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| | Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. | |
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+9Sarah Demers anna yissa Akram Le_conteur Ernestoo Fantasy-Editions Enroga Plumedesable olivier.lusetti 13 participants | |
Auteur | Message |
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olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 12:09 | |
| Bonjour à tous, Je suis très fier de vous fournir le fruit de plusieurs années de travail. J'espère que ce livre vous sera aussi utile que son élaboration le fut pour moi. Bibliographie : Aristote, Poétique. Les classiques de Poche. Albalat (Antoine), Comment il faut lire les Auteurs Classiques français. Librairie Armand Colin. Albalat (Antoine), La formation du style par l’assimilation des auteurs. Librairie Armand Colin. Albalat (Antoine), Comment il ne faut pas écrire. Librairie Plon. Albalat (Antoine), Le travail du Style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains. Armand Colin. Albalat (Antoine), Le mal d’écrire. Ernest Flammarion. Albalat (Antoine), Les ennemis de l’Art d’Écrire. Librairie universelle. Albalat (Antoine), L’art d’écrire enseigné en vingt leçons. Librairie Armand Colin. Albalat (Antoine), Comment on devient écrivain. Plon-Nourrit et Cie. Barthes (Roland), Le degré zéro de l’écriture suivi de nouveaux essais critiques. Point. Buffon, Discours sur le style prononcé à l’Académie française. Brooks (Terry), Comme par Magie. Bragelonne. Dupuy (Ernest), Victor Hugo : l’Homme et le poète. Société française d’imprimerie & de librairie. Field (Syd), Comment reconnaître, identifier et définir les problèmes lié à l’écriture de scénario. Dixit. Field (Syd), Scénario. Les bases de l’écriture scénaristique. Dixit. Genette (Gérard), Discours du récit. Essais. Points. George (Elisabeth), Mes secrets d’écrivain. Pocket. Glachant (Paul et Victor), Essai critique sur le théâtre de Victor Hugo. Librairie Hachette. Goujon (Francine), Brouillons d’écrivains du manuscrit à l’œuvre. Flammarion Anthologie. King (Stephen), Écriture : Mémoires d’un métier. Albin Michel. Léon-Garcia (Marise), Écrire son scénario. Manuel pratique. Les questions que vous devez vous poser. Dixit. Le Lay (Yann), Savoir rédiger. Larousse les indispensables. Akers (William.M), Votre scénario est bon pour la poubelle ! 100 pistes pour le rendre formidable. Dixit. McKee (Robert), Story. Dixit. Stefanik (Richard Michaels) Les clés des grands succès cinématographiques. Dixit. Pochard (Mireille), Écrire une nouvelle et se faire publier. Eyrolles. Polit (Georges), Les Trente-six situations dramatiques. D’Aujourd’hui. Propp (Vladimir), Morphologie du conte. Points. Reuter (Yves), L’analyse du récit. Armand Colin. Richaudeau (François), Écrire avec efficacité. Albin Michel. Rondelet (Antonin), L’Art d’écrire. Louis Vivés, libraire-éditeur. Card (Orson Scott), Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction. Bragelonne. Card (Orson Scott), Personnages & Point de vue. Bragelonne. Singer (Linda) Créer des personnages inoubliables. Dixit. Singer (Linda) Faire d’un bon scénario un scénario formidable .Dixit. Singer (Linda), Adapter un livre pour le cinéma ou la télévision. Dixit. Snyder (Blake) Les règles élémentaires pour l’écriture d’un scénario. Dixit. Timbal-Duclaux (Louis), Construire des Personnages de Fiction. Écrire aujourd’hui. Truby (John), L’anatomie du scénario. Nouveau Monde. Vonarburg (Elisabeth), Comment écrire des histoires. Griffons d’argile. Vogler (Christophe), Le guide du scénariste. Dixit. Les cinquante premières pages de mon essai sont en libre accès à ces adresses : http://fr.calameo.com/read/0026117868b09a29e635f http://librairie.immateriel.fr/fr/read_book/9791092557077/004 En attendant la version brochée, vous pouvez vous procurer sa version numérique au prix de 3.99 € dans la sélection des quelques adresses ci-dessous : http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9791092557077/comment-mieux-ecrire-raconter-une-histoire-et-reussir-sa-fantasy http://read-and-go.orange.fr/livres/l/69093 http://www.kobobooks.fr/ebook/Comment-mieux-%c3%a9crire-raconter-une/book-re-F4Ucn5kKQK7jKWdUY7w/page1.html https://www.bookeenstore.com/fr/ebook/9791092557077/comment-mieux-ecrire-raconter-une-histoire-et-reussir-sa-fantasy-methode-olivier-lusetti-fantasy-editions-rcl https://itunes.apple.com/fr/book/id687682489 http://www4.fnac.com/a6356993/Art-et-Fantaisie-Methode-Comment-mieux-ecrire-raconter-une-histoire-et-reussir-sa-Fantasy-Olivier-Lusetti#FORMAT=ePub http://www.amazon.fr/dp/B00EIEHPU2 Je vous remercie pour votre attention. Pendant toute une semaine, pour ceux qui le veulent, je me prêterai au jeu des questions-réponses portant sur le style, la structure, les personnages, l’histoire, en répondant par des extraits courts puisés dans mon ouvrage. Vous pourrez ainsi mieux juger de son intérêt. C'est aussi possible en MP. Amicalement Olivier. 
Dernière édition par olivier.lusetti le Mar 8 Oct 2013 - 14:10, édité 2 fois | |
|  | | Invité Invité
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 12:21 | |
| Tout d'abord, bravo pour la compilation de tous ces conseils d'écriture... de quoi nous économiser à tous de laborieuses recherches.  Puisqu'on a droit aux questions réponses, pourrais-tu en dire un peu plus ici sur les mécanismes du fameux "montrer plutôt que raconter" qui restent bien obscurs pour nombre d'apprentis écrivains ? Rêveusement, Foenidis |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 12:30 | |
| He bien Dame feu, c'est avec joie que je me prête à ce jeu :Chapitre IV Comment structurer globalement son histoire ? Toute histoire est racontée, narrée. On distingue deux grands modes narratifs : le raconter et le montrer. Dans le premier la médiation du narrateur (celui qui dans le texte raconte l’histoire) n’est pas masquée. Elle est visible, apparente. Le lecteur sait que l’histoire est racontée. « Le lecteur n’a peut-être pas oublié qu’un moment avant d’apercevoir la bande nocturne des truands, Quasimodo, inspectant Paris du haut de son clocher, n’y voyait plus briller qu’une lumière, laquelle étoilait une vitre à l’étage le plus élevé d’un haut et sombre édifice, à côté de la Porte Saint-Antoine. Cet édifice, c’était la Bastille. Cette étoile, c’était la chandelle de Louis XI. » (V. Hugo, Notre-Dame de Paris.) Dans ce mode, les scènes ont une nette tendance au résumé et se caractérisent par une visualisation moindre. « Les deux semaines qui précédèrent le mariage laissèrent Jeanne assez calme et tranquille comme si elle eût été fatiguée d’émotions douces. » (Maupassant, Une Vie) Dans le second mode narratif, celui du montrer, tout est fait pour donner au lecteur l’impression que l’histoire se déroule sans distance, sous ses yeux, en temps réel. Les paroles semblent directement prononcées par les protagonistes où prédomine le style direct. Les scènes se caractérisent par une visualisation forte, accompagnée de personnages et d’une abondance de détails. On fortifie l’effet de réel. Même si les deux modes se mélangent dans un texte, un auteur de récits d’aventure, de science-fiction ou de fantasy devra utiliser le plus souvent le mode narratif du montrer. Il est la boussole indiquant le nord de l’immersion et de l’action. Montrer a l’avantage de produire une impression, dire ne suscite que peu en comparaison. Voyez cet autre extrait de Notre-Dame de Paris : (...) Flaubert voulait donner aux lecteurs une impression de stupeur, et qu’on se demandât en fermant le livre comment cela s’était fait. Une des difficultés dans le mode du montrer est d’éviter de rompre de façon trop nette le récit et de faire que la description ne soit pas assumée par l’auteur d’une manière visible. Pour ce faire, on efface au maximum les signes démarcatifs de son intervention. Ainsi, pour motiver la peinture d’un décor et tenter de mieux l’intégrer, les romanciers (mouvement des naturalistes) délèguent la prise en charge de ces séquences aux personnages. Ils utilisent leur vision, leur parole, leur action. Ce dispositif se complète par un système de justification amenant une pause dans l’histoire. Les moyens pour y parvenir sont multiples, comme l’arrivée en avance du héros ou le besoin de se reposer. Ils se renforcent aussi par un lieu ou endroit propice (une hauteur, une fenêtre) et une situation spécifique (découverte d’un habitant d’un pays étranger, capture d’une créature ennemie) permettant l’échange d’informations géopolitiques. 39 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasyLes digressions que l’auteur utilise pour passer des informations nécessaires sur son monde et qui transitent par le prisme des personnages doivent toutes posséder un lien logique, naturel, avec le protagoniste, tels son ambition, sa fonction, ses souvenirs, ses projets, etc. Pour les rendre dynamiques, on doit entendre, reconnaître la voix du héros (comme un tic de langage), entrecouper le débit instructif par des réflexions propres à l’intervenant, sentir ses interrogations, ses préoccupations. On doit donner l’impression du suivi réel d’une véritable pensée. Et l’on ne s’autorise à passer du coq à l’âne qu’une fois trouvées des transitions cohérentes. Les informations que vous donnez sur votre univers ne devraient jamais couper une scène d’action. Elles ne devraient pas plus tomber comme un cheveu dans la soupe, mais se déduire des éléments qui entourent et des événements qui arrivent au personnage. L’explication jamais téléphonée, mais coulée de source, naturelle. L’on devrait beaucoup s’inspirer de l’analogon — élément faisant partie d’une analogie. Penser que les propos naissent de la situation et réfléchir au rapport de similitude entre des objets différents. Par exemple, une discussion animée entre un maître et son élève dans un bar peut par analogie renvoyer à la dernière dispute, vieille de dix ans, de votre protagoniste avec son père. Et ainsi vous offrir le moyen d’ouvrir sur le passé de votre héros, en ce moment assis à une table et buvant sa bière. Dans la description suivante, issue de La Bête humaine de Zola, seul le talent reste visible, l’auteur brille par son absence. (...) Amicalement Olivier  | |
|  | | Plumedesable Ecrivain Elfique


Messages : 1987 Date d'inscription : 25/05/2012
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 20:20 | |
| Voilà un exposé très intéressant Beaucoup de choses sont dites là dedans, c'est très dense. Q1 : Est-ce que tu peux nous faire un petit tour d'horizon des points de vue utilisables dans un roman, puisque ce sujet a été abordé ailleurs et intéresse aussi beaucoup d'écrivains en herbe? Q2 : Peux-tu nous donner aussi ta vision de ce qu'est un évènement déclencheur? ( À quel moment commencer son roman?) Et encore bravo pour ce travail de titan! | |
|  | | Enroga Auteur Magique


Messages : 954 Date d'inscription : 05/12/2012 Age : 34 Localisation : Au pays des rêves...
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 21:20 | |
| Félicitations Olivier pour cet ouvrage qui semble bien complet.
Moi j'aurais des questions plutôt générales :
Comment t'es venu cette envie d'écrire un essai sur la meilleure façon d'écrire ?
As-tu fait des recherches, si oui quelles sont tes sources principales ?
Que t'as apporté l'écriture d'un essai comme celui-ci ? J'imagine que tu as découvert de nouvelles techniques ou que lors de tes recherches une petite lumière dans ton esprit a pu s'allumer pour indiquer que quelque chose qui paraissait abstrait s'est soudain révélé plus clair... Aurais-tu un exemple de découverte personnelle à nous proposer ?
Ah et dernière chose : penses-tu qu'il existe des codes d'écriture spécifiques à la Fantasy ? As-tu mis l'accent sur ces codes ou cet ouvrage est-il ouvert à tous les genres littéraires sans distinction ?
Bon ça fait pas mal de questions, je n'ai jamais lu d'essai et je ne connais pas bien ce genre donc je suis assez curieuse. Encore bravo pour cet ouvrage et ton investissement personnel afin d'aider au mieux les écrivains !
Bonne journée !
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|  | | Plumedesable Ecrivain Elfique


Messages : 1987 Date d'inscription : 25/05/2012
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 22:52 | |
| C'est vrai que parfois, quand on lit ces conseils et tout, ça paraît très abstrait et on n'arrive pas bien à voir ce que concrètement ça représente. Je m'en rends bien compte parce que lorsque je relis des pages d'un de ces livres que j'avais lu il y a un an, hé bien je me dis, mais oui, là c'est plus clair!!! Bon, ce n'est quand même pas une ampoule qui s'allume dans ma tête, disons une petite bougie, c'est déjà mieux que le noir total! | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 23:10 | |
| Bonjour chère Plumedesable,
Pour répondre à ta question de l'incident déclencheur :Chapitre II Par où commencer son manuscrit ? Il faut d’emblée intéresser le lecteur à votre oeuvre de peur que, distrait par l’environnement des concurrents (pile de manuscrits dans une maison d’édition, pile de livres dans les librairies, choix pléthorique de lecture numérique à un clic), il ne vous abandonne. D’où l’importance de la première phrase et des premiers paragraphes. Donnez de la couleur à vos mots, de la force à vos idées, du relief à vos descriptions. Il est essentiel de vous assurer que votre début crée le besoin, que votre fin va satisfaire. Il faut chercher à susciter l’intérêt. On doit veiller à ce que l’ouverture du roman soit exaltante ou prometteuse d’excitation. Qu’elle intrigue ou qu’elle captive le lecteur, nous devons tout faire pour l’accrocher et ensuite le garder. Donc, ouvrir l’histoire de telle sorte qu’il poursuive la lecture. On doit aussi gérer l’exposition. Son but ? Donner dès le début des informations au lecteur pour qu’il sache quelle histoire il va lire. Trop d’informations amènent la confusion, pas assez, l’ennui et l’impatience. Comme les univers de fantasy et de science-fiction diffèrent du monde connu, il faut dire en quoi consistent ses règles et montrer l’étrangeté de l’endroit. Le lecteur doit connaître de qui et de quoi parle l’histoire. On doit également la commencer au plus près de l’élément déclencheur qui vient casser l’équilibre. Soit avant son apparition, avec une présentation simultanée de la situation, des intérêts et des personnages précédant le coup d’envoi de l’histoire, soit juste au début de l’arrivée de l’élément déclencheur qui occasionne le démarrage de l’histoire que le lecteur découvre en temps réel. Ou juste après le début de la rupture de l’équilibre, du statu quo. La balle du conflit est alors en jeu et le lecteur plonge en pleine action. Note : Placer son personnage à un point de crise existentielle ou économique peut l’amener plus facilement à diriger sa vie dans de nouvelles directions et le rendre plus vulnérable au changement. Vous devez vous assurer qu’un accident central vous aide à tenir toutes les promesses de votre histoire et la structure vers un climax clair, dans une ligne qui progresse et non répétitive, afin de pleinement exploiter son potentiel. Surtout, évitez accumulation de clichés et perte de toute vraisemblance. Demandez-vous quel est le P.E.R.E de votre histoire ? Tout récit contient ces quatre éléments : Le P de personnage. Le E d’événement. Le R de réflexion. Le E d’exploration. Trouver la majuscule dominante c’est connaître l’esprit de votre lettre et bien attaquer son en-tête. L’histoire de personnage qui raconte la transformation du rôle d’un individu dans la communauté devrait démarrer près du point où il commence à essayer de changer de statut et se terminer quand la lutte, la résistance à cette mutation cessent. Si votre histoire parle d’exploration, de découverte d’un monde, d’une civilisation, elle devrait s’amorcer quand le protagoniste arrive dans la contrée étrange et se conclure à l’instant où il la quitte. Dans une histoire de réflexion. Qui a tué ? Pourquoi ce peuple a-t-il disparu ? Qui a volé le sceptre ? Le récit devrait débuter en soulevant une question de l’enquêteur et se terminer une fois la réponse donnée. Dans une histoire d’événement qui raconte que l’ordre du monde bascule, l’histoire devrait commencer non à l’instant où le monde plonge dans le chaos, mais au moment où le personnage dont les actions sont les plus cruciales se trouve impliqué. Elle s’achève quand un ordre nouveau est établi ou l’ancien restauré. Amicalement Olivier | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 23:22 | |
| Chère Plumedesable,
Je te remercie de ton intérêt et je réponds à ta question :Q1 : Est-ce que tu peux nous faire un petit tour d'horizon des points de vue utilisables dans un roman, puisque ce sujet a été abordé ailleurs et intéresse aussi beaucoup d'écrivains en herbe? Chapitre VII Réussir une scène : une question de point de vue ? Une histoire se raconte par un narrateur (l’auteur), soit présent à l’intérieur — il la conte, il en est le sujet —, ou complètement absent, s’effaçant au profit de sa création, tel un démiurge désintéressé de son invention. Mais quel que soit son choix, un roman est toujours une question de point de vue. Un choix réaffirmé à chaque scène. Chaque scène se déroule à un moment et dans un lieu précis. Cependant, au fur et à mesure que le lecteur imagine les événements dépeints, l’écrivain change son espace narratif pour mieux lui faire voir l’action. C’est ce que l’on nomme le point de vue, l’angle physique et restrictif dans l’information, que l’auteur prend afin de décrire le comportement des personnages, leur interaction entre eux et avec l’environnement. Ce choix du point de vue influence d’une manière capitale la façon de réagir du lecteur. La force unique et l’émerveillement que procure le roman, — là où la prose du livre réussit le mieux —, consistent en la dramatisation d’un conflit intérieur. Le théâtre maîtrise parfaitement et avec grâce la dramatisation des conflits personnels, le cinéma donne toute sa splendeur aux conflits en prises avec l’extérieur, mais seul le roman peut faire atteindre à la vie intime d’un protagoniste cette densité incroyable. Le point de vue interne. Le point de vue que l’auteur doit utiliser pour parvenir à atteindre cette vie intime est la focalisation interne (à proscrire pour écrire un scénario, on ne peut montrer une introspection avec une caméra). Elle permet de mieux comprendre les personnages, car la narration est racontée à travers leur regard et leurs sentiments. Les descriptions peuvent se peindre aux couleurs des états d’âme du protagoniste. Ses réflexions peuvent se répandre directement dans le corps du texte (discours direct libre) en interposant ou pas des verbes comme : « penser, dire, voir », avec didascalies et incises. Il est à noter que la focalisation interne ne nécessite pas l’emploi automatique du « Je » narrateur. (...) Remarque : au cours d’un roman, la focalisation peut changer d’un protagoniste à l’autre. Il faut donc garder à l’esprit que le point de vue interne doit distinguer les personnages entre eux. Aucun de nous dans le monde réel n’utilise le même vocabulaire, une identique intonation, ou un semblable phrasé. Ces singularités proviennent des divergences constatées entre un caractère ou une attitude, mais aussi sans doute des différents niveaux d’études, âges, expériences, environnement, état de santé, travail, et des valeurs morales. Bref de tout ce qui nous rend unique en tant qu’être humain. Les voix narratives des personnages du roman doivent donc, à l’instar de la vraie vie, se percevoir distinctement. (...) Le point de vue externe. Depuis que le cinéma existe, les dramaturges et les romanciers ont vite compris la difficulté de ce défi : retranscrire sur scène ou sur le papier ce que le cinéma réalise de mieux. Pourtant le célèbre style cinématographique de Flaubert a été développé bien avant l’apparition du cinéma. La fluidité des textes de Shakespeare à travers le temps et l’espace, cette imagination essentiellement visuelle, demeure ce rêve que toute caméra espère saisir. Car ces grands conteurs ont toujours su que l’adage « montrez, ne racontez pas » est la tâche créative la plus importante : montrer la respiration 75 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasydu monde, dans ses comportements naturels, pour exprimer la complexité de la vie humaine, et ce, sans la raconter. En une phrase, c’est écrire visuellement et dramatiquement. Le point de vue que l’auteur doit donc utiliser — pour tendre au compte rendu, magnifié par le style — est la focalisation externe (idéale pour rédiger un scénario). La narration prend uniquement en compte ce qu’on en perçoit de l’extérieur. Toute appréciation ou interprétation subjective exclue, les événements semblent se dérouler devant l’objectif d’une caméra — l’oeil du lecteur — qui se contente de les enregistrer, sublimés par le brio des mots. C’est le point de vue majeur du suspens — on ne connait que ce que l’on voit —, le point de vue privilégié de la description, qui se dévoile sans intermédiaires. Le lecteur, seul face à la création de l’auteur, devient l’unique témoin de son talent. (...) Le point de vue de la scène. Dans son livre Adventures in the Screen Trade, William Goodman, lauréat de deux oscars — l’un pour le scénario original de Butch Cassidy et le Kid et l’autre pour celui des Hommes du président — s’interroge sur le meilleur endroit pour commencer une scène. Afin d’illustrer sa théorie, il donne cet exemple : « Vous écrivez une scène dans laquelle un journaliste interviewe une personne et que cela se présente ainsi : le journaliste arrive sur le lieu du rendez-vous. Les deux personnages font connaissance. Après quelques instants, le journaliste recommande de commencer l’entretien. Il allume son magnétophone, prend son carnet et pose ses questions. Ils échangent des propos puis le journaliste, satisfait, met un terme à la conversation. Il stoppe son enregistrement, il remercie son interlocuteur, il ramasse ses affaires et il se prépare à partir. Il salue son hôte et se dirige vers la sortie. Mais une fois parvenu à la porte, il s’arrête soudain, comme saisi d’une arrière-pensée et s’exclame, « Ah, au fait, une dernière question ». Quel est le meilleur moment pour commencer la scène ? Lorsque le journaliste arrive ? Quand il branche son magnétophone ? Au cours de l’entretien ? À la fin ? 77 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy
À aucun de ces moments, d’après Goldman. Il pense qu’il faut démarrer cette scène lorsque le journaliste est sur le point de partir et se souvient « d’une dernière question ». (...) Le point de vue omniscient est parfaitement adapté aux scènes de transition utilisées pour changer le contexte spatio-temporel (temps historique et lieu des événements) du protagoniste. Transporter un personnage d’un point à un autre en direct serait long, gâcherait le rythme, le plaisir du lecteur et éveillerait son ennui. Comme le récit doit progresser — en évitant l’inutile — vers le conflit ou le but secondaire suivant, on peut expédier le banal avec ce genre de transition omnisciente : Après des jours de voyages sans surprise, ils arrivèrent en vue de leur destination. Attention, cependant, à cette facilité offerte par ce point de vue, qui légitime de sauter à travers le temps et l’espace pour prendre ici et là des bribes d’informations et simplifier l’exposition. Il peut bien vite donner une histoire qui a tendance à proliférer dans tous les sens et à perdre beaucoup en tension. L’un des soucis de la focalisation zéro réside aussi dans sa complaisance à apporter des informations non vécues ou déduites par les protagonistes (leurs actions, leurs pensées, les gens et lieux parcourus). Ces renseignements ainsi obtenus dissipent l’illusion du vrai, diminuent l’effet du réel, le musellent. L’autre problème c’est qu’il permet au lecteur de suspendre son incrédulité, en sentant le narrateur, l’écrivain, derrière les lignes, même si celui-ci peut en jouer 79 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasyen s’invitant abruptement dans la narration, un peu comme un monologue de théâtre. Un narrateur omniscient n’a pas d’intérêt dramatique — il sait tout ce qui s’est déroulé —, mais il peut, s’il conserve en lui une importante faiblesse insurmontable — sauf à partager son histoire douloureuse —, gagner en puissance dramatique. Le narrateur (celui qui conte l’histoire) devient alors personnage à part entière. L’acte de narrer se coiffe d’un accent héroïque renforcé, si repenser au passé lui procure une grande révélation sur lui-même, et l’oblige à prendre une décision morale. Mais là encore, gardons à l’esprit que la mort ne permet pas de mieux comprendre notre vie, seul le fait d’agir comme si on allait mourir le permet ; aussi l’idée de terminer par le dévoilement du narrateur décédé diminuera tout effet dramatique. N’oublions pas : ce sont les personnages qui font avancer l’histoire. Il est donc normal de désirer suivre leur point de vue et non celui de l’auteur. Lui, nous le voulons ciselant les lèvres des protagonistes, nous confectionnant des actions pour découvrir leur vraie nature, mais nous ne souhaitons pas l’entendre directement. (...) Peut-on changer de point de vue dans différentes scènes à n’importe quel moment ? Au cours de la période néoclassique (1750-1850), le théâtre français a obéi strictement aux Unités : une série de conventions. Celles-ci réduisaient la représentation d’une pièce à une action élémentaire ou à une intrigue qui se déroulait dans un même lieu pour une durée limitée au temps nécessaire pour la réaliser. Mais les Français ont pris conscience qu’à l’intérieur de cette unité de temps ou d’espace les entrées et les sorties des personnages principaux modifiaient radicalement la dynamique des rapports et permettaient de construire des tableaux différents. Par exemple, dans un jardin, deux jeunes amants jouent une scène ensemble, puis la mère de l’un d’entre eux les découvre. Sa venue altère tant les relations des protagonistes que cela crée une nouvelle scène. Ce trio a une scène, puis le jeune homme les quitte. Son départ réorganise le lien causal entre la mère et sa fille de telle façon que les masques tombent. Une autre scène commence. Un chapitre distinct, un saut de ligne ouvrant sur un autre lieu, l’arrivée d’un tiers, peuvent amener une nouvelle scène qui peut bénéficier d’un point de vue différent : c’est le moment idéal pour en changer. Les variations de « point de vue » (ou focalisation variable), qui se produisent au cours d’un récit structuré dans un contexte logique, forment le fond du contrat entre vous et votre lecteur, établissant une base sur laquelle vous construisez votre roman. En rompre la cohérence est une infraction, une dissonance dans la tonalité de l’ensemble. Ainsi, le public scrupuleux de vraisemblance n’acceptera pas, une fois vos règles fixées sur les points de vue, que vous les brisiez comme bon vous semble. Le lecteur ouvrira les yeux et ne verra plus en vous l’illusionniste talentueux, mais le charlatan incapable de tisser l’effet du réel, il remarquera les ficelles, votre histoire cousue de fils blanc. 81 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasyVous ne pouvez pas par exemple, après avoir construit votre roman sur un point de vue interne du personnage principal, décider une focalisation différente dans les derniers chapitres, pour éviter le dévoilement du dénouement deviné par le protagoniste. Les deux sortes d’altération au tissu du récit sont la rétention volontaire et l’excès d’information. (...) Amicalement Olivier  | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 12 Sep 2013 - 23:39 | |
| Bonjour chère Enroga,
Je te remercie pour ton intérêt. Je réponds à ta question : - Citation :
- As-tu fait des recherches, si oui quelles sont tes sources principales ?
Oui, énormément, en alliant à chaque fois théorie et pratique et je continue. En ce moment, je termine La tension narrative de Raphaël Baroni, sinon voici mes sources :Bibliographie Aristote, Poétique. Les classiques de Poche. Albalat (Antoine), Comment il faut lire les Auteurs Classiques français. Librairie Armand Colin. Albalat (Antoine), La formation du style par l’assimilation des auteurs. Librairie Armand Colin. Albalat (Antoine), Comment il ne faut pas écrire. Librairie Plon. Albalat (Antoine), Le travail du Style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains. Armand Colin. Albalat (Antoine), Le mal d’écrire. Ernest Flammarion. Albalat (Antoine), Les ennemis de l’Art d’Écrire. Librairie universelle. Albalat (Antoine), L’art d’écrire enseigné en vingt leçons. Librairie Armand Colin. Albalat (Antoine), Comment on devient écrivain. Plon-Nourrit et Cie. Barthes (Roland), Le degré zéro de l’écriture suivi de nouveaux essais critiques. Point. Buffon, Discours sur le style prononcé à l’Académie française. Brooks (Terry), Comme par Magie. Bragelonne. Dupuy (Ernest), Victor Hugo : l’Homme et le poète. Société française d’imprimerie & de librairie. Field (Syd), Comment reconnaître, identifier et définir les problèmes lié à l’écriture de scénario. Dixit. Field (Syd), Scénario. Les bases de l’écriture scénaristique. Dixit. Genette (Gérard), Discours du récit. Essais. Points. George (Elisabeth), Mes secrets d’écrivain. Pocket. Glachant (Paul et Victor), Essai critique sur le théâtre de Victor Hugo. Librairie Hachette. Goujon (Francine), Brouillons d’écrivains du manuscrit à l’oeuvre. Flammarion Anthologie. King (Stephen), Écriture : Mémoires d’un métier. Albin Michel. Léon-Garcia (Marise), Écrire son scénario. Manuel pratique. Les questions que vous devez vous poser. Dixit. Le Lay (Yann), Savoir rédiger. Larousse les indispensables. Akers (William.M), Votre scénario est bon pour la poubelle ! 100 pistes pour le rendre formidable. Dixit. McKee (Robert), Story. Dixit. Stefanik (Richard Michaels) Les clés des grands succès cinématographiques. Dixit. Pochard (Mireille), Écrire une nouvelle et se faire publier. Eyrolles. Polit (Georges), Les Trente-six situations dramatiques. D’Aujourd’hui. Propp (Vladimir), Morphologie du conte. Points. Reuter (Yves), L’analyse du récit. Armand Colin. Richaudeau (François), Écrire avec efficacité. Albin Michel. Rondelet (Antonin), L’Art d’écrire. Louis Vivés, libraire-éditeur. Card (Orson Scott), Comment écrire de la fantasy et de la science-fiction. Bragelonne. Card (Orson Scott), Personnages & Point de vue. Bragelonne. Singer (Linda) Créer des personnages inoubliables. Dixit. Singer (Linda) Faire d’un bon scénario un scénario formidable .Dixit. Singer (Linda), Adapter un livre pour le cinéma ou la télévision. Dixit. Snyder (Blake) Les règles élémentaires pour l’écriture d’un scénario. Dixit. Timbal-Duclaux (Louis), Construire des Personnages de Fiction. Écrire aujourd’hui. Truby (John), L’anatomie du scénario. Nouveau Monde. Vonarburg (Elisabeth), Comment écrire des histoires. Griffons d’argile. Vogler (Christophe), Le guide du scénariste. Dixit. Mes autres sources d'inspiration se trouvent aussi dans mes remerciements :Le forum d’écriture Rêve de Fantasy, un lieu de rencontres, de travail et de convivialité, pour l’encouragement et l’entraide de ses membres, où j’ai beaucoup appris grâce à la lecture de leurs commentaires sur mes écrits et en commentant les leurs. Le comité de lecture de Rêve Fantasy et plus particulièrement : MissCoco, Sunny Blue, Akram, Solon, Foenidis, Barla et tous ceux que j’oublie. Amicalement Olivier  | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Ven 13 Sep 2013 - 0:15 | |
| Chère Enroga, Je te renouvelle toute ma sympathie pour ta curiosité et je réponds rapidement à tes autres questions : Comment t'es venu cette envie d'écrire un essai sur la meilleure façon d'écrire ?Au cours de l'année 2010, je me suis posé cette question qui pour moi était fondamentale : qu'est-ce que le style ? Dans l'idée je savais qu'il fallait pour le trouver lire, écrire et danser avec la poésie. Un jour, pour baisser les frais de port sur un site marchand d'occasion, j'achetai pour accompagner un DVD ce livre : Richaudeau (François), Écrire avec efficacité chez Albin Michel, qui contenait une biographie fascinante où je tombai sur ce superbe essai : Albalat (Antoine), Le travail du Style enseigné par les corrections manuscrites des grands écrivains, chez Armand Colin. Ces deux auteurs (j'ai lu tout Albalat) me permirent d'acquérir les deux derniers tendons du style sur les douze identifier d'alors. J'avais mes premiers repères quantifiables. Fin 2011, mon intérêt se porta sur la construction scénaristique et je lus d'autres ouvrages, car je ressentais profondément en moi ceci : Il ennuie le style sans histoire, elle s’appauvrit l’histoire sans style. J'eus l'idée de mettre au propre mes notes et je me suis dit que j'avais là sans doute matière à en faire un essai. Je mis le début sur RdF (ce fut un moment difficile, car je sentais battre en moi toute mon ignorance) et je remarquai au bout de quelques mois que mon courriel ne saturait pas de lettres d'insultes ou ironiques, et que même des messages élogieux ou d'encouragements apparaissaient parfois comme : - Citation :
- > Message du 26/01/13 11:05
> De : "Alex"
Monsieur,
Voilà plusieurs mois que je souhaite vous écrire et ne trouve pas votre adresse email. C'est en étudiant pour la énième fois votre "fameuse" méthode que je viens de la découvrir.
> Monsieur: Merci.
> Vos conseils - vite devenus des instructions - étaient tout ce que je cherchais. Ils m'ont ouvert les yeux. Ils m'ont guidé et continuent de le faire dans l'écriture de mon quatrième roman, qui je l'espère et l'anticipe, sera le bon. Encore une fois: Merci.
Que t'as apporté l'écriture d'un essai comme celui-ci ? J'imagine que tu as découvert de nouvelles techniques ou que lors de tes recherches une petite lumière dans ton esprit a pu s'allumer pour indiquer que quelque chose qui paraissait abstrait s'est soudain révélé plus clair... Aurais-tu un exemple de découverte personnelle à nous proposer ?
Oui j'ai maintenant des automatismes ainsi qu'une liste de contrôle narrative. Je dirai que tel un architecte, j'ai les plans pour faire n'importe qu'elle maison qui aura tout de fonctionnel ; un toit, des murs, portes et fenêtres, des pièces à vivre, etc.. Mais ce que j'ignore c'est l'effet que celle-ci produira, qui, préférant la salle de bain, qui, le jardin. Je possède la recette, j'ai les ingrédients, mais il peut toujours manquer le dosage (avoir la main trop lourde, ou trop légère) en prenant une métaphore culinaire. Mon apport personnel est sans doute ce tableau ci-dessous : Tableau extrait de l'essai : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy, aux éditions Fantasy-Editions.RclAh et dernière chose : penses-tu qu'il existe des codes d'écriture spécifiques à la Fantasy ? As-tu mis l'accent sur ces codes ou cet ouvrage est-il ouvert à tous les genres littéraires sans distinction ?La qualité d'écriture, des personnages multidimensionnels, faire vraisemblable, une structure avec un sens sont le propre de tout roman intéressant ; la fantasy demande en plus l'ingrédient indispensable qu'est la magie et comme tout bon récit d'aventures, un grand nombre de péripéties, avoir du rythme et de bonnes scènes d'action. Amicalement Olivier.  | |
|  | | Enroga Auteur Magique


Messages : 954 Date d'inscription : 05/12/2012 Age : 34 Localisation : Au pays des rêves...
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Ven 13 Sep 2013 - 10:35 | |
| Merci de nous faire partager ton expérience et tes connaissances ! Tout ceci est très intéressant ! C'est vrai qu'on a tous besoin de jeter un oeil à des guides pour être certains de ne pas faire de faux pas.
C'est rigolo ce tableau de pourcentages, j'en avais déjà vu un ou deux sur le forum. C'est un peu comme si un roman était un élément mathématiques. Seulement, je me demande comment à l'époque ils faisaient pour voir ça... Ce devait vraiment se faire au feeling, comme quoi, il y a sans doute une part de perception personnelle à acquérir à force de lectures, comme tu le dis, et d'entraînement à l'écriture. (bon, même si pour moi, aux époques de Hugo Chateaubriand et Flaubert, les gens de la Haute Société parlaient déjà très bien avec ce qu'on appellerait aujourd'hui un vocabulaire très élaboré. Chose qui s'est beaucoup perdu au XXIè siècle, donc je pense que pour les auteurs des siècles précédents il y avait des mécanismes appris depuis l'enfance dont nous n'avons malheureusement pas ou plus accès dans notre siècle, où la tendance est à la simplification de la langue et à la généralisation du vocabulaire (la mondialisation est passée par là). Je pense donc que la difficulté des auteurs actuels à écrire un livre avec de très bons niveaux littéraires vient aussi de là.)
J'aime bien ce qui t'a poussé à écrire ce texte !
Merci pour tes réponses précises ! Encore félicitations pour tes romans achevés et publiés et ces essais ! Voilà matière à découvrir !!!
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|  | | Plumedesable Ecrivain Elfique


Messages : 1987 Date d'inscription : 25/05/2012
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Sam 14 Sep 2013 - 21:13 | |
| Bonjour Olivier, j'ai encore tout plein de questions! Q1 : Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce qu'est un "arc narratif" ? Q2 : Penses-tu que pour faire une bonne histoire, il faut un personnage central avec une faille ( psychologique et morale). Est-il absolument nécessaire d'avoir cette faiblesse de départ pour qu'il y ait une histoire? Pas de faille, pas d'histoire? J'ai lu attentivement tes réponses. Tes précisions sur l'utilisation d'un point de vue narratif externe et omniscient m'ont bien aidée, car je bloquais un peu sur ce point. On peut voir ça comme une sorte de traveling sur un décor, une scène, avant de focaliser ensuite sur le personnage point de vue de la scène, c'est bien ça? Et quand on parle de focale sur un personnage, en fait c'est différent d'une caméra qui se serait braquée sur lui. C'est plutôt comme si le narrateur rentrait dans sa tête et se mettait à voir et sentir à sa place...Tout en ayant la possibilité de décrire de façon légèrement externe certaines attitudes ou réactions. Est-ce que c'est bien ça? Voilà, voilà, j'ai encore beaucoup d'autres questions, mais je me contenterai de celles-ci pour aujourd'hui! | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Sam 14 Sep 2013 - 23:33 | |
| Bonjour, chère Plumedesable,
Un grand merci pour ton intérêt. Je réponds à ta question :Q1 : Est-ce que tu peux nous expliquer un peu ce qu'est un "arc narratif" ? Conclusion et arc narratif Votre création romanesque est un tout organique. Choisir une construction épisodique — où l’on passe d’un personnage à un autre —, ou un avancement linéaire – histoire vue à travers les yeux d’un protagoniste — ; votre oeuvre devrait comporter un arc narratif complet : début, milieu et fin, dans son ensemble, mais aussi dans ses éléments que sont les chapitres voire les scènes. Il est le garant d’un lien de causalité entre son commencement et sa conclusion. Le véritable début devrait poser la situation. Il se situe dans la scène catalyseur qui lance l’histoire (l’incident déclencheur), il établit le problème majeur (l’intrigue principale) dans l’oeuvre de départ. Le milieu développe la situation (intrigues principales et secondaires) et les relations entre les personnages. Il commence dans la scène qui expose ce que fait le protagoniste pour trouver une solution. La fin arrive lorsque le problème est réglé, elle montre les conséquences des décisions choisies au milieu pour résoudre le problème majeur du début. L’arc narratif de l’histoire la fait avancer, il donne lieu à du mouvement, les scènes sont reliées. L’arc narratif relationnel développe les relations des personnages en les révélant. Nos fictions devraient répondre aux questions : de quoi parle l’histoire ? De qui s’agit-il ? Elles devraient définir les enjeux, décrire notre monde et nos personnages et rendre l’ensemble dynamique. L’écriture travaillée devrait emporter dès les premiers paragraphes. Tous les écrivains devraient penser que les « histoires bien agencées ne doivent ni commencer au hasard ni finir au hasard » pour reprendre les mots d’Aristote dans sa Poétique. Toutes les fictions devraient se conformer à la vraisemblance ou à la nécessité. Et à cette vieille règle du drame : « faites-les beaucoup pleurer, faites-les rire un peu ». Enfin, toutes devraient garder le meilleur pour la fin. L’idée maîtresse étant de terminer par un climax — le dernier des moments clés d’une histoire à progression dramatique où le suspens et la tension montent au fil de son déroulement — qui contient à la fois de l’action et une réelle intensité. Amicalement Olivier  | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Sam 14 Sep 2013 - 23:41 | |
| Chère Plumedesable je te réitère toute ma sympathie et je réponds à ta question. Q2 : Penses-tu que pour faire une bonne histoire, il faut un personnage central avec une faille ( psychologique et morale). Est-il absolument nécessaire d'avoir cette faiblesse de départ pour qu'il y ait une histoire? Pas de faille, pas d'histoire? Vaste sujet...Chapitre XIII Les personnages font l’histoire, l’histoire fait les personnages. Des personnages forts (acteurs, motivés) sont essentiels pour créer une fiction forte. Si les personnages ne fonctionnent pas, l’histoire, le thème et l’intrigue seuls ne suffiront pas pour emporter l’adhésion du public. « Puisque la tragédie est imitation d’hommes meilleurs que nous, il faut imiter les bons portraitistes ; car ceux-ci, pour restituer la forme propre, tout en composant des portraits ressemblants peignent en plus beau. De même le poète lorsqu’il imite des hommes violents, nonchalants ou qui possèdent les autres traits de caractères de ce genre, doit les rendre remarquables, même s’ils ont ces défauts. Un exemple de dureté, l’Achille d’Agathon et d’Homère. » (Aristote, la Poétique.) « La raison pour laquelle une histoire est intéressante est la situation entre son contenu et la vie du spectateur. S’il reconnaît ses propres luttes, ses aspirations et ses propres conflits à l’écran, il suivra l’histoire avec intérêt. » (Eugène Vale, Les techniques de l’écriture pour le cinéma et la télévision.) C’est dire que le concept le plus important est celui du personnage. L’empathie du lecteur envers le protagoniste doit être provoquée le plus tôt possible afin qu’il s’attache au héros, à ses rêves et à son objectif primordial tout au long de l’histoire. Pour cela la pitié et la peur sont deux leviers majeurs. « La pitié est suscitée par un malheur non mérité, la peur nait des mésaventures de ceux qui nous ressemblent. » (Aristote, la Poétique.) Notre capacité à rendre nos personnages et notre histoire vivants et prenants est donc primordiale pour obtenir l’effet cathartique sur le spectateur (purification des passions), rôle dévolu au drame selon la théorie d’Aristote. Cette liste de contrôle, ci-dessus, dans la droite ligne des diagnostics de Syd Field, s’avère très utile pour vérifier la qualité émotionnelle de nos scènes, les réactions de nos personnages et la bonne progression de l’histoire. Le coeur de l’histoire bat au rythme des personnages et non des événements. La différence entre histoire et intrigue réside dans la distinction conceptuelle entre les actions et les événements. Les actions correspondent à ce que fait un personnage, les événements à ce qui lui arrive. L’histoire consiste en une série d’actions accomplies par les personnages. L’intrigue se constitue par la série des événements qui arrivent aux personnages. « Je crois que l’intrigue est le recours ultime de l’écrivain, alors que le crétin se jette dessus. [...] La situation vient en premier. [...] Je place un groupe de personnage (ou peut-être seulement deux, voire un) dans une situation plus ou moins désagréable et j’observe comment ils font pour s’en sortir. Mon job ne consiste pas à les aider, ou a les manipuler jusqu’à ce qu’ils soient en sécurité – ça c’est la bruyante méthode de l’intrigue au marteau-piqueur –, mais de regarder ce qui se passe et de l’écrire. [...] Je veux au contraire qu’ils fassent les choses à leur façon. [...] L’histoire est honorable, on peut lui faire confiance ; l’intrigue est sournoise, autant la maintenir en résidence surveillée. » (Stephen King, Écriture : Mémoires d’un métier.) « L’un de nos critères de différenciation les plus importants se situe entre ce que nous faisons et ce qui nous arrive. » (Carlos J. Moya, Philosophy of action.) Une fois que l’on a réagi sous la pression d’un événement, comme une marionnette à qui l’on actionne le fil, nous agissons par une action, résultat d’un choix librement consenti, fruit de notre réflexion. 195 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy« Le public n’aime pas les films aux intrigues trop complexes qui ne permettent pas aux personnages d’évoluer suffisamment. [...] le public a tendance à se désintéresser des histoires dans lesquelles les problèmes des personnages ne sont pas résolus par leurs propres décisions ou leurs propres actions, mais d’après les événements accidentels » (Richard Michaels Stefanik, Les clés des plus grands succès cinématographiques.) Le conflit dans l’histoire c’est le sang dans nos veines. Qu’est-ce que le caractère du personnage peut apporter à la situation ? Quelles sont les valeurs défendues par le personnage ? En quoi cette mise en situation peut générer un conflit, est une question importante. Sans conflit il n’y a pas d’histoire. Le conflit intérieur, la vie, c’est cela qui est attirant. L’être parfait sans conflit reste peu intéressant, car trop éloigné du genre humain. On parle de crise quand un personnage se trouve confronté à des choix moraux mettant en jeu ses propres valeurs. Nul besoin de disserter sur les valeurs du personnage au contraire il doit les exprimer par ce qu’il fait et non par ce qu’il dit. Sous pression un personnage ne mentira pas. Dites-moi ce que vous faites, je dirai qui vous êtes, dit l’adage. Il faut placer les personnages dans des situations les poussant vers de nouvelles dynamiques. La meilleure façon de développer un personnage est en fait de créer la situation propre à le faire réagir. Cette façon de réagir nous éclairera sur ce qu’il est. Nous ne pouvons pas mettre un personnage en scène et le laisser raconter sa vie. À la suite d’une secousse tellurique, une femme qui, tombée dans un fossé, la jambe prise sous un rocher et l’eau qui monte dangereusement, demande à son mari de la laisser, prouve par son attitude tout son amour. L’homme qui au moment où le danger se resserre abandonnera sa moitié, malgré tout ses beaux discours, prouvera avant tout son attachement à sa propre survie. Sans relation forte, les personnages risquent de devenir fades et sans intérêt. C’est le conflit et le contraste (des qualités opposées créent de (...) Amicalement Olivier.  | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Sam 14 Sep 2013 - 23:51 | |
| Chère Plumedesable,
Merci pour ta présence.
Je réponds à ton interrogation (le but est de toujours le faire avec un extrait de l'essai).J'ai lu attentivement tes réponses. Tes précisions sur l'utilisation d'un point de vue narratif externe et omniscient m'ont bien aidée, car je bloquais un peu sur ce point. On peut voir ça comme une sorte de traveling sur un décor, une scène, avant de focaliser ensuite sur le personnage point de vue de la scène, c'est bien ça? Et quand on parle de focale sur un personnage, en fait c'est différent d'une caméra qui se serait braquée sur lui. C'est plutôt comme si le narrateur rentrait dans sa tête et se mettait à voir et sentir à sa place...Tout en ayant la possibilité de décrire de façon légèrement externe certaines attitudes ou réactions. Est-ce que c'est bien ça?Que recherche le lecteur ? Quel point de vue choisir ? En fait, nous savons ce que le lecteur recherche. Il veut une relation profondément satisfaisante et complexe, une compréhension et un intérêt avec au moins un personnage. Comment y parvenir ? Pour cela, il faut se discipliner à rester sur le protagoniste, le placer au centre de votre univers imaginaire et faire converger l’ensemble de l’histoire, événement par événement, vers lui. Le public est le témoin de péripéties uniquement au fur et à mesure que le héros y est confronté. Voilà clairement la façon la plus difficile de construire une histoire, mais cette restriction aiguise la créativité. On doit toujours raconter l’histoire de notre meilleur personnage. Le meilleur ne signifie pas le plus sympathique, mais le plus fascinant, stimulant et complexe. Le lecteur doit ressentir de l’empathie pour le héros et non de la sympathie. Il doit comprendre le personnage sans nécessairement approuver ses choix. Il faut donc montrer ce qui motive ses actes, expliquer pourquoi il se comporte ainsi, même s’il ignore la raison véritable qui le pousse à agir et qu’il ne découvrira qu’à la toute fin de l’histoire. Si votre roman induit plusieurs protagonistes, vous obtiendrez autant de lignes narratives que de personnages principaux. Vous devrez trouver le meilleur personnage pour chaque ligne narrative, bref votre personnage « point de vue ». (...) Voilà ce que l’on pourrait retenir en résumé. Le point de vue ou focalisation, est pour l’auteur une restriction de « champs », une sorte de goulot d’information. Cette limitation, bien employée, saura l’aider à maintenir tension (point de vue interne), rythme dans l’information (point de vue omniscient), suspens et atmosphère (point de vue externe). Ainsi, si on devait décrire rondement cette scène : une femme courant dans les bois et tombant sur quatre guerriers peinturlurés au moment de traverser une rivière, l’auteur choisirait sans doute une focalisation zéro pour rapidement planter le lieu, l’époque. Il prendrait une vision interne pour familiariser le lecteur avec la femme et l’intéresser à son devenir. Enfin, l’écrivain opterait au moment du franchissement (changement de tableau) pour un point de vue externe, qui lui permettrait de montrer impartialement le groupe d’individus, créer le doute sur leur intention et corollairement ralentir le dénouement. Amicalement Olivier  | |
|  | | Fantasy-Editions Griffonneur(se) débutant(e)


Messages : 67 Date d'inscription : 02/08/2012
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Dim 15 Sep 2013 - 13:43 | |
| Bonjour à vous, chers auteurs prometteurs, Plus d'un mois après sa sortie numérique (les nouveautés sont nombreuses) cet essai se maintient toujours dans le top 100. Nous ne remercierons jamais assez tous ceux qui s'intéressent à nos parutions. Merci à vous.  Bien cordialement La Direction de Fantasy-Editions.Rcl | |
|  | | Ernestoo Apprenti(e)-Magicien


Messages : 234 Date d'inscription : 14/08/2010
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Lun 16 Sep 2013 - 23:20 | |
| Bonjour Olivier et merci de nous faire partager ton ouvrage fort intéressant.
j'aurai donc effectivement une question qui concerne le tableau de statistiques que tu nous as présenté.
On voit bien, au travers des stats', que les grands de la littérature française avoisinnent le plus souvent les taux faibles que forts (mise àpart deux trois exceptions).
Qu'en serait-il sur des auteurs beaucoup plus axés fantasy et tout autant référence dans ce domaine comme Tolkien ou Moorcock. (pleins d'autres grands noms de la fantasy pouvant être inculs) Du coup, les statistiques ne seraient plus les mêmes, car l'un comme l'autre de ses écrivains aiment les phrases longues et les participes présents (notamment M.Moorcock^^)
Bien sur, peu de personnes peuvent se prévaloir d'approcher le talent de ses deux auteurs, tout comme Hugo ou Flaubert.
Du coup, n'y a-t-il pas, dans la SFFF notamment matière plus facilement à transgresser les règles de statistiques de part le côté féérique et/ou épique de ce genre de livres ?
Merci pour ta réponse
Ernestoo | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Mar 17 Sep 2013 - 1:07 | |
| Bonjour cher Ernestto
Un grand merci pour ton intérêt.
Je réponds à ta question :Bien sur, peu de personnes peuvent se prévaloir d'approcher le talent de ses deux auteurs, tout comme Hugo ou Flaubert. Du coup, n'y a-t-il pas, dans la SFFF notamment matière plus facilement à transgresser les règles de statistiques de part le côté féérique et/ou épique de ce genre de livres ?
Privilégiez-vous le style à l’histoire ? L’histoire dans un roman qui plus est de fantasy ou de science-fiction viendra toujours en premier, mais seule la puissance du style lui fera traverser les décennies. Mais malgré tout son effet esthétique, un livre ne fonctionnera pas si la réaction émotionnelle escomptée n’est pas au rendez-vous. Sans implication individuelle, le lecteur se désintéressera de la riche plume. Une belle écriture est l’ornement qui met en valeur ce qui est raconté, le thème et les personnages. Gardons à l’esprit ceci : elle s’appauvrit l’histoire sans style, il ennuie le style sans histoire. (...) Je vois un récit comme un habit composé de plusieurs couches de vêtements protégeant du froid de la non-adhésion à notre fiction. La recherche d’une belle et efficace écriture et la sélection des détails historiques donnent une couleur unique, une nouvelle dimension à la vie décrite, horizontale, du papier. Elles contribuent autant à fortifier le tissu narratif que le choix du genre, la densité de l’intrigue ou la qualité du sujet. La description du cadre naturel : la splendide demeure, comme la maison délabrée ; le sorcier dans la montagne ou terré dans une cave ; un peuple vivant dans une forêt ou dans une ville technologique ; possèdent sur nous une grande force évocatrice. L’univers du récit sert souvent de métaphore pour illustrer le concept (la logique interne du récit) ou la ligne thématique (votre point de vue) de l’histoire. (...) Un récit est toujours un compromis entre ce que l’auteur a voulu dire et écrit et ce que le lecteur a lu et compris. Plus le mot est juste, la description réaliste, plus le récit se rapproche de nous, plus l’histoire fait vraie, plus le pacte est renforcé, entre le lecteur qui consent à suspendre son incrédulité pour l’illusion que l’auteur tente de faire passer pour vraie. L’illusion de l’auteur sera d’autant plus forte s’il recherche l’intérêt du lecteur et fait en sorte que toute description de personnage ou de paysage donne des indications pour situer et faire avancer l’histoire et ne soit jamais le moyen de noircir des pages où il ne se passe rien. Toute scène doit avoir une raison d’être autre que décorative. Les personnages font l’histoire, mais les descriptions, les décors, influencent les personnages et donnent vie à l’histoire. — Les descriptions clarifient, fixent et mémorisent des informations sur les personnages et les lieux ; — Elles ancrent le récit dans le réel (faire paraître un paysage réel augmente la vraisemblance) ; — Elles construisent l’atmosphère (saisons, conditions atmosphériques, fêtes et rituels) ; — Elles participent à l’évaluation positive ou négative de l’histoire ; — Elles contribuent à la dramatisation en ralentissant le déroulement de l’histoire à un moment crucial ; — Elles sèment des indices quant à la suite de l’histoire. — Elles sont révélatrices du caractère des personnages. On porte en nous l’environnement dans lequel on vit, on travaille. La description est la peinture animée des objets. Elle n’énumère pas, elle fait plus qu’indiquer : elle peint. Elle ne se contente pas de caractériser ce qu’elle voit ; elle le montre aux yeux, elle en trace le tableau. Et c’est sur ce tableau qu’on peut le plus fructueusement pratiquer à avoir du style. Toute personne qui écrit autre chose que de la philosophie doit être peintre et artiste, c’est-à-dire avoir un talent descriptif personnel. Certains auteurs ont beau accumuler les détails, embellir leurs phrases, on ne voit rien, on lit des mots, cela ne frappe pas. D’autres, avec quelques traits, sont des évocateurs admirables. (...) Gardons à l’esprit que le talent du conteur est primordial, le talent littéraire est secondaire, mais essentiel. Si vous ne cherchez ni le relief, ni l’image, vous n’atteindrez pas un style d’art. Qu’importe ! Ce n’est pas votre propos, me direz-vous. Tant mieux de le savoir ! Vous ne 275 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasyperdrez pas votre temps à le chercher et vous mettrez tout votre talent dans la belle langue, étendue, à l’élan juste, où triomphent la netteté, la transparence et l’éclat du cristal. Amicalement Olivier  | |
|  | | Plumedesable Ecrivain Elfique


Messages : 1987 Date d'inscription : 25/05/2012
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Mer 18 Sep 2013 - 9:12 | |
| Bonsoir Olivier, merci pour tes réponses, qui apportent un éclairage intéressant sur tous ces aspects très techniques :=) J'ai une dernière question: pourrais-tu nous expliquer ce que tu veux dire par un personnage "multidimensionnel"? Et a contrario, un perso "unidimensionnel" ? Je sens que j'ai abusé de cette tribune  . Merci pour ta patience. Bonne soirée | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Mer 18 Sep 2013 - 23:03 | |
| Bonjour chère Plumedesable,
C'est un plaisir de répondre à tes questions, et j'espère qu'en y répondant par des extraits de l'essai, je donne envie au lecteur de se le procurer.
Je réponds donc à ta question :J'ai une dernière question: pourrais-tu nous expliquer ce que tu veux dire par un personnage "multidimensionnel"? Et a contrario, un perso "unidimensionnel" ?
Les personnages ne sortent pas du néant. Ils sont le fruit de leur environnement. Un personnage n’est cependant pas un être humain, il est une métaphore de la nature humaine. Pour le créer, nous empruntons des bribes d’humanité, nous assemblons des éléments de vie récupérés sur des observations des gens côtoyés, morceaux disparates auxquels nous donnons vie par la force imaginative et que nous façonnons en une créature nommée « personnage ». Alors que les êtres humains restent difficiles à comprendre et même demeurent énigmatiques, le personnage, lui, se doit de posséder des attributs clairs et reconnaissables. Luigi Pirandello dans Six personnages en quête d’auteur nous le résume bien : « Les absurdités de la vie n’ont pas besoin de paraître vraisemblables, parce qu’elles sont vraies ; à l’opposé de celles de l’art qui, pour paraître vraies, ont besoin d’être vraisemblables. » « Dans les caractères, comme dans l’agencement des actes accomplis, il faut également toujours chercher soit le nécessaire, soit le vraisemblable, de sorte qu’il soit nécessaire ou vraisemblable que tel personnage dise ou fasse telle chose, nécessaire ou vraisemblable qu’après ceci, ait lieu cela. » (Aristote, la Poétique.) Ces affirmations correspondent à l’essence même du schéma classique avec une intrigue majeure. Le même qui fut choisi pour le récit épique de Gilgamesh gravé en lettres cunéiformes sur des tablettes d’argile, il y a 3000 ans avant notre ère, à Sumer où l’on situe l’invention de l’écriture. Ce schéma classique ne correspond pas à une vision occidentale du monde, les conteurs asiatiques ont conçu leurs récits pendant des milliers d’années à partir de lui. Le schéma classique avec intrigue majeure (causalité, fin fermée, temps linéaire, conflit externe, protagoniste unique et actif, réalité cohérente) n’est ni occidental, ni ancien, ni oriental, il est le miroir de l’esprit humain. (...) On écrit avec la volonté d’émouvoir un public, non en voulant démontrer une idée ou en se laissant mener par une émotion. Sans public, l’acte créatif est sans objet. Notre appétit pour les récits reflète notre besoin profond de saisir les schémas structurels de la vie, de trouver un but à l’existence. Le but de l’auteur est de créer une bonne histoire bien racontée. « La nature humaine change avec la lenteur des ères géologiques » et comme William Faulkner l’a fait remarquer : « la nature humaine est le seul sujet qui n’est pas démodé ». Et la nature humaine dans un roman réside dans les personnages. Un personnage vrai exprimé à travers un choix lors d’un dilemme est une leçon par procuration sur notre existence. Pénétrer les mystères de notre humanité c’est mieux nous comprendre et mieux accepter les autres. Ce sujet éveillera toujours notre intérêt à condition que le personnage fasse vrai, c’est à dire humain. Comment faire vrai ? Pour y arriver, trouvons la motivation du héros. Mettons-nous dans sa peau et demandons-nous comme si nous étions lui : Qu’est-ce que je veux ? Pourquoi est-ce que je veux cela ? Comment faire pour l’obtenir ? Qu’elles sont les conséquences ? Il est aussi indispensable d’avoir des renseignements précis sur son passé, savoir d’où il vient. Les événements environnementaux ayant le plus d’influence sur le personnage sont : — la culture — la période historique — le lieu — la profession. — l’histoire de sa vie Tous les personnages ont un bagage socioculturel. Être issu d’une famille paysanne, tenir échoppe ou être issu des classes hautes, être riche ou pauvre, libre ou esclave, est tout à fait différent. La culture détermine le rythme des phrases de la grammaire et le vocabulaire. Nous renseigner sur le milieu nous assurera que nos personnages « sonneront juste ». Les croyances conditionnent autant la pensée que les études. Un prince doit parler avec un langage soutenu, même s’il est bête ; un paysan avec des phrases simples et familières, malgré l’intelligence de ses propos. S’intéresser au jargon du métier et le mettre dans la bouche du personnage fera plus vrai. Écoutons par exemple un forgeron parler à son apprenti : Bois un bon coup, gamin, nous allons manger de la daube toute la journée. Cette locution signifie : frapper sur le fer en alternance avec le forgeron, en se plaçant face à lui. On frappe à un, on s’arrête à deux. Prends ton pique-feu et va ramoner la cervelle de compagnons, avant qu’on ne s’asphyxie tous. La cervelle de compagnons est un résidu pâteux de la combustion du charbon de forge, mâchefer qui s’agglomère au-dessus de la tuyère et gêne la sortie d’air. Vas-y, mon gars, chauffe plus fort, n’aie pas peur de le faire pleurer ! Après, t’en feras ce que tu voudras… Faire pleurer signifie chauffer le métal en le forgeant jusqu’à ce qu’il coule. 199 Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasyTu peux commencer à faire une chaude, on va finir les grilles du château. Faire une chaude signifie chauffer le fer pour le travailler. (...) Au coeur des personnages ont doit trouver un trait personnel qui définit ce qu’ils sont et nous donne une idée de leur façon de réagir. Si le personnage dévie trop de ce trait personnel, il ne paraîtra plus crédible, semblera incohérent ou artificiel. Une part de l’attraction que peut susciter un personnage est liée à son caractère prévisible : comprendre qui il est, avoir une idée de son histoire, de ses codes d’honneur, de son éthique personnelle et de ses points de vue sur le monde. Le personnage sera confronté à des choix, et ces choix auront été anticipés par le public qui attendra alors avec plaisir de lui voir prendre des décisions. L’homme jaloux et violent ne pourra que réagir devant des remarques appuyées sur la beauté de sa fiancée. Un personnage mal défini ne possédera aucune des qualités attendues : le jaloux restera au bar, et ne viendra pas, les poings serrés, retrouver sa dulcinée en prise avec le galant. Une qualité n’existe pas seule. Un personnage complet possède certaines qualités qui en sous-tendent d’autres. On doit réfléchir aux spécificités attendues d’un guerrier, d’un chasseur, d’un magistrat. N’avoir qu’une ou deux caractéristiques cohérentes nous expose à créer un personnage stéréotypé. La nature humaine est complexe, un personnage est toujours plus qu’un assemblage de caractéristiques cohérentes. Les gens sont paradoxaux et imprévisibles. Le paradoxe ne nie pas la cohérence, il s’y associe. Un prêtre peut avoir été gardien de troupeau et expert en lasso. Par exemple, on s’étonnera du calme recouvré du jaloux devant une tirade poétique du musicien à genoux vantant les atouts de sa demoiselle. On découvrira alors que cet homme au sang chaud aime particulièrement la poésie. « Rendre un personnage cohérent, saupoudré d’un ou deux paradoxes nécessite de travailler ses émotions. Si l’émotion fait défaut dans une scène, on doit la revoir en se demandant ce que ressent chaque personnage. Quelles émotions fortes ? La colère de la rage de la frustration ? La tristesse, le désespoir, le découragement ? La joie, le bonheur, l’extase ? La crainte, l’horreur, l’angoisse ? On doit aussi approfondir et définir le personnage en nous révélant le regard qu’il porte sur la vie. » (Linda Singer.) Dans un roman la focalisation interne (subjectif) est de ce point de vue un excellent outil. « Le caractère c’est ce qui révèle un but moral et nous indique le chemin à suivre. » (...) Le personnage agit aussi en fonction de son passé, il fait partie intégrante de lui. Il inclut les traumatismes et les crises, les rencontres cruciales, les rêves d’enfance. L’auteur doit connaître tous les événements antérieurs ayant une incidence déterminante sur l’intrigue principale. N’oublions pas que le plus important n’est pas ce qu’on a vécu, mais ce qu’on a ressenti et ce qu’on en a fait. L’incorporation du passé doit rester subtile, concise et soigneusement travaillée pour éclairer et augmenter la vraisemblance du scénario. Plus le passé du personnage sera riche, moins il sera unidimensionnel. Le passé se découvre en se demandant : pourquoi et quoi. (...) Un personnage principal à plusieurs dimensions —contradictions dans sa nature et son comportement — fascine. S’il est attentif puis cruel, téméraire et parfois peureux, il faudra nous le montrer en action, le mettre en situation face à des personnages types ou secondaires, qui révéleront ses différents aspects. Quelque part, le protagoniste détermine le reste de la distribution. Vite très ennuyeux deviennent les dialogues explicatifs du héros débités pour nous convaincre de son moi profond. Le voir évoluer dans son cercle de vie (univers) augmente authentiquement la vraisemblance. Entendre parler ses fréquentations (amicales ou ennemies), donne simplement un éclairage véritable aux versants cachés de sa nature. « Il faut agencer les histoires et grâce à l’expression leur donner leur forme achevée en se mettant le plus possible les situations sous les yeux ; car ne les voyant ainsi très clairement, comme si l’on était sur les lieux mêmes de l’action, on pourra trouver ce qui convient et éviter la moindre contradiction interne. » (Aristote, la Poétique.) Je tiens à vous remercier tous pour votre accueil. Cet essai, j'espère que vous serez nombreux à vous le procurer, est le fruit de 3 ans de réflexions et de deux vingt mois dans son élaboration.
Amicalement Olivier  
Dernière édition par olivier.lusetti le Mer 18 Sep 2013 - 23:17, édité 4 fois | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Mer 18 Sep 2013 - 23:05 | |
| En attendant la version brochée, vous pouvez vous procurer sa version numérique au prix de 3.99 € dans la sélection des quelques adresses ci-dessous : http://librairie.immateriel.fr/fr/ebook/9791092557077/comment-mieux-ecrire-raconter-une-histoire-et-reussir-sa-fantasy http://read-and-go.orange.fr/livres/l/69093 http://www.kobobooks.fr/ebook/Comment-mieux-%c3%a9crire-raconter-une/book-re-F4Ucn5kKQK7jKWdUY7w/page1.html https://www.bookeenstore.com/fr/ebook/9791092557077/comment-mieux-ecrire-raconter-une-histoire-et-reussir-sa-fantasy-methode-olivier-lusetti-fantasy-editions-rcl https://itunes.apple.com/fr/book/id687682489 http://www4.fnac.com/a6356993/Art-et-Fantaisie-Methode-Comment-mieux-ecrire-raconter-une-histoire-et-reussir-sa-Fantasy-Olivier-Lusetti#FORMAT=ePub http://www.amazon.fr/dp/B00EIEHPU2 Je vous remercie pour votre attention. Amicalement Olivier  
Dernière édition par olivier.lusetti le Mar 3 Déc 2013 - 0:05, édité 2 fois | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 17 Oct 2013 - 13:21 | |
| Bonjour à tous, Je tenais à nouveau à remercier chaleureusement tous ceux qui continuent à acheter mon essai. Mon livre est sorti le 12/08/2013 et les ventes sont régulières et ce jour il se place chez Amazon :  Amicalement Olivier.  | |
|  | | Le_conteur Auteur Illusionniste


Messages : 420 Date d'inscription : 27/09/2010 Age : 55 Localisation : IDF
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 17 Oct 2013 - 20:43 | |
| Salut Olivier, je vais acheter ton essai, les quelques extraits que tu as posté sont intéressants. Je dois te dire que la couverture m'avait fait penser à une nouvelle version d'un autre essai du même genre.  Je ne manquerai pas de comparer les deux ouvrages. ++ | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Jeu 17 Oct 2013 - 22:33 | |
| Bonjour Le-conteur, Merci pour ton intention d'achat de mon essai. Et il me tarde d'avoir ton retour. J'ai bien évidemment lu les deux livres d'Orson Scott Card sur l'écriture, dont celui que tu présentes, ils sont très intéressants. Amicalement Olivier.  | |
|  | | olivier.lusetti Conseiller Littéraire


Messages : 4108 Date d'inscription : 08/04/2009 Age : 56 Localisation : Perpignan
 | Sujet: Re: Rencontre avec l'essayiste : Comment mieux écrire, raconter une histoire et réussir sa fantasy. Lun 2 Déc 2013 - 23:58 | |
| Bonjour à tous, Un petit tour pour vous témoigner ma reconnaissance pour votre intérêt.  Mon essai continue son bout de chemin et est en passe de dépasser la cinquantaine d'exemplaires vendus numériquement. Quand on pense que le numérique en France ne pèse que 1%... Je vous remercie, car grâce à vous, son bon classement lui donne une visibilité nécessaire. À ce jour il se positionne à la 11e place chez Amazon. Il tombe, se maintient et remonte grâce à vous.  Amicalement Olivier.  | |
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