ne sont pas regardants sur le style. De nombreuses maisons sont intraitables là-dessus, par bonheur. D'autres, moins, en effet. Ca dépend de l'expérience des éditeurs, ça dépend des goûts et des couleurs , ça dépend évidemment aussi d'une stratégie commerciale (toujours le même souci de qualité vs quantité). Il est aussi connu qu'un auteur, en général, est un pari. Il ne réussit pas tout de suite (pas tout le temps, en tout cas), il n'arrive pas tout de suite au top de ses possibilités. Les éditeurs, peut-être (je dis peut-être car je n'ai pas la réponse), voient cela aussi. Les possibilités.

Citation :
Tu expliques aussi que tes romans ont fait l'objet de très peu de corrections et ont passé les comité de lecture comme une lettre à la poste alors que tu étais un parfait inconnu et que tu n'avais rien publié auparavant. C'est le rêve de tout auteur ! Mais tu reconnais dans le même temps regretter que la phase de correction n'ait pas été plus approfondie. Je rejoins donc ma question précédente : les éditeurs de Fantasy sont-ils moins compétents que d'autres généralistes ou sont-ils moins exigeants en terme de qualité parce qu'il s'agit de Fantasy ?
Mon éditeur de l'époque a-t-il estimé que mon texte était une perle ? (ok, même moi ça me semble difficile à croire :) ). Y a-t-i eu manque de temps, d'envie, y a-t-il eu incompréhension ? Je ne sais pas. Mais je suis convaincu qu'il s'agit d'un cas particulier. Qui arrive, certes. Mais qui ne doit pas être transformé en une généralité. Et qui, j'insiste, n'est même pas souhaitable. Tout le monde y perd : l'éditeur, l'auteur, la maison d'édition ... et le lecteur.

Citation :
En outre, pour être ainsi édité rapidement et facilement, n'y a-t-il pas une bonne part de chance ?
Si. Si, bien sûr. Je crie sur tous les toits que j'ai beaucoup de chance. Faudrait que j'apprenne à mentir, dire que je suis bourré de talent, le nouveau China Mieville ou Stephen King. Mais je ne sais pas mentir. Alors oui : j'ai eu de la chance, beaucoup même. Et maintenant, j'écris, j'écris, j'écris, du mieux que je peux, je mieux en mieux j'espère, ce qui durera tant que les éditeurs me suivront (ce qui, par chance :), est le cas pour l'instant).

Citation :
Enfin, tu changes régulièrement d'éditeur. Est-ce gênant d'avoir la bougeotte ? N'y a-t-il pas de concurrence implicite qui s'établit avec soi-même ? N'as-tu donc lié aucune relation privilégiée avec ton premier éditeur ?
Les maisons d'édition n'aiment pas même tous leurs oeufs dans le même panier (et je les comprends). Un auteur "jeune" est un risque. Il est donc rare qu'une maison prenne le risque de sortir plusieurs romans de même auteur tout de suite, ce qui explique pourquoi nous sommes nombreux à travailler pour plusieurs maisons différentes. Nos styles, nos histoires changent aussi, et peuvent ne pas coller avec les lignes éditoriales. Tout ça constitue plein de bonnes raisons pour une maison de ne pas retenir tout de suite ses auteurs (sauf coup de foudre réciproque), et pour un auteur d'essayer d'aller voir ailleurs.
Pour être honnête, oui, évidemment, j'aurais aimé construire une relation privilégiée avec mon premier éditeur. Mais cela ne s'est pas fait, pour plein de raisons. Ce n'est pas grave, au final. Ces liens, je les tisse peu à peu avec les autres éditeurs avec qui je suis amené à travailler, et c'est tout aussi bien.
Avoir la bougeotte est au final un avantage je trouve. On rencontre beaucoup de personnes, d'avis différents lors des corrections. J'ai beaucoup appris grâce à ça. Et fait certaines belles rencontres.

Citation :
En te remerciant à l'avance de tes différentes réponses.
Merci pour tes questions sans langue de bois :).

David
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeLun 11 Juin 2012 - 1:06

Bonjour,

Citation :
Un auteur "jeune" est un risque. Il est donc rare
qu'une maison prenne le risque de sortir plusieurs romans de même
auteur tout de suite, ce qui explique pourquoi nous sommes nombreux à
travailler pour plusieurs maisons différentes.

Je trouve cette conclusion un peu cavalière, si je puis me permettre.

Un jeune auteur est un réellement un risque lors de la sortie de son premier ouvrage.
Si cette sortie est validée par un succès, je ne vois pas en quoi enchaîner avec un autre titre peut constituer un risque plus important encore.


Citation :
Je ne cherche pas à lire quelque chose de bien écrit, mais lire quelque chose qui m'emporte.

Et pourtant, pourtant, la manière dont est écrit une histoire contribue à emporter le lecteur justement. Faire passer les sentiments justes, dépeindre les choses telles qu'elles sont, transmettre une atmosphère... tout ça ne dépend que d'une chose : la qualité d'écriture.
Une bonne histoire écrite avec les pieds ne pâtit-elle pas du manque de couleurs qui en découle ?
Et puis, passer ainsi à côté de la part de lecteurs qui ont besoin d'un mariage réussi entre style et intrigue n'est-il pas dommage ?

Parce qu'au final, le lecteur peu exigeant sur la qualité d'écriture lira tout aussi bien la même histoire bien écrite, n'est-ce pas ?

Tu ne parais pas satisfait de ta trilogie en terme de qualité.
Envisages-tu une réécriture de ces trois ouvrages pour corriger le tir ?

Rêveusement,
Foenidis
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeLun 11 Juin 2012 - 1:23

Bonjour Foedinis !

Citation :
Je trouve cette conclusion un peu cavalière, si je puis me permettre.
Pas de souci, on est là pour ça :).

Citation :
Un jeune auteur est un réellement un risque lors de la sortie de son premier ouvrage.
Si cette sortie est validée par un succès, je ne vois pas en quoi enchaîner avec un autre titre peut constituer un risque plus important encore.
Le succès d'un livre ne se mesure / sent en général que plusieurs mois après sa sortie. L'auteur, entre temps, a parfois déjà écrit un autre roman (cela a été mon cas, par exemple). Et le statut de "jeune" auteur ne part pas après le premier livre sorti. Il peut durer longtemps ...

Citation :
Et pourtant, pourtant, la manière dont est écrit une histoire contribue à emporter le lecteur justement. Faire passer les sentiments justes, dépeindre les choses telles qu'elles sont, transmettre une atmosphère... tout ça ne dépend que d'une chose : la qualité d'écriture.
Je suis complètement d'accord avec toi. Mais ne t'est-il jamais arrivé de lire un livre superbement écrit et juste ... chiant tellement il ne se passe rien ? Moi, si. Et, honnêtement, je préfère quelque chose de moins bien écrit mais dont il me tarde de tourner la page qu'une histoire soporifique. Mais cela n'engage que moi, bien sûr.

Citation :
Une bonne histoire écrite avec les pieds ne pâtit-elle pas du manque de couleurs qui en découle ?
Et puis, passer ainsi à côté de la part de lecteurs qui ont besoin d'un mariage réussi entre style et intrigue n'est-il pas dommage ?
J'insiste. Je ne dis pas qu'il faut écrire n'importe comment. Je dis juste, qu'à mon avis, l'histoire est plus importante que le style. Mais je ne dis surtout pas qu'on peut écrire n'importe comment sous prétexte qu'on a une bonne histoire. Et je ne le pense pas, non plus :).

Citation :
Tu ne parais pas satisfait de ta trilogie en terme de qualité.
Envisages-tu une réécriture de ces trois ouvrages pour corriger le tir ?
La satisfaction est l'ennemie du progrès. Je pense qu'on peut toujours faire mieux, en apprenant, en progressant, en prenant du recul.
Est-ce que j'aimerais ré-écrire Ervalon ? Oui, sans doute. Parce que l'histoire le mérite, je pense. Ce sujet de la qualité des premiers romans est assez courant. Ca tracasse beaucoup les auteurs qui ont sorti quelques livres. Et j'en fais partie, oui (des gens tracassés).
Maintenant se pose le problème du temps, et des éditeurs. A ma connaissance, ce projet n'intéresserait pas d'éditeurs. Et j'avoue que je préfère focaliser mes efforts sur toutes les histoires qu'il me reste à écrire. Je cours après le temps.

David
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeLun 11 Juin 2012 - 1:33

Citation :
Mais ne t'est-il jamais arrivé de lire un livre superbement écrit et juste ... chiant tellement il ne se passe rien ?

Non.
Je fais partie de cette catégorie de lecteurs aussi exigeants sur la qualité du style que de l'histoire.
Une livre bien écrit mais vide... je laisse tomber.
Une histoire qui paraît bonne, mais trop mal écrite... je laisse tomber.

Un livre chiant n'est pas un bon livre, point barre.

Et, ce qui peut être dramatique pour un auteur qui a eu la malchance de tomber sur un éditeur peu exigeant, il est clair que je ne vais pas chercher à lire les autres ouvrages d'un auteur qui m'aura déçue.
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David Bry
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeLun 11 Juin 2012 - 1:39


Citation :
Un livre chiant n'est pas un bon livre, point barre.
Aucun débat là-dessus.

Citation :
Et, ce qui peut être dramatique pour un auteur qui a eu la malchance de tomber sur un éditeur peu exigeant, il est clair que je ne vais pas chercher à lire les autres ouvrages d'un auteur qui m'aura déçue.
D'où mon conseil pour les auteurs en herbe. Ne négligez pas cela. Surtout pas.

David
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeMer 13 Juin 2012 - 0:06

C'est amusant, j'allais te demander de quelle façon la musique a impacté ton œuvre, et aussi si ton avatar était la couverture de 2087, et puis j'ai eu mes réponses.
Je regardais l'émission de No Life, "Rêves et cris", afin de voir l'interview d'une copine. J'ai poursuivi mon visionnage et qui vois-je surgir à 16 minutes ? David Bry. ^^

C'est intéressant de t'entendre parler de ton livre, même si tu sembles un tantinet mal à l'aise par moment. ;) J'en profite pour joindre un lien vers le replay de l'émission poux ceux que ça intéresse.

Rêves et cris du 26 mai 2012

Je voulais aussi te remercier de t'être prêté au jeu de l'interview sur Rdf, et j'en profite pour ajouter une question :
Quand tu parles du poids du passé qui influence les actes de tes personnages, nous sommes bien d'accord, nous parlons d'un héritage éducationnel/social etc. ? (sous-entendu, pas d'un héritage "génétique", mystique ou que sais-je d'autre qui soit indépendant du contexte social)
Cette question me taraude également à travers mes écrits. Je pense que j'essaierai de me pencher sur tes bouquins.
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeMer 13 Juin 2012 - 1:22

lol !
J'avoue que sans vouloir voir la suite, j'aurais tourné les talons à l'ouverture de l'émission tant le générique est rasoir et la première lecture complètement dénuée d'intérêt... sueur

Ils auraient voulu décourager les gens de regarder la suite qu'ils ne se seraient pas pris autrement... :lol:

Bref, heureusement, j'ai quand même continué... et effectivement, j'ai trouvé l'interview de David Bry fort sympathiques, comme celles des autres auteurs d'ailleurs, sauf pour l'anglais en dernier qui parle vraiment très très mal de son bouquin... ça donne pas envie de le lire, heureusement pour lui que le journaliste rattrape le coup ensuite... :P

Rêveusement,
Foenidis
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeMer 13 Juin 2012 - 9:51

Salut ABK !

Citation :
C'est intéressant de t'entendre parler de ton livre, même si tu sembles un tantinet mal à l'aise par moment.
En effet, l'exercice de l'interview "télévisée" n'est pas le plus simple. J'ai déjà peur de raconter des conn.... par écrit, quand je peux revenir en arrière et effacer ce que j'ai pu raconter, mais devant une caméra ... je suis tout démuni ! Surtout qu'on n'a pas les questions à l'avance. C'est mieux ainsi, bien sûr, mais ... ça stresse :). Content en tout cas si cela a pu t'intéresser.

Citation :
Quand tu parles du poids du passé qui influence les actes de tes personnages, nous sommes bien d'accord, nous parlons d'un héritage éducationnel/social etc. ? (sous-entendu, pas d'un héritage "génétique", mystique ou que sais-je d'autre qui soit indépendant du contexte social)
C'est exactement ça. Failles a 3 héros principaux. Le premier est Elessan, capitaine griffonnier, fils d'un général mort héroïquement lors de la dernière guerre. Le second est Cressen, un homme ailé, fils d'un traître qui a justement sévi lors de cette même guerre, qui subit le poids de cet héritage et n'en supporte pas la honte. Le troisième est une femme, Lahée, qui va elle aussi, un peu comme Cressen, devoir prendre en compte les décisions (erreurs ? :roll:) parentales.
Ce qui m'a intéressé dans cette histoire, ce que j'ai [entre autres] voulu raconter, c'est comment ces "bagages familiaux" interfèrent avec nos vies, nos décisions, dans quelle mesure ils font de nous ce que nous sommes. Pas énormément finalement, je crois, loin de là. Après, à chacun de se faire sa propre opinion. J'ai été à ce sujet surpris des réactions de certains lecteurs.
Mais c'est aussi ce qui fait l'intérêt de partager une histoire : chacun la ressent à sa manière.

David
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MessageSujet: Re: Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard.   Rencontre avec l'auteur David Bry, pour son livre Failles aux éditions Asgard. Icon_minitimeMer 13 Juin 2012 - 9:53

@Foenidis
Citation :
j'ai trouvé l'interview de David Bry fort sympathique
Merci !
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