Rencontre avec Alexandre Bordzakian l’auteur de la Source d’Éternité.

J'ai connu un cheval qui s'appelait "Ice Blue"... mais ce n'était pas du tout un connemara et il était bai. ^^

Je reviens rapidement sur la notion de "suite".

Un auteur qui a édité son roman a deux choix : écrire une suite ou se lancer dans un nouveau projet.
La "suite" sera toujours plus confortable sauf à renier la publication d'origine. Les personnages sont créés, l'auteur les connaît par coeur, l'univers et le contexte sont établis, l'auteur ne risque plus de s'y perdre. En revanche, un nouveau projet oblige à reprendre la construction depuis ses fondations. Le travail est bien plus lourd à accomplir.
Toutefois, et comme je l'expliquais, écrire la suite d'un roman qui se vend peu ou pas du tout, c'est perdre son temps et gâcher son talent. Et si je mettais cette suite en chantier dès aujourd'hui, ce serait sans savoir ce que les ventes du premier donneront et je prendrais le risque de ne pas sortir un prochain roman dans l'année ou les deux ans qui suivent.

Honnêtement,  pour un projet perso en plusieurs volumes, ventes ou pas, le jour où il sera lancé, la suite sera écrite... même si ce n'est que pour moi.
Je n'écris pas pour vendre, j'écris d'abord pour moi... et après pour les autres. Que les autres aiment ou pas n'entamera jamais l'amour que j'ai pour mes personnages et l'envie de continuer leurs aventures, parce que c'est avant tout un kiff perso.
Tout pareil pour le travail sur l'écriture, je le fais parce que ça me plaît grave... pas de raison qu'un refus à l'édition ou qu'une mévente m'arrête.

L'écriture, c'est mon trésor intime, mon refuge, le siège de mes rêves éveillés. La recherche d'un éditeur, une éventuelle publication, des lecteurs, ça, c'est du pur bonus. Si y'a pas, pas grave, je m'en fous. Je suis trop accroc pour me passer de ma came pour si peu.

Rêveusement,
Foenidis

Cela dépend si c'est une suite pour faire une suite, par facilité, au si le roman est écrit en plusieurs parties comme un tout dont les tomes seraient des chapitres indissociables.

Barla a écrit:

Cela dépend si c'est une suite pour faire une suite, par facilité

Je ne comprends pas le "par facilité"...

Il est bien évident que si je prévois une suite, c'est parce que j'ai matière à le faire, que mes persos ont encore des choses à faire, à dire... pas par facilité... quelle facilité ?

Par contre, je pense qu'un même univers peut tout à fait offrir des épisodes parfaitement dissociables, je ne vois pas d'inconvénient à ça.

Bon, en plus, quand tu vois que la plupart des éditeurs sont frileux et préfèrent que le premier tome puisse se vendre tout seul... t'as pas trop intérêt à partir sur de l'indissociable, parce que tu te fais virer avant même d'avoir eu la moindre chance.

Je me demande même si on a pas intérêt à cacher que c'est une histoire à "suite"... ^^°

Je ne parle pas de toi, Foenidis, mais des suites "commerciales" . Elles n'étaient pas prévues au départ, mais on fait ça parce que c'est plus simple qu'inventer une nouveau truc.
Faire d'autres choses dans un même univers n'a rien à voir avec ça. On peut explorer les possibilités, à la Tolkien, on ne peut pas dire que ça perd en qualité ou en imaginaire.


J'ai rencontré dimanche un auteur: petite maison d'édition, premier roman, et il a signé directement pour les 5 tomes (et en plus couverture très correcte, pas enfantine, papier de bonne qualité, mise en page agréable...). ça ne veut pas dire que ça marchera, juste que c'est très possible.

Enfin, pour ma part, je ne me ferai plus avoir. Ce sera en un tome, ou alors en signant directement pour l'ensemble. Mais bon, c'est un peu tard maintenant.

Barla a écrit:

Ce sera en un tome, ou alors en signant directement pour l'ensemble. Mais bon, c'est un peu tard maintenant.

Disons que tu dois toujours croire que les ventes du premier seront là pour appuyer la parution de la suite, et que du coup, les auteurs auront tendance à se montrer optimistes.

Mais je pense que oui, il vaut mieux que les choses soient claire dès le départ avec l'éditeur. Mieux vaut prévenir que guérir, comme on dit, mais il faut souvent payer pour apprendre... (oui, c'était la minute "dictons populaires" ^^).

Pour l'instant, j'ai laissé tomber la série pour un premier démarchage chez les éditeurs, je préfère tâter le terrain avec un one shot, moins casse gueule alors que je n'ai pas encore passé le baptême du feu.
Bon, c'est vrai que j'ai l'avantage d'avoir des tas d'histoires en tête, des longues, des courtes, je n'ai aucun problème d'idée ou de page blanche... j'aimerais d'ailleurs avoir le pouvoir d'en écrire dix en même temps... enfin, c'est pas que je n'en sois pas capable au niveau scénaristique, seulement, je suis tellement lente sur les corrections, que les éditeurs seront morts avant que j'aie terminé...

En choisissant de me concentrer sur une seule, le plus dur, c'est de renoncer temporairement à toutes les autres.

Pour en revenir au festival des tartes, j'adore l'anecdote du voisin qui, contre toute attente, prend un livre de celui qu'il devrait pourtant maudire de tout son coeur!

V'oui, enfin, la haie frotte le rétro de son tracteur, ça lui rend plus service qu'autre chose... Bah v'oui, nettoyage gratos !

Pas de quoi maudire sur sept générations... ^^

Joli joli tout ça !


J'ai une question très prosaïque mais qui a, je pense, son importance : comment se passent les ventes de ce livre pour le moment (il n'est pas bien vieux donc la question pourrait se reposer dans un an). Beaucoup d'achats ?

Sans mentir, une trentaine. Cela peut paraître peu par rapport aux grands noms mais mon éditeur estime que c'est un bon début.

Malgré d'indéniables qualités, un roman se heurte à une féroce concurrence dont j'ignorais tout au moment de sa conception.

En outre, j'ai eu beau donner le meilleur de moi, l'éditeur a beau être très satisfait du résultat, le lecteur ne se jettera pas dessus dans la mesure où je suis un parfait inconnu. Plus frustrant, son achat repose principalement sur la couverture et le résumé au dos du livre, rarement sur le texte, sur ce que j'ai fait.

Cela dit, la question pourra se reposer dans un an, en espérant que le compteur aura tourné.

Trente en un mois, c'est déjà un bon début, on a vu pire.

La plupart en vente directe, je suppose...

Hé bien je reviendrai poser la question dans un an dans ce cas ^^

Citation :

La plupart en vente directe, je suppose...

Oui, il n'y a pas de miracle. Un salon, un marché de Noël, la famille, aident à lancer les ventes. J'attends le retour d'une librairie dont je n'espère pas grand-chose... En même temps, c'est avec des "pas grand-choses" qu'on finit par faire du "beaucoup".

Bon courage, Sunny. C'est sûr que c'est pas facile de se faire connaître, mais c'est déjà un très bon début

Oui, bon courage à toi ! Il y a un début à tout bien sûr et ça peut permettre d'être proche de ses lecteurs et d'avoir peut-être des retours qui t'aideront à progresser encore plus.

V'oui, en l'absence de présence dans les grands médias, rien de tel que le bouche à oreille pour booster les ventes. Surtout aujourd'hui avec internet, il suffit souvent de quelques personnes bien placées qui ont été séduites, et la flamme se propage...

La preuve d'ailleurs avec le fofo, on va tous plus facilement aller vers les bouquins dont le titre revient souvent positivement dans les commentaires.
Je ne voulais pas lire Janua Vera, j'ai cédé en raison de l'enthousiasme de mes petits camarades, par exemple. Je ne suis pourtant pas quelqu'un que l'on peut qualifier de facilement influençable...

Si le bouquin est bon, le plus dur c'est d'arriver à amorcer le phénomène, une fois lancé... Youpi !

Rêveusement,
Foenidis

Oulà, cela fait longtemps que je n'ai pas été sur ce topic !

Pour en revenir à ton pseudo, je l'aime bien aussi

Perso, je pense que j'écrirai une suite à mon bouquin avant de vouloir l'éditer. J'aurais peur par la suite de finalement avoir du mal à y revenir. Mais tout ça est une question de goût, de feeling

Une trentaine, c'est déjà bien ! Il faut persévérer, et si dans ta famille ou entourage, des personnes aient lire c'est l'occasion de leur offrir ce livre !

Antios :

Citation :

avoir peut-être des retours qui t'aideront à progresser encore plus

Je n'espère plus progresser, en tout cas pas autant que lors de la réécriture complète du roman qui m'a beaucoup appris.

Foenidis :

Citation :

Si le bouquin est bon, le plus dur c'est d'arriver à amorcer le phénomène, une fois lancé... Youpi !

As-tu des exemples ?

Esmer :

Citation :

Perso, je pense que j'écrirai une suite à mon bouquin avant de vouloir l'éditer

La méthode est risquée. Si ton éditeur veut procéder à d'importants ajustements du premier, tu seras sans doute bloquée à cause du second. Ou obligée de l'abandonner. Pour cette raison, je préfère que le premier soit édité et gravé dans le marbre avant de me pencher sur la suite. On conseille toutefois de soumettre les trois tomes d'une trilogie d'un coup. Je conseille simplement de commencer par un roman unique et pas trop long. Le travail de correction sera plus facile et plus rapide et tu seras éditée plus vite, ce qui te permettra de franchir cette première marche sans finir sur les genoux, épuisée et découragée. Libre à toi, forte de cette expérience et de cette notoriété, d'attaquer ensuite des projets plus lourds.

Oui tu as certainement raison
En tout cas, pour mon projet actuel, je pense le faire en 3 tomes, et donc j'écrirai au moins 2 tomes, non parce que je sais qu'il sera édité mais pour avancer, pour moi-même et surtout quand je veux écrfire une trilogie pour que mes enfants puissent le lire (j'espère cependant que la qualité sera là ). J'écrirai le tome 2 dans la suite logique du 1er, alors j'espère ne pas avoir à faire trop de changements si jamais le 1 doit être remanié :/ mais ça, seul un éditeur pourra me le dire.
J'ai du mal à imaginer des scénarios courts, pourtant j'ai lu quelques livres très biens, où je me suis laissée emporté en seulement 1 tome. MAis le problème est bien là, j'ai l'impression que c'est vraiment trop court pour aborder l'univers, les personnages l'histoire et l'intrigue ce n'est pas impossible, vu que certains l'ont déjà fait...

Bonsoir.

Esmer a écrit:

J'ai du mal à imaginer des scénarios courts, pourtant j'ai lu quelques livres très biens, où je me suis laissée emporté en seulement 1 tome. MAis le problème est bien là, j'ai l'impression que c'est vraiment trop court pour aborder l'univers, les personnages l'histoire et l'intrigue ce n'est pas impossible, vu que certains l'ont déjà fait...

Je gage que les nombreuses trilogies et sagas qui abondent depuis ces dernières années n'y sont pas pour rien. Car si les one shot étaient légions avant les années 2000, la tendance s'est nettement inversée, me semble-t-il.


Cordialement.

Sunny Blue a écrit:

   

Foenidis a écrit:

Si le bouquin est bon, le plus dur c'est d'arriver à amorcer le phénomène, une fois lancé... Youpi !

As-tu des exemples ?

On le voit avec les succès improbables de certains auto-édités, ou encore avec des auteurs jusqu'alors inconnus dénichés par de petits éditeurs et qui ont réussi à faire parler d'eux en obtenant un prix et donc, un premier appui des curieux qui lisent leur bouquin après ça. Si ces premiers lecteurs sont conquis, l'effet boule de neige est lancé, les ventes garanties.
Aujourd'hui, le bouche à oreille internet est le meilleur vecteur de pub tous supports confondus... le tout étant de réussir à l'amorcer.

Tu peux avoir écris le meilleur bouquin du monde, si personne ne se doute de son existence, il restera lettre morte.
En revanche, si ton truc ne fait pas la maille, hormis un phénomène de mode irrationnel tel que celui provoqué par les éclats de voix d'une ex-première dame, les efforts de promotion resteront vains. Si les gens n'aiment pas, ils n'en parleront pas, et tu restes bloqué à la case départ.

Le phénomène du succès n'est pas quelque chose que l'on peut se vanter de pouvoir maîtriser à sa guise, le talent ne suffit pas, les bonnes décisions non plus... mais ils sont essentiels quand tu n'as pas de nom pour y suppléer.

Rêveusement,
Foenidis

Salut Sunny,

Comment se déroulent les ventes ?

Citation :

Comment se déroulent les ventes ?

Très bonne question ; merci de l'avoir posée.

Les ventes se passent plutôt bien mais je pense que les chiffres seront plus éloquents.

Ventes 2014 du roman "La Source d'Eternité" :
Papier : 70
Numérique : 7
Conclusion : pour 3 mois de publication, le résultat est tout à fait correct, d'autant que j'ai raté deux salons, l'un spécialisé "littérature de l'imaginaire" et l'autre "jeunesse".

Téléchargements de la nouvelle offerte "L'Initiation" tirée du roman : 1188
Alors là, gros carton, d'autant que cette nouvelle n'avait pas un mois d'existence. Elle s'est hissée durant plusieurs jours à la 6ème place du classement des ebooks gratuits et 1ère pendant 2 bonnes semaines de la rubrique "Sf, fantastique, fantasy" gratuite de la Fnac.com.
Bien entendu, le gratuit ne nourrit pas son homme mais permet de faire connaître le roman, l'auteur, la maison d'édition, et pourquoi pas les autres auteurs de ladite maison.

Les chiffres n'étant pas communiqués en direct, je ne sais pas encore comment a démarré l'année 2015. De mon côté, ce fut très calme faute de temps et d'occasions, même si j'en vends un de temps en temps, de-ci de-là.

Ce n'est pas mal pour un début, effectivement !