Quand avez-vous décidé de vous plonger dans l’écriture ? J’écrivais lorsque j’étais enfant, et plus tard, adolescente. Puis il y a eu une longue période sans rien. Je m’y suis remise en 2007 grâce à une amie poète. Elle voulait créer une sorte de « club des poètes disparus » à sa façon.
Nous nous retrouvions une fois par mois sans nos enfants ni nos bonshommes, on mangeait, on buvait, on parlait de nos lectures, et celles qui le souhaitaient lisaient leurs propres textes. Voilà comment je me suis remise à écrire.
Mais il a fallu un événement familial douloureux pour que je m’y mette pour de bon. C’était en 2011.
Utilisez-vous un logiciel d’aide à l’écriture, correcteur ou autre ? Depuis peu, oui. Mon homme m’en a offert un, car il était sidéré par le nombre de fautes d’orthographes que je peux faire spontanément.
J’utilise Antidote V8, et j’avoue que c’est un outil vraiment pratique. Je m’en sers en toute toute fin de correction pour nettoyer le texte des fautes d’orthographe et repérer les répétitions.
Pour les dicos, j’utilise le site du CNRTL, qui est vraiment super.
Vous êtes membre de Rêve de Fantasy, est-ce que cela vous a apporté quelque chose au sujet de l’écriture ? Si oui pouvez-vous nous en dire plus ?
Oui, cela m’a énormément apporté.
Rêve de Fantasy est le tout premier forum d’écriture que j’ai connu. C’était en 2012. J’avais déménagé et je n’avais donc plus mes copines lectrices et poètes. Je me sentais bien seule.
Un jour, j’ai fait une recherche en tapant dans Google « nombre de mots pour un manuscrit », et c’est là que j’ai découvert RDF. C’était l’arbre qui cachait la forêt. Tout un monde s’ouvrait à moi, et c’était vraiment génial car soudain, je n’étais plus seule avec ma passion. D’autres partageaient les mêmes questionnements, vivaient les mêmes doutes que moi !
Ensuite, après un an à me promener sur RDF, j’ai découvert qu’il existait des « Appels à Textes ». Je n’avais même pas vu la rubrique, qui est tout en bas de la page.
Je me suis dit, Oh là, mais qu’est-ce que c’est que ça ? Et là encore, c’était l’arbre qui cachait la forêt. Je tombais des nues. C’était en mai-juin 2013, avec le lancement de Fantasy Éditions et leur AT permanent.
C’est donc grâce à RDF que j’ai découvert le monde des petites maisons d’édition de l’imaginaire et le principe des AT.
En dehors de cela, les échanges sur le fofo m’ont apporté beaucoup en terme de technique à proprement parler. Et je regrette de ne plus avoir tellement de temps pour m’y investir plus que je ne le fais actuellement.
L’écriture de votre œuvre publiée.
Avez-vous rapidement eu une idée claire du scénario ou s’est-il mis en place à mesure ?
Non, je n’avais pas d’idée claire du scénario. Tout était très brouillon dans ma tête comme souvent, mon premier jet était un vrai fouillis, et les choses se sont mises en place au fur et à mesure de mes échanges avec Olivier Lusetti.
Avez-vous corrigé votre travail au fur et à mesure ou une fois la rédaction terminée ? À ce titre, combien de temps vous a pris le travail de réécriture, correction ? Cette correction a-t-elle été compliquée ? Avez-vous eu recours à des lecteurs tests ?
J’ai écrit trois versions de la Reine de Zangalar, et pour la fin, trois versions également.
La première version était un monstrueux meli-melo lol.
Elle a été refusée, d’ailleurs.
Comment avez-vous concilié vie professionnelle, familiale et le temps nécessaire à l’élaboration de votre œuvre ?
De manière générale, c’est difficile. Il y a des moments où je ne peux pas écrire autant que je le désirerais, c’est très frustrant. Je m’impose une discipline, écrire régulièrement, tous les jours ou presque. Pour l’écriture de la RZ, tout s’est accéléré à partir de fin octobre 2013 lorsqu’on a commencé le travail sur le manuscrit avec Olivier Lusetti. Je peux vous dire que j’ai sué sur ce texte, mais ça a été une expérience vraiment formatrice.
Quels sont les passages que vous avez préféré rédiger ? Quels ont été les plus ardus à écrire ? Les passages que j’ai adoré écrire : la naissance du clone, l’arrivée sur Mars, le défilé des « monstres » dans l’arène, la scène d’amour finale.
Le passage le plus ardu : la scène de combat sur Mars. Pour éviter de l’écrire, dans ma version envoyée à Olivier, j’avais fait une magnifique ellipse ! On arrivait sur l’arène, les guerriers défilaient, puis hop ! Le roi avait gagné son immortalité ! lol.
Olivier m’a demandé de l’écrire, cette fichue scène. Bon sang, mais comment faire ? J’ai regardé des video de MMA sur you tube pour me donner des idées ! J’ai aussi relu quelques scènes qui m’avaient plu dans les livres que j’avais sous la main.
J’en ai écrit une première, qui ne convenait pas. Pour la deuxième tentative, j’avais toute la scène devant mes yeux, avec la déesse de lave et tout. Finalement, c’est très excitant d’écrire une scène d’action.
Mais c’est toujours difficile pour moi. Je suis plus à l’aise avec les scènes d’amour ! Ça doit être mon côté fleur bleue. lol
À la recherche d’un éditeur
Comment avez-vous su que votre récit était achevé, que vous ne pouviez plus l’améliorer, qu’il était temps de l’envoyer ?
Pff, je ne l’ai su qu’à la toute fin du travail avec Olivier. Il y a un moment où on sent que le récit tient la route. Mais c’est difficile de savoir si on ne s’illusionne pas soi-même. C’est pour cela que c’est très important d’avoir un regard extérieur.
À combien d’éditeurs l’avez-vous envoyé ? Deux. Fantasy-Editions.Rcl dans un premier temps, qui a refusé le texte.
Puis j’ai pris connaissance un peu tard de l’AT « Immortalité » des éditions Armada, et cela m’a donné une idée pour reprendre le texte. Là-dessus se greffait une obscure histoire de substitution d’identité avec des clones.
J’ai envoyé cette nouvelle version à FE et à Armada. FE éditions était intéressé, et m’a proposé de retravailler avec eux le manuscrit.
Aviez-vous des liens personnels ou professionnels ayant pu appuyer votre tapuscrit auprès des maisons d’édition ?
J’ai connu Fantasy-Editions.Rcl via le forum Rêve de Fantasy.
Au bout de combien de temps avez-vous reçu une réponse ? Toutes les maisons vous ont-elles répondu ? Combien ont répondu à la négative avant de recevoir un accord ?
J’ai oublié, lol. Quelques mois, je crois ! Lorsque FE m’a envoyé le contrat, j’ai prévenu les éditions Armada que je retirais mon texte de leur AT. Je n’ai pas eu l’occasion d’essuyer leur refus ^^.
Pour parler plus particulièrement de votre actuel éditeur que je vous laisse citer, au bout de combien de temps celui-ci vous a-t-il répondu ?
Hé bien, c’est déjà fait . J’ai répondu plus haut.
Votre éditeur a-t-il directement validé votre œuvre ou s'est-il d’abord montré sceptique ?
Il a fallu retravailler, et j’en ai bavé. Mais Olivier m’a soutenue tout du long, il était très enthousiaste quoique très exigent, ce qui m’a beaucoup motivée.
Qu'avez-vous ressenti lorsque vous avez reçu la réponse positive de votre éditeur ? Une immense joie. C’est vraiment génial de voir son travail aboutir à une publication, c’est un moment très très spécial, je souhaite à tous de pouvoir le vivre un jour
De l’acceptation à la parution
Votre éditeur vous a certainement demandé un certain travail de correction sur votre œuvre. Était-il conséquent ? Vous a-t-on obligé à modifier des passages que vous teniez à garder ?
Oui oui oui, comme je vous l’ai dit plus haut. La version que vous connaissez maintenant est très différente des autres.
Mais il faut dire que je suis une grande recycleuse de textes. J’adore reprendre des bouts ici et là, tout remanier pour faire du neuf.
Certaines scènes étaient là dès les toutes premières versions, par exemple l’arrivée de la reine dans le labo et la naissance du clone, et quelques autres.
De manière générale, pour la RZ, c’était un torchon tout poisseux, à la base lol. Donc j’étais d’accord pour le réécrire.
Pour d’autres textes, je ne souhaite pas entreprendre ce travail avec Fantasy-Éditions.Rcl, car à mon sens ils sont plus aboutis que ne l’était le manuscrit de la RZ les modifier les transformerait en autre chose.
Au final, combien de temps s’est écoulé entre le début de l’écriture de votre livre et sa parution ?
Deux mois et demi de travail, contrat signé, puis parution sous format numérique un mois et demi après.
Avez-vous corrigé votre travail au fur et à mesure ou une fois la rédaction terminée ? À ce titre, combien de temps vous a pris le travail de réécriture, correction ? Cette correction a-t-elle été compliquée ? Avez-vous eu recours à des lecteurs tests ?
Au fur et à mesure. Mon mari m’a aidé à débrouiller les fils du scénario, et j’ai fait lire la toute toute dernière version à deux amis, dont un grand amateur de SFFF. Tous deux m’ont donné leur avis. Puis j’ai envoyé le paquet à Fantasy-Editions, en croisant les doigts.
Je me souviens encore du mail d’Olivier Lusettit, lorsqu’il m’a dit « Hé bien voilà, tu y es arrivée ! ».
Car pour dire vrai, j’ai douté jusqu’au bout de pouvoir mener ce projet à bien.
La promotion
Pensez-vous apporter quelque chose de nouveau dans la littérature de l’imaginaire ? Je crois que j’ai surtout encore énormément à découvrir et apprendre lol.
Avant de finir et en quelques mots, que pourriez-vous nous dire pour nous donner envie de découvrir votre œuvre ? Et citer un paragraphe que vous aimez le plus ?
La Reine de Zangalar est un récit hybride, qui mêle space opera, cyber punk, fantastique et fantasy. Cela se rapproche assez, je crois, de la SF de Metal Hurlant. C’est assez kitsh, en somme !
En tous cas j’ai essayé de raconter une histoire d’amour et de jalousie, tout en faisant voyager le lecteur. Dedans vous trouverez des vaisseaux spatiaux, des clones, de belles créatures le lecteur. Vous y trouverez des créatures lascives, des complots, des combats sur une arène au-dessus d’un volcan et d’affreux sorciers extra- terrestres.
Pour conclure : quels sont vos autres projets ou œuvres publiées ? J’aimerais écrire une suite à la Reine de Zangalar, mais je ne sais pas si j’en serai capable. Pour le moment, les idées mijotent dans la marmite subconsciente.
Sinon, je travaille à la réécriture de mon roman. (celui qui a été recalé au Comité de RDF !)
Et j’écris aussi quelques nouvelles quand le thème d’un concours m’inspire, certaines ont été publiées ou vont l’être. Mais j’essaye de ne pas me disperser et de planifier mon travail en me fixant des objectifs.